Texte intégral
Merci, Monsieur le Président,
Monsieur le Député, vous êtes tombé dans le piège de la caricature, comme si vous aviez d'ailleurs oublié vous-même que vous avez participé - et vous venez d'évoquer le sujet - à l'ouverture de chapitres dans la négociation entre l'Union européenne et la Turquie. Vous savez que, sous la présidence de François Hollande, depuis 2012, il n'y a eu que deux chapitres ouverts. Lorsque vous étiez au pouvoir il y en a eu 11, y compris deux sous la présidence française du Conseil de l'UE. Donc est-ce nécessaire de faire peur et d'utiliser n'importe quel argument pour convaincre ceux que vous voulez avoir avec vous au moment de la primaire à l'intérieur du parti des Républicains ? Je pense que l'Europe et la relation franco-allemande méritent mieux que cela.
Alors, je vais vous répondre très concrètement s'agissant des visas. S'agissant des visas, la Turquie a demandé d'aller plus vite, mais - et d'ailleurs c'est aussi la position de l'ensemble des Européens, qui sera confirmée demain par le Conseil européen, j'en suis convaincu - il faut respecter 72 critères. Il n'y en a que la moitié qui sont satisfaits. Tant que ces critères ne sont pas satisfaits, il n'y a pas de libéralisation des visas, c'est clair.
Quant à la discussion entre l'Allemagne et la Turquie, là aussi pas de polémique s'il vous plaît. L'Allemagne accueille plus d'un million de réfugiés, la Turquie en accueille plus de 2,5 millions ; il est parfaitement compréhensible que l'Allemagne et la Turquie discutent. Mais la décision est prise par qui, Mesdames et Messieurs les Députés ? Elle est prise par le Conseil européen. C'est difficile mais il est indispensable de discuter sincèrement et franchement avec la Turquie. C'est l'intérêt commun, c'est ce que nous allons faire demain, le président de la République s'y est engagé, dans la clarté et avec une conviction que je redis devant vous : l'avenir de l'Europe passe aussi et encore plus par les relations de confiance entre l'Allemagne et la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mars 2016