Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur la position de l'Union européenne concernant le processus de négociations en Syrie, la situation en Libye et le conflit israélo-palestinien, à Bruxelles le 14 mars 2016.

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Circonstance : Conseil de l'UE, à Bruxelles (Belgique) le 14 mars 2016

Texte intégral

Nous allons évoquer la relance du processus de négociations en Syrie. J’ai reçu à Paris John Kerry et mes homologues allemand, italien, britannique, ainsi que Mme Mogherini. Nous avons exprimé notre exigence que le cessez le feu soit effectivement respecté, ce qui n’est pas totalement le cas, même s’il y a des avancées réelles, et puis que l’aide humanitaire puisse accéder totalement. Mais nous sommes favorables à la reprise du processus politique. Il n’y a pas d’autre issue que la négociation. Elle démarre aujourd’hui. Nous allons bien sûr la suivre de près en souhaitant que toutes les parties soient présentes, apportent leur contribution de façon responsable, pour réussir à mettre en place des institutions qui soient acceptables par toutes les parties, et notamment l’opposition syrienne, et que la paix, enfin, s’installe en Syrie.
Aujourd’hui à l’ordre du jour nous allons parler aussi de la Libye. La situation en Libye est dramatique. C’est le chaos politique, ce qui permet à Daesh de prospérer et de progresser, menaçant les pays voisins, et nous avons vu la semaine dernière la Tunisie, qui a fait le choix de la démocratie, directement atteinte par des attentats. Nous exprimerons notre soutien à tous ces pays qui se battent pour leur autonomie, leur indépendance, leur sécurité, mais aussi pour la démocratie. C’est le cas de la Tunisie, et nous allons exiger à nouveau la constitution d’un gouvernement d’union nationale en Libye. Il y a urgence, il n’y a pas de temps à perdre. Si certains se mettent en travers –je l’ai proposé à Münich il y a quelques semaines- nous sommes prêts à exiger des sanctions contre ceux qui mettent des entraves, ceux qui empêchent les autorités libyennes de s’installer, de faire leur travail, de mettre de l’ordre dans leur pays, d’assurer la sécurité de leur pays, et puis de nous permettre tous ensemble de lutter contre le terrorisme qui a encore touché un nouveau pays, la Côte d’ivoire, qui est un pays qui veut s’en sortir, et qui a été la cible du terrorisme, comme l’a été aussi la Turquie à nouveau.
Et puis, dernier point que j’évoquerai : la France, comme vous le savez, a pris l’initiative pour relancer le processus de paix au proche orient. J’en informerai tous mes collègues et exprimerai la méthode que nous proposons. Celle d’un consensus politique pour que la perspective de deux Etats, Israël et la Palestine, soit un nouvel espoir. Je crois qu’il ne faut pas, malgré une actualité chargée qui nous fait nous concentrer sur des situations de crise comme la Syrie, il ne faut pas oublier ce qui se passe au Proche Orient et qui est particulièrement inquiétant. Il y a une dégradation de plus en plus grande de la situation. Il y a un risque d’escalade. L’initiative de paix que la France propose en associant le maximum de partenaires, notamment les Européens, c’est une façon de redonner des perspectives et donc de l’espoir.
Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mars 2016