Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur les relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, à l'Assemblée nationale le 16 mars 2016.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 16 mars 2016

Texte intégral

L'accord intervenu le 19 février entre les chefs d'État et de gouvernement sur les demandes formulées par le Premier ministre britannique pour lui permettre de préparer son référendum est un bon accord.
Tout d'abord, il permet au Premier ministre britannique, David Cameron, de faire campagne en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Or, l'Europe a besoin d'unité et de cohésion. Il faut à tout prix éviter sa dislocation, d'autant plus qu'elle doit relever des défis considérables : la crise des réfugiés, la crise du terrorisme, les enjeux de la croissance.
Par ailleurs, cet accord a été obtenu sans qu'aucune des concessions qui pouvaient mettre en danger notre conception de l'Europe ne soit devenues réalité. Toutes les lignes rouges que le président de la République avaient fixées ont été respectées : pas de révision des traités, pas de droit de veto ni de concessions sur l'intégration de la zone euro et la régulation des marchés financiers, défense du principe de la liberté de circulation des citoyens européens.
Nous souhaitons par conséquent que le Royaume-Uni demeure dans l'Union européenne. C'est ce qui a été réaffirmé lors du sommet franco-britannique à Amiens. Nous menons de très nombreuses coopérations avec le Royaume-Uni en matière de défense, d'énergie, de politique industrielle et de politique extérieure.
Pour ce qui est du budget de l'Union européenne, tous les États membres contribuent à ce que l'on appelle le «rabais britannique», qui a été négocié il y a déjà bien longtemps, par Margaret Thatcher et qui tient au fait que le Royaume-Uni est un contributeur net très important, au même titre que la France ou l'Allemagne, au budget européen.
Il faut réformer le système des contributions, développer des ressources propres, mais ce n'est certainement pas en proposant l'éclatement de l'Union européenne que nous résoudrons le problème.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mars 2016