Texte intégral
Au moment où se terminent les travaux de la VIème commission entre nos deux pays, je souhaite d'abord rendre hommage à ceux qui en ont été, de part et d'autre, les artisans, dans un climat de franchise et de convivialité, alliée à un souci permanent d'efficacité dont on trouve le reflet dans le procès-verbal que nous allons signer.
Cette rencontre est la première commission mixte franco-africaine qui se tient à Paris depuis la réforme du dispositif de coopération mise en oeuvre au 1er janvier 1999. Nous en avions pris l'engagement ensemble lorsque je vous ai rendu visite en septembre dernier. J'observe que l'échéance a été tenue et je vous remercie, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, d'y avoir porté personnellement attention en faisant le déplacement de Paris.
Intervenant dix ans après la précédente, cette réunion a été l'occasion de reprendre le dialogue avec une intensité nouvelle en toute franchise et en toute amitié. Les travaux qui viennent de se dérouler ont permis de jeter un regard critique et lucide sur le chemin parcouru depuis la dernière commission de mai 1989.
La France demeure un partenaire majeur du Tchad et les évaluations réalisées ont montré qu'un certain nombre des réalisations de notre coopération ont été positives dans des domaines qui touchent aux traits caractéristiques de votre pays et de son développement : développement rural, développement urbain, décentralisation, secteurs sociaux, coopération militaire pour n'en citer que quelques-uns. De même, en toute franchise, certaines faiblesses de notre coopération ont pu être évoquées. Je sais que les conversations ont été particulièrement intéressantes et d'un excellent niveau technique. L'exigence a été au rendez-vous.
Au cours des travaux de la Commission mixte, le Tchad et la France se sont attachés à consolider les acquis, à préciser les axes qui donneront à la poursuite de nos actions la dynamique et l'efficacité nécessaires. Le procès-verbal et ses annexes résument les orientations majeures et les modalités de notre nouvelle relation de coopération.
Une intégration plus poussée de nos programmes dans les politiques mises en oeuvre par le Tchad sera recherchée. A cet effet, la coopération française recherchera la meilleure coordination possible avec les autres bailleurs de fonds, au premier rang desquels l'Union européenne et la Banque mondiale.
Une bonne coopération doit aussi s'adapter à un environnement qui évolue. Nous évaluerons donc cette coopération régulièrement pour lui apporter au fur et à mesure les corrections nécessaires et nous nous retrouverons, le moment venu, pour renforcer nos liens dans un esprit de partenariat encore plus étroit.
Je tiens d'autre part à ce que la complémentarité entre les différentes composantes de notre coopération soit développée.
A cet égard, j'apprécie que dans le cadre de cette 6ème session de la Commission mixte, les secteurs privés, mais aussi les collectivités locales, les organisations non-gouvernementales de nos deux pays aient pu se concerter et débattre de l'avenir de leur coopération. Je tiens à remercier l'implication personnelle de tous ces acteurs qui sont tous essentiels à l'enrichissement des liens entre nos deux pays.
En 1998, l'effort global de la coopération française a été de près de 300 MF appliqués aux principaux secteurs de la vie sociale et économique du pays.
Dans un esprit d'amélioration de notre coopération, les travaux ont donc permis de s'orienter vers : - une meilleure unité de conception et de coordination de l'action de la France en matière d'aide au développement ; - une contractualisation formelle des relations avec le Tchad nous orientant progressivement vers une relation interactive dans la conception, la mise en oeuvre, le pilotage et le suivi des projets et programmes ; - une articulation plus forte avec les autres bailleurs de fonds par une implication de l'aide bilatérale française dans les domaines où elle est susceptible d'apporter une valeur ajoutée indiscutable : cet effort de coordination sera plus particulièrement développé avec l'Union européenne, dont 25 % des actions sont financées par la France, et qui est un des premiers bailleurs de fonds du Tchad ; - le centrage des programmes et des moyens de la coopération franco-tchadienne sur un nombre limité de domaines majeurs correspondant aux priorités de la politique du gouvernement tchadien. D'une manière générale, le renforcement des capacités nationales l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, les réformes économiques et institutionnelles seront privilégiés. J'y ajouterai la poursuite de l'indispensable effort de rationalisation visant à assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire, car il ne saurait y avoir de développement durable sans stabilité.
La mise en valeur de ses réserves pétrolières offre au Tchad une grande chance de décollage économique et des perspectives essentielles en matière d'accroissement de ses revenus.
Nous sommes en effet convaincus que la ressource pétrolière constitue une exceptionnelle opportunité de développement qui devrait contribuer à un rééquilibrage progressif de la situation budgétaire et donner des marges de manoeuvre pour asseoir une politique de développement durable.
Une extrême prudence dans la gestion des revenus s'impose, tenant compte du caractère non renouvelable de la ressource, des fluctuations qui caractérisent le marché mondial du pétrole et des effets induits de l'exploitation pétrolière. Je sais que les autorités tchadiennes auront à coeur de déployer les ressources additionnelles en fonction de la capacité du Tchad à les investir d'une manière rentable. Cela implique entre autres que le montant et la nature des dépenses soient constamment évaluées en fonction des possibilités d'absorption de l'économie.
Nous avons suivi avec attention le dialogue que vous avez conduit avec les instances multilatérales et les engagements que vous avez pris pour utiliser, conformément à votre législation, ces nouvelles ressources dans le développement des secteurs prioritaires.
Je tiens, Monsieur le Ministre à vous assurer de la disponibilité de la coopération française - toutes composantes confondues - pour accompagner le Tchad dans la mise en oeuvre de son projet de société, dans une relation non pas obligée mais librement consentie reposant sur la pleine responsabilisation et sur la solidarité.
En marge de cette commission, nous avons pu avoir des discussions sur des sujets que vous souhaitiez évoquer, notamment les questions domaniales et militaires. Le procès verbal en prend acte. Je ne doute pas que des solutions seront trouvées dans cet esprit qui caractérise notre relation de coopération au service de la paix et du développement, immense tâche qui exige, il est vrai, des certitudes mais aussi l'humilité qui accompagne les grands desseins.
Il me reste à vous souhaiter un excellent retour dans votre pays dont je garde personnellement l'excellent souvenir de la façon dont vous m'y avez accueilli.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 1999)
Cette rencontre est la première commission mixte franco-africaine qui se tient à Paris depuis la réforme du dispositif de coopération mise en oeuvre au 1er janvier 1999. Nous en avions pris l'engagement ensemble lorsque je vous ai rendu visite en septembre dernier. J'observe que l'échéance a été tenue et je vous remercie, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, d'y avoir porté personnellement attention en faisant le déplacement de Paris.
Intervenant dix ans après la précédente, cette réunion a été l'occasion de reprendre le dialogue avec une intensité nouvelle en toute franchise et en toute amitié. Les travaux qui viennent de se dérouler ont permis de jeter un regard critique et lucide sur le chemin parcouru depuis la dernière commission de mai 1989.
La France demeure un partenaire majeur du Tchad et les évaluations réalisées ont montré qu'un certain nombre des réalisations de notre coopération ont été positives dans des domaines qui touchent aux traits caractéristiques de votre pays et de son développement : développement rural, développement urbain, décentralisation, secteurs sociaux, coopération militaire pour n'en citer que quelques-uns. De même, en toute franchise, certaines faiblesses de notre coopération ont pu être évoquées. Je sais que les conversations ont été particulièrement intéressantes et d'un excellent niveau technique. L'exigence a été au rendez-vous.
Au cours des travaux de la Commission mixte, le Tchad et la France se sont attachés à consolider les acquis, à préciser les axes qui donneront à la poursuite de nos actions la dynamique et l'efficacité nécessaires. Le procès-verbal et ses annexes résument les orientations majeures et les modalités de notre nouvelle relation de coopération.
Une intégration plus poussée de nos programmes dans les politiques mises en oeuvre par le Tchad sera recherchée. A cet effet, la coopération française recherchera la meilleure coordination possible avec les autres bailleurs de fonds, au premier rang desquels l'Union européenne et la Banque mondiale.
Une bonne coopération doit aussi s'adapter à un environnement qui évolue. Nous évaluerons donc cette coopération régulièrement pour lui apporter au fur et à mesure les corrections nécessaires et nous nous retrouverons, le moment venu, pour renforcer nos liens dans un esprit de partenariat encore plus étroit.
Je tiens d'autre part à ce que la complémentarité entre les différentes composantes de notre coopération soit développée.
A cet égard, j'apprécie que dans le cadre de cette 6ème session de la Commission mixte, les secteurs privés, mais aussi les collectivités locales, les organisations non-gouvernementales de nos deux pays aient pu se concerter et débattre de l'avenir de leur coopération. Je tiens à remercier l'implication personnelle de tous ces acteurs qui sont tous essentiels à l'enrichissement des liens entre nos deux pays.
En 1998, l'effort global de la coopération française a été de près de 300 MF appliqués aux principaux secteurs de la vie sociale et économique du pays.
Dans un esprit d'amélioration de notre coopération, les travaux ont donc permis de s'orienter vers : - une meilleure unité de conception et de coordination de l'action de la France en matière d'aide au développement ; - une contractualisation formelle des relations avec le Tchad nous orientant progressivement vers une relation interactive dans la conception, la mise en oeuvre, le pilotage et le suivi des projets et programmes ; - une articulation plus forte avec les autres bailleurs de fonds par une implication de l'aide bilatérale française dans les domaines où elle est susceptible d'apporter une valeur ajoutée indiscutable : cet effort de coordination sera plus particulièrement développé avec l'Union européenne, dont 25 % des actions sont financées par la France, et qui est un des premiers bailleurs de fonds du Tchad ; - le centrage des programmes et des moyens de la coopération franco-tchadienne sur un nombre limité de domaines majeurs correspondant aux priorités de la politique du gouvernement tchadien. D'une manière générale, le renforcement des capacités nationales l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, les réformes économiques et institutionnelles seront privilégiés. J'y ajouterai la poursuite de l'indispensable effort de rationalisation visant à assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire, car il ne saurait y avoir de développement durable sans stabilité.
La mise en valeur de ses réserves pétrolières offre au Tchad une grande chance de décollage économique et des perspectives essentielles en matière d'accroissement de ses revenus.
Nous sommes en effet convaincus que la ressource pétrolière constitue une exceptionnelle opportunité de développement qui devrait contribuer à un rééquilibrage progressif de la situation budgétaire et donner des marges de manoeuvre pour asseoir une politique de développement durable.
Une extrême prudence dans la gestion des revenus s'impose, tenant compte du caractère non renouvelable de la ressource, des fluctuations qui caractérisent le marché mondial du pétrole et des effets induits de l'exploitation pétrolière. Je sais que les autorités tchadiennes auront à coeur de déployer les ressources additionnelles en fonction de la capacité du Tchad à les investir d'une manière rentable. Cela implique entre autres que le montant et la nature des dépenses soient constamment évaluées en fonction des possibilités d'absorption de l'économie.
Nous avons suivi avec attention le dialogue que vous avez conduit avec les instances multilatérales et les engagements que vous avez pris pour utiliser, conformément à votre législation, ces nouvelles ressources dans le développement des secteurs prioritaires.
Je tiens, Monsieur le Ministre à vous assurer de la disponibilité de la coopération française - toutes composantes confondues - pour accompagner le Tchad dans la mise en oeuvre de son projet de société, dans une relation non pas obligée mais librement consentie reposant sur la pleine responsabilisation et sur la solidarité.
En marge de cette commission, nous avons pu avoir des discussions sur des sujets que vous souhaitiez évoquer, notamment les questions domaniales et militaires. Le procès verbal en prend acte. Je ne doute pas que des solutions seront trouvées dans cet esprit qui caractérise notre relation de coopération au service de la paix et du développement, immense tâche qui exige, il est vrai, des certitudes mais aussi l'humilité qui accompagne les grands desseins.
Il me reste à vous souhaiter un excellent retour dans votre pays dont je garde personnellement l'excellent souvenir de la façon dont vous m'y avez accueilli.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 1999)