Texte intégral
* Pays-Bas - Relations bilatérales - Union européenne - Migrations
Mesdames et Messieurs,
Je suis vraiment très heureux de recevoir aujourd'hui mon collègue le ministre des affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas, Bert Koenders.
Nous venons de partager un moment de convivialité, à l'occasion d'un déjeuner, et nous avons beaucoup échangé également sur le fond et sur les questions qui nous réunissent.
Aujourd'hui, c'est une grande journée pour nos deux pays puisque notre rencontre s'inscrit dans le cadre de la visite d'État de leurs Majestés le Roi Willem-Alexander et la Reine Maxima. Hier soir, nous avons assisté au dîner d'État au Palais de l'Élysée qui fut un grand moment de chaleur, d'échanges et qui a symbolisé la force et la qualité des relations entre nos deux pays. En effet, cette visite consacre une amitié, et c'est une amitié forte entre nos deux pays. Je suis heureux et honoré, Cher Bert, que tu aies accepté de venir aujourd'hui au Quai d'Orsay, dans le cadre de cette visite d'État puisque nous nous retrouverons tout à l'heure.
Les trois piliers que nous avons évoqués, de notre relation, de notre amitié, c'est d'abord les relations bilatérales, c'est notre action internationale et c'est, bien sûr, l'Union européenne. Dans chacun de ces domaines, Bert Koenders et moi avons constaté la proximité de nos analyses et aussi de nos priorités. Nous avons, à partir de cette proximité, décidé de travailler encore davantage ensemble au règlement des crises que traverse l'Europe.
D'abord, concernant nos relations bilatérales qui sont finalement d'une grande richesse, d'une grande diversité, elles sont animées par l'intensité des relations économiques, des échanges entre les entreprises de nos deux pays dans tous les secteurs. Je pense à l'industrie, à l'agro-alimentaire, à l'énergie, à l'innovation.
Mais nos échanges sont aussi culturels. Le symbole de notre confiance mutuelle, c'est le Lion de la ménagerie du Roi Louis-Napoléon de Pieter Gerardus van Os qui est exposé, grâce à l'ambassade des Pays-Bas et le Rijksmuseum, dans le salon voisin, pour la durée de la présidence néerlandaise du conseil de l'Union européenne.
D'ailleurs, je profite de cette occasion, Cher Bert, pour vous féliciter, Monsieur le Ministre, pour l'excellente présidence néerlandaise qui apporte beaucoup à l'Europe dans la phase et dans l'étape que nous vivons en ce moment dans notre histoire commune.
Concernant les liens entre nos deux pays, nous venons de l'illustrer par la signature de la déclaration qui acte la mise en place de l'initiative franco-néerlandaise. Je remercie les deux vice-présidents, Jean-Marc Janaillac et Pauline Meurs, car nous espérons, à partir de cette signature, voir émerger de nouveaux projets communs.
(...)
C'est aussi la réponse aux défis que doit affronter l'Union européenne. C'est vrai que nous avons pu constater beaucoup de convergences sur le diagnostic, sur les problèmes qui sont devant nous et l'amitié franco-néerlandaise peut être un atout dans cette nouvelle étape de l'histoire de l'Europe.
Monsieur le Ministre, Cher Bert, vous avez la responsabilité très lourde, au cours de ce semestre - je l'ai dit il y a quelques instants -, de conduire les travaux au titre de la présidence néerlandaise de l'Union européenne. Nous sommes d'accord pour estimer qu'il faut d'abord mettre en oeuvre les décisions européennes, et c'est d'ailleurs souvent l'une des causes des critiques qui sont faites aux institutions ou aux décisions politiques : on parle, on décide et on ne fait pas, ou, en tout cas, on met longtemps à faire. Il faut déjà appliquer ce qui a été décidé, et cela vaut pour la crise des réfugiés.
Cette crise des réfugiés, nous en sommes convaincus, ne pourra être résolue que dans le cadre d'une réponse européenne. Dans l'immédiat, c'est la Grèce qui doit faire face à une situation humanitaire particulièrement difficile. Elle doit bénéficier de notre solidarité, nous partageons cette volonté et cet engagement. Les réfugiés doivent pouvoir bénéficier d'une protection internationale ; les migrants non éligibles à cette protection, en ce qui les concerne, doivent être reconduits dans leur pays d'origine. C'est donc aussi la clarté et le fait d'assumer cette décision qui feront également notre crédibilité.
Nous voyons bien que ce qui se passe en Syrie a un impact direct sur l'unité et la cohésion de notre continent, d'où l'importance de doter l'Union européenne d'une politique étrangère et d'une défense commune plus forte et plus efficace. C'est d'ailleurs l'objet du séminaire sur l'avenir des politiques de sécurité et de défense en Europe qui a été organisé à l'occasion de la visite d'État du couple royal.
Dans quelques instants, à partir de 16 heures, j'aurai l'honneur d'accueillir le Roi des Pays-Bas et la Reine Maxima pour la conclusion de ce séminaire. Cette intervention se fera d'ailleurs dans le salon de l'Horloge, là où Robert Schuman accompagné de Jean Monnet a fait sa fameuse déclaration qui fut le début de la construction européenne, dont les Pays-Bas et la France sont parmi les membres fondateurs.
Nous n'oublions pas d'où nous venons et nous savons aussi quelle est notre responsabilité.
En tout cas, Cher Bert, j'ai été heureux de constater nos convergences de vues, d'échanger avec vous, avec la conviction que nous allons continuer à travailler ensemble, à la fois pour le bien de la relation entre nos deux pays mais aussi pour l'avenir de l'Union européenne (...).
Syrie
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Avec Bert Koenders, nous avons examiné les principaux dossiers internationaux et nous avons fait un constat : Néerlandais et Français partagent une analyse commune et le même sens des responsabilités face aux crises.
Nous avons bien sûr parlé de la Syrie, cette terrible guerre qui a déjà fait 270.000 morts mais aussi jeté sur les routes de l'exil des millions de personnes. Aujourd'hui, il y a une trêve, nous souhaitons qu'elle soit durable. Nous savons qu'elle est fragile ; elle doit être encore davantage respectée, c'est notre volonté. En même temps, le combat contre Daech et al Nosra se poursuit, c'est une priorité.
Il y a également cette question lancinante de l'accès humanitaire qui est urgent pour les populations sinistrées. Il doit être total, rien ne doit l'entraver.
C'est en réunissant ces deux conditions, le respect du cessez-le-feu et l'accès humanitaire, que pourra reprendre le processus politique que nous souhaitons vraiment ardemment. Il est la solution, il n'y a pas d'autres voies que la solution politique par la négociation pour sortir de cette guerre, pour à la fois reconstruire un État qui soit viable et qui réunisse toutes les parties dans une Syrie rénovée et, en même temps, qui assure la reconstruction de la Syrie et la paix au Moyen-Orient. Il y a beaucoup de travail à faire mais la voie de la négociation est la voie nécessaire. (...).
* Ukraine - Russie
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Nous avons évoqué l'Ukraine et nos efforts en faveur d'une solution durable qui doit se poursuivre pour mettre en oeuvre les accords de Minsk. Nous avons apporté notre soutien aux réformes en Ukraine qui sont indispensables pour consolider l'avenir de ce pays. Nous avons donc redit ensemble notre attente en direction des autorités russes d'un côté, mais aussi ukrainiennes, pour faire, chacune, leur part du chemin. (...).
* Mali
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Nous avons bien sûr parlé du Mali, c'est un pays que Bert Koenders connaît particulièrement bien et les Pays-Bas ont été parmi les tout premiers Européens à contribuer à la stabilisation du pays. L'engagement néerlandais au sein de la MINUSMA est décisif dans l'accompagnement de l'accord de paix et les résultats sont là. Nous souhaitons poursuivre ce travail ensemble, pour qu'en effet, la situation s'apaise durablement et que la réconciliation nationale soit effective. Nous avons besoin les uns des autres.
Encore merci pour votre disponibilité et votre engagement. (...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2016