Texte intégral
RUCE TOUSSAINT
Stéphane LE FOLL est l'invité d'I Télé ce matin. Bonjour.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
BRUCE TOUSSAINT
Et merci d'être avec nous. La première question est pour le ministre de l'Agriculture. Vous partez en tournée européenne toute la semaine, vous serez en Allemagne, en Slovénie, en Pologne, aux Pays-Bas, pour préparer un Conseil agricole qui aura lieu la semaine prochaine. Il était temps ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien il n'est pas temps, il est simplement, il y a un calendrier qui s'est inscrit avec le Conseil européen de l'Agriculture du 14 févier, le rendez-vous a été donné au 14 mars. Donc entre le 14 février et le 14 mars, il y avait le Salon de l'Agriculture, et il y a une semaine où je vais essayer, par mes déplacements, de faire bouger un certain nombre de lignes, sur les bases du mémorandum français ? Donc je vais d'abord à Berlin, parce que c'est important qu'on trouve, que j'essaie de trouver avec mon collègue allemand, et l'Allemagne, bien sûr, une position commune qui permettrait après de pouvoir débloquer un certain nombre de choses.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous pouvez obtenir ? Sur quoi vous allez négocier ?
STEPHANE LE FOLL
Alors, sur plusieurs sujets. Il y a des sujets techniques, sur des systèmes de stockage, on ne va pas rentrer dans les détails, et puis il y a deux grands sujets qui sont importants, c'est : est-ce qu'on peut envoyer, à l'échelle européenne, un signal fort, pour dire que l'emballement de la production, aujourd'hui, agricole, est en train de nous conduire à une baisse des prix catastrophique. Donc, est-ce qu'on peut, est-ce qu'on doit, moi je le souhaite, envoyer ce signal qui consiste à dire : attention, maintenant on est arrivé à un moment où on ne pourra pas utiliser les mécanismes qu'on a à notre disposition, si on n'a pas un peu de responsabilités collectives. Et moi il y a des pays, je le dis, tranquillement, qui continuent à augmenter leur production, en particulier dans le lait, alors qu'on est à un niveau de prix jamais atteint. Voilà le débat, fondamental, il est là, et vous voyez bien que c'est un enjeu par rapport à ce qu'a été la construction de l'Europe jusqu'à aujourd'hui, par rapport à ce qu'a été par exemple les grandes décisions de 2008 où on a supprimé les quotas laitiers, on se retrouve dans un moment où là, il n'y a pas les outils, et pourtant il faut qu'on envoie un signal, il faut qu'on prenne des décisions à l'échelle européenne. Donc moi j'essaie de convaincre l'ensemble des mes partenaires, de cette nécessité-là.
BRUCE TOUSSAINT
Finalement, se faire siffler au Salon de l'Agriculture, ça a rafraichit la mémoire de François HOLLANDE, et du coup il se mobilise avec vous, avec d'autres, pour essayer de sortir de la crise ?
STEPHANE LE FOLL
Je rappelle que l'on est mobilisé depuis février 2015, et si je regarde même de manière, avant, à la fois les textes qu'on avait faits sur la filière porc et volaille, on avait parfaitement saisi en 2013 les grands enjeux de la crise qui pouvait arriver. Et dès 2014 aussi pour le lait, on a travaillé. Bon, bref, on est mobilisé depuis longtemps, et il se trouve qu'aujourd'hui cette crise est sans précédent, dans la mesure où ce que nous avons gérer, c'est un excédent de production, sur le marché européen et mondial, je prends le lait, et mondial, plutôt européen pour le porc, qui nécessite des décisions complètement différentes.
BRUCE TOUSSAINT
Mais enfin, dans un conflit il y a le fond et la forme, parce que là aussi c'est une façon aussi, pour vous, de dire aux agriculteurs : vous voyez, je ne suis pas un ministre de l'Agriculture à mi-temps comme certains le disent
STEPHANE LE FOLL
Je ne l'ai jamais été.
BRUCE TOUSSAINT
Je vais aller sur le terrain, etc. et je me bouge pour vous. Est-ce que c'est ça aussi que vous envoyez comme message ?
STEPHANE LE FOLL
J'envoie un message tout simple, c'est que tous ceux qui ont été raconter des petites histoires et des petits bobards sur le fait que je ne serais pas un ministre de l'Agriculture à plein temps, n'ont jamais été capables de prouver, ni à un moment, ni à un autre, que je ne m'occupais pas d'Agriculture. Je l'ai déjà dit, je m'occupe aussi des la Forêt, personne ne me le reproche ? Je m'occupe aussi de l'agroalimentaire, personne n'en parle, mais une chose qui été mise en avant par certains, c'était le fait que j'étais porte-parole, comme par hasard, parce que je portais la parole du gouvernement, je ne pouvais pas faire le travail de ministre de l'Agriculture. Je fais le travail de ministre de l'Agriculture, je n'ai pas besoin de me justifier, et je ne me justifierai jamais. Je fais, parce que j'ai envie de faire bouger les choses, je le fais parce qu'il y a une crise et il faut qu'on trouve des solutions, c'est tout.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce qui fait que cette fois-ci, pardon de vous poser la question d'une façon un peu différente, mais qui est un peu la même, qu'est-ce qui fait que cette fois-ci, ça va marcher, vous allez obtenir des choses auprès de l'Europe ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas.
BRUCE TOUSSAINT
Alors, on voit depuis des semaines et des mois que ça bloque.
STEPHANE LE FOLL
Alors, en septembre, je vous rappelle quand même que j'ai obtenu un Conseil extraordinaire et l'agriculture, et il y a eu 500 millions d'euros de débloqués. Bon, alors, après, on peut dire « c'est rien, monsieur LE FOLL, tout ça, c'est rien ». Si, c'est quand même à l'initiative de la France, des décisions qui ont été prises à l'échelle européenne, mais tout le monde oublie ce qui s'est passé. Donc on est à nouveau devant une échéance. Face à la situation que j'ai rappelée, j'ai demandé un Conseil de l'agriculture spécifique sur cette question de la crise, et je souhaite convaincre mes collègues européens que cette crise elle n'est pas que française, d'ailleurs ils le savent et il y en a un certain nombre quoi m'ont appelé, que j'ai rencontrés et qui sont d'accord avec moi, je prends le ministre belge, on a envoyé un courrier d'ailleurs à tous les autres ministres, il est venu au Salon de l'Agriculture, il est d'accord avec moi. Donc on a bien un problème européen, il faut des solutions européennes aussi.
BRUCE TOUSSAINT
Un dernier mot là-dessus. On vous a vu très énervé, très en colère, quand les agriculteurs, certains agriculteurs sont venus manifester devant chez vous. Est-ce qu'aujourd'hui, avec quelques jours de recul, vous êtes un peu moins en colère ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne suis pas en colère, moi je suis sorti, je suis allé discuter, je n'ai pas eu le réflexe de me sauver ni d'appeler la police, qui est arrivée après, ce n'est pas le souci, mais moi j'ai derrière une famille. Je voudrais juste vous dire, Bruce TOUSSAINT, que derrière, quand j'ai quitté ma maison pour aller voir les agriculteurs, il se trouve qu'il y avait des gens chez moi, et que, eux, ils ont vécu ça avec un peu de difficultés. Que ma femme qui est dans la maison, elle est seule la semaine, et que elle, elle le vit aussi avec difficultés. Donc de temps en temps, j'ai envie de dire : un tout petit peu de respect, permettrait de faire évoluer les choses et surtout, le dialogue nécessite le minimum de respect. Moi j'ai du respect pour les agriculteurs, j'ai fait un BTS agricole, j'ai été dans les lycées agricoles, je connais le monde agricole, j'en suis issu, et du monde rural aussi. Voilà les images qui sont passées de mon interpellation, mais je demande un tout petit peu de respect, et je crois, d'ailleurs ça vaut pour ceux qui sont venus, mais eux ils ont discuté, un jour, et j'ai bien vu que la Presse était là, un jour certains qui viendront chez moi, peut-être ils ne viendront pas pour discuter. Qu'est-ce que vous ferez ? Qu'est-ce qu'on dira ? Ah, qu'est-ce qui se passe ! ? Donc je demande aussi du respect. Et ce qui s'est passé au Salon de l'Agriculture, à ceux qui insultent les hommes politiques, en laissant croire qu'avec des insultes, ou en les désignant du doigt, on va tout régler, ceux-ci sont à la fois des menteurs, et ils manquent aussi de respect. C'est tout ce que je demande, moi, du respect. Le reste, chacun assume ses responsabilités.
BRUCE TOUSSAINT
J'aimerais qu'on parle de la crise des migrants. Il y a eu donc ce sommet européen, qui s'est terminé très tard, sans accord, il est repoussé à une semaine. Ecoutez ce que disait François HOLLANDE au sujet des trois milliards d'euros, d'aides, donc pour les 2,7 millions de Syriens réfugiés en Turquie.
FRANÇOIS HOLLANDE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
S'il n'y a plus de Schengen, d'une certaine façon, même si tous les pays européens ne sont pas membres de l'espace Schengen, mais s'il n'y a plus de Schengen, il n'y a plus d'Europe, c'est ce qui était en cause ces derniers mois. Plus de Schengen, plus d'Europe, chacun pour soi, et les réfugiés pour les autres, c'est ce que nous avons finalement écarté aujourd'hui.
BRUCE TOUSSAINT
On n'arrive pas à comprendre si c'est un bon ou mauvais accord, beaucoup de gens disent que c'est plutôt un mauvais projet d'accord, puisqu'il sera finalisé dans une semaine, on le dit, que c'était ça ou l'implosion de l'Europe, d'accord, mais enfin, Ankara a déjà obtenu des contreparties substantielles, donc bon, c'est à tout prix il fallait trouver un accord avec la Turquie ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas si vous mesurez bien la situation dans laquelle on est. On est avec une Syrie qui est en plein cahot et en guerre, qui connait des milliers de morts et des Syriens, logiquement, qui cherchent à quitter la Syrie. Par où ils passent ? Ils ont trois portes d'entrée : il y a le Liban, aujourd'hui, il y a beaucoup de Syriens, il y a la Jordanie et il y a surtout la Turquie. La Turquie accueille 2,5 millions de réfugiés, de Syriens qui ont quitté la Syrie, c'est la grande frontière avec la Syrie. Qu'est-ce qui se passe ensuite ? Ils sont en Turquie, ils quittent la Turquie pour passer en Grèce. C'est exactement ce qui s'est passé. Et avec la Grèce aujourd'hui, dans les difficultés que l'on connait, qui a du mal à assumer ce flux de migrants. Comment on fait pour être un tout petit peu intelligent collectivement ? Eh bien on essaie de donner des moyens à la Turquie, d'être à la fois le pays qui accueille les Syriens qui quittent la Syrie, deuxièmement celui aussi qui traite les dossiers et qui prend en charge les demandes d'asile et qui va faire refluer ceux qui n'ont pas vocation à aller en Europe.
BRUCE TOUSSAINT
Ça c'est, pardon, mais ça c'est le langage techno. La vérité c'est quoi ? C'est que la Turquie va fermer les portes et que les migrants vont devoir passer par d'autres voies.
STEPHANE LE FOLL
Mais la vérité Mais ça c'est vous qui faites de la technocratie, là. Par définition, la Turquie aujourd'hui, accueille des migrants. D'accord ? Il y en a combien en Turquie aujourd'hui ?
BRUCE TOUSSAINT
2,7 millions.
STEPHANE LE FOLL
Il y en a 2,7 millions. Imaginons qu'on dise : la Turquie, on ne s'en occupe pas, elle se débrouille toute seule.
BRUCE TOUSSAINT
Non non mais
STEPHANE LE FOLL
2,7 millions de personnes, ils vont où ? Vous croyez qu'ils restent en Turquie à ce moment-là ? Non, ils s'en vont où, ils vont vers l'Europe. Donc, ne dites pas que c'est technocratique, c'est au contraire politique, au sens où on a un problème, et on essaie de le traiter avec des accords avec les pays qui sont au coeur du problème.
BRUCE TOUSSAINT
C'est un accord ou c'est un marchandage ? Ça donne aussi ce sentiment-là.
STEPHANE LE FOLL
Mais c'est un accord absolument nécessaire, qui oblige à une discussion. La Turquie veut bien faire des choses, mais demande des contreparties. Est-ce que c'est logique ? Eh bien, bien sûr que c'est logique.
BRUCE TOUSSAINT
On a vendu l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Pas du tout. L'adhésion de la Turquie à l'Union européenne c'est des chapitres et des négociations qu'on connait depuis 25 ou 30 ans.
BRUCE TOUSSAINT
Et là, ça ne s'est pas un peu accéléré hier soir ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas si ça s'est accéléré, je sais une chose c'est qu'on a besoin de la Turquie, et que tous ceux qui je l'ai entendu, considèrent que, voilà, ça serait un marchandage, ça serait une espèce de manière de traiter le sujet qui ne serait pas la bonne, c'est faux, il est absolument nécessaire de gérer cette question des migrants avec le respect du à des êtres humains qui fuient la guerre et la mort, et en même temps la nécessité qu'on a à maitriser ce flux, sinon ça va être une catastrophe, on le voit en Grèce aujourd'hui. On voit ce que ça donne ensuite avec les frontières aux Balkans qui sont fermées. Est-ce que c'est ça qu'on veut ? Non, on ne veut pas ça, on veut maitriser les choses.
BRUCE TOUSSAINT
La loi El Khomri, sur le travail, joue-t-elle sa survie demain, avec la mobilisation des jeunes, dans la rue ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne peux pas vous dire quelle sera la mobilisation. Moi, je sais une chose, cette loi a des objectifs qui sont clairs, c'est se donner des moyens de créer plus d'emploi, de permettre à des jeunes en particulier d'accéder à l'emploi, non pas en CDD, mais en CDI, et de donner des garanties aux entreprises et aux salariés, pour faire en sorte que chacun ait un cadre dans lequel il va pouvoir s'inscrire. Donc moi je tiens ce projet, et je soutiens aussi le fait qu'on ait des adaptations et des discussions et des négociations à faire, c'est ce qu'a fait le Premier ministre hier, et c'est important, et j'indique d'ailleurs que j'ai eu Bruno LE ROUX et Didier GUILLAUME, qui font aussi eux, une conférence de presse, puisqu'il y a un séminaire de parlementaires, et comme ça, chacun prendra ses responsabilités, on a besoin de ce projet de loi, on le soutient et en même temps on est tout à fait conscient qu'il y a des choses à faire évoluer, c'est ce qui a été engagé et ce qui était nécessaire.
BRUCE TOUSSAINT
Sur quoi par exemple ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien la question du plafonnement des sur les sanctions prud'homales, cette question-là, il y a la question aussi
BRUCE TOUSSAINT
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que sur ces sujets-là, il faudrait renoncer aux fameuses 15 années qui ont été évoquées
STEPHANE LE FOLL
Je n'ai pas dit qu'il fallait renoncer, j'ai dit qu'il y avait des choses qui étaient en débat sur ce sujet, le Premier ministre l'a dit, il est prêt à ouvrir une discussion, elles sont été ouvertes. Il y a aussi la question du la définition du licenciement économique, qui a été un sujet de tensions, enfin, de tension, de non acceptation de ce qui était écrit par un certain nombre de syndicats réformistes, parce que dans ce débat, il y a aussi derrière, qu'est-ce qu'on fait du dialogue social, et est-ce qu'on est capable d'avoir en France, des lieux, que ça soit au niveau des branches ou des entreprises, on puisse négocier des accords qui permettent à l'entreprise et aux salariés, de trouver le bon accord, entre eux, pour faire en sorte qu'on crée plus d'emploi, plus de richesses.
BRUCE TOUSSAINT
Là, vous avez une opposition qui vient de la gauche.
STEPHANE LE FOLL
Oui.
BRUCE TOUSSAINT
Une partie de la gauche, du Parti socialiste, une opposition qui vient des syndicats.
STEPHANE LE FOLL
Celle de la partie de la gauche, du Parti socialiste, elle a toujours, je le dis depuis le début, toutes les lois.
BRUCE TOUSSAINT
Là vous multipliez quand même les
STEPHANE LE FOLL
Alors on continue.
BRUCE TOUSSAINT
Les syndicats.
STEPHANE LE FOLL
Oui, sur la question des syndicats réformistes, je pense que la négociation doit se faire avec eux, au bout il y a besoin d'avoir un accord.
BRUCE TOUSSAINT
Une partie de la jeunesse, je dis volontairement une partie, pour ne pas faire une généralité.
STEPHANE LE FOLL
Oui, on va voir, parce que
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que vous entendez cette colère, ce mouvement ?
STEPHANE LE FOLL
Je vais essayer de répondre. Le sujet posé par la jeunesse, c'est celui qui consiste à dire « on ne nous propose que la précarité », c'est ça la question qui est posée. Ils contestent la loi El Khomri en disant : c'est encore une loi qui va favoriser la précarité. Quel est l'objectif de la loi El Khomri ? Alors après on peut discuter, est-ce que c'est bien, est-ce que c'est pas bien, est-ce que c'est comme ça qu'il faut faire ? On a des améliorations à apporter. Qu'est-ce qu'a dit Myriam El KHOMRI ? Elle a dit que cette loi visait au contraire à permettre l'accès au marché du travail, en CDI plutôt qu'en CDD, et on sait que depuis des années, ça ne cesse de se réduire. Donc si on est sur le sujet de la précarité, au contraire, l'inquiétude des jeunes devrait, en regardant tout ça objectivement, alors après il y a peut-être d'autres sujets sur lesquels ils peuvent être inquiets, mais il faut qu'on soit capable de s'expliquer, c'est au contraire pour favoriser un accès au marché du travail, avec des CDI.
BRUCE TOUSSAINT
Si j'ai bien compris, enfin, il y a une différence entre s'expliquer et reculer. Alors vous ne le dites pas comme ça, évidemment, vous ne dites pas reculer, vous dites améliorer, modifier, mais enfin la loi El Khomri, telle qu'elle a été présentée, dans un premier temps, ne sera pas la loi El Khomri qui sera présentée, en Conseil des ministres
STEPHANE LE FOLL
Non, et alors ?
BRUCE TOUSSAINT
elle sera sensiblement édulcorée ?
STEPHANE LE FOLL
Et alors, changer, modifier, améliorer, pour trouver un point d'équilibre avec en particulier des syndicats qui ont des revendications. Ça me parait tout à fait, et logique, et nécessaire.
BRUCE TOUSSAINT
Cette loi est extrêmement dangereuse, c'est Martine AUBRY qui l'a dit, ça, hier soir, il y a beaucoup de choses à changer, on ne peut pas se contenter de deux ou trois petites modifications. Ecoutez ce que lui répond d'une certaine façon, Myriam El KHOMRI, qui était invitée de RTL ce matin. Ecoutez.
MYRIAM EL KHOMRI, MINISTRE DU TRAVAIL RTL
Je n'ai de leçons à recevoir de personne, je viens avec mon histoire, mon parcours personnel, et aussi ma vision de la société, aujourd'hui en 2015 et sur lesquels je pense qu'il faut que nous améliorons les choses.
BRUCE TOUSSAINT
Voilà, » je viens avec mon histoire, mon parcours, ma visions de la société en 2015 », c'est une façon de dire à Martine AUBRY, « bon, toi avec tes vieilles recettes et ta vieille histoire »
STEPHANE LE FOLL
Moi je pense que dans tout ça, il faut rester extrêmement clair sur le cap qu'on se fixe. Celui qu'on se fixe, c'est celui de la France et des Français, et je vois bien les débats, et moi je ne vais pas rentrer dans ces débats entre Myriam El KHOMRI et Martine AUBRY, avec d'un côté le passé, de l'autre la modernité. Moi je ce que j'essaie de poser sur la table, comme message, c'est : on a besoin encore de travailler pour améliorer l'accès au marché du travail, on a beaucoup aujourd'hui d'accès par le CDD, donc par des Contrats à Durée Déterminée, on a besoin de rouvrir aussi des souplesses pour que les entreprises puissent embaucher plus facilement, parce que ça fait partie d'une stratégie qui demain sera gagnante pour tout un nombre de gens qui aujourd'hui n'accèdent pas à ce marché du travail. C'est ça l'enjeu, on ne peut pas rester avec l'idée qu'on aurait tout essayé et puis que ça marcherait pas, on serait à 10 % de chômeurs, même si on a vu que ce chômage avait baissé. Donc il faut qu'on trouve les moyens de sécuriser les salariés, il ne s'agit pas du tout de mettre en précarité les salariés, au contraire c'est d'ouvrir des perspectives pour permettre cet accès au marché du travail, c'est ça le message, il est clair et il doit être fort et il doit être répété.
BRUCE TOUSSAINT
Manuel VALLS a-t-il évoqué devant vous, un jour, récemment, sa possible démission du gouvernement ?
STEPHANE LE FOLL
Jamais, en tout cas devant moi. Parce que j'ai vu
BRUCE TOUSSAINT
C'est la question que je vous pose.
STEPHANE LE FOLL
J'ai vu des petits articles qui sont sortis hier ou avant-hier sur des sujets, jamais je n'ai entendu Manuel VALLS évoquer cette question, sa démission, devant moi, ni une fois, ni deux fois, ni trois fois, jamais. C'est très clair sur ce sujet.
BRUCE TOUSSAINT
Etiez vous le 26 février dernier, à ce dîner, apparemment organisée par Jean-Marie LE GUEN, c'est Le Figaro qui le raconte, en présence d'une dizaine de ministres et de Manuel VALLS, et c'est au cours de ce diner du 26 février, vous avez un alibi ou pas pour ce soir-là ?
STEPHANE LE FOLL
Je n'y étais pas, de manière très claire.
BRUCE TOUSSAINT
Vous n'y étiez pas. Quelle chance !
STEPHANE LE FOLL
C'est pas « quelle chance », je n'étais pas invité, je ne suis pas invité, j'ai d'autre diners, ça m'arrive de diner aussi avec d'autres ministres qu'on connait bien, des amis, mais là je n'étais pas invité à ce diner.
BRUCE TOUSSAINT
Honnêtement, Stéphane LE FOLL, qu'il envisage de renoncer à poursuivre son action à Matignon si le texte de loi est vidé de sa substance, c'est pas aberrant au fond, c'est même, ça relève d'une certaine logique.
STEPHANE LE FOLL
Dans le débat politique il y a deux choses : il y a les objectifs qu'on poursuit, et l'ambition qui peut être celle de chacun, légitime, et puis il y a des montants où on est confronté à des grands choix, d'intérêt général, en particulier quand on s'adresse et qu'on est Premier ministre à la France. Je ne crois absolument pas à l'idée que Manuel VALLS aurait pu avoir comme stratégie, l'idée qui consisterait à dire : je vais jusqu'au bout et je ne change rien, comme ça si je dois quitter le gouvernement, je le quitterais sur un refus qui me serait donné de ne pas réformer. C'est absolument pour moi, nul et non avenu. Il a une responsabilité et je le dis, il l'assume en plus, avec talent, donc maintenant il faut simplement qu'on soit clair sur l'objectif.
BRUCE TOUSSAINT
Deux dernières questions Stéphane LE FOLL, d'abord la Une de l'Express, qui sort demain, nouvelle formule du magazine, avec cette interview d'Emmanuel MACRON dont on ne connait que le titre pour l'instant « ce que je veux pour 2017 ». Bon ben dites donc, il a des ambitions pour 2017.
STEPHANE LE FOLL
Ça devient un spécialiste des Unes, Emmanuel MACRON, eh bien oui puisque je constate, entre la Une du Journal du Dimanche
BRUCE TOUSSAINT
Il le mérite, non ?
STEPHANE LE FOLL
la Une de L'Obs, la Une de L'Express, je ne sais pas la prochaine, j'attends, chacun va pouvoir mesurer la comptabilité de toutes ces Unes, très bien, il le mérite, bien sûr qu'il a du talent, Emmanuel MACRON a énormément de talent.
BRUCE TOUSSAINT
C'est un peu too much, non ?
STEPHANE LE FOLL
Et il y a une seule chose qu'il faut toujours avoir en tête, le talent pour qu'il s'exprime sur le long terme, il doit s'inscrire dans une aventure collective. Et moi je voudrais rappeler l'enjeu du collectif. Voilà. Ça a toujours été un peu un état d'esprit que j'ai toujours eu, plutôt celui d'être, je l'avais dit un jour, grognard ou grenadier, cohérent plutôt que voltigeur flamboyant, mais je voudrais le rappeler, c'est tout. La politique, au bout du compte
BRUCE TOUSSAINT
C'est une façon de dire qu'il faudrait qu'il arrête de jouer un peu perso, quoi.
STEPHANE LE FOLL
Je pense que
BRUCE TOUSSAINT
Ça serait bien qu'il passe la balle de temps en temps, c'est ça l'histoire ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Je vous l'ai dit très clairement. J'ai dit, chaque ambition personnelle est légitime, Emmanuel MACRON a énormément de talent, faut-il avoir toujours à l'esprit l'idée qu'on ne réussit que collectivement.
BRUCE TOUSSAINT
Et enfin, Jean-Marc ROUILLAN, qui a été un des fondateurs d'Action Directe, on va écouter ensemble rapidement ses déclarations au sujet des attentats du 13 novembre, et je vous demanderai ensuite votre sentiment.
JEAN-MARC ROUILLAN DOC RTL
Je n'ai pas salué le courage, j'ai seulement dit que dans leur démarche de se faire tuer pour leurs idées, il fallait du courage. Mais c'est tout, c'est une approche technique de la lutte, ça n'est pas du tout une approbation de ce qu'ils ont fait.
BRUCE TOUSSAINT
C'est la deuxième version, parce que hier on avait appris qu'il avait salué le courage des terroristes, et ce matin, sur RTL, donc, il dit « non, j'ai pas salué le courage, mais enfin quand même un peu, etc. ». Qu'est-ce que ça vous inspire ?
STEPHANE LE FOLL
Sinistre imbécile de parler comme ça, même pas avoir le recul. Alors, je vois bien, il corrige maintenant. Ce qui s'est passé, c'est que des jeunes sont venus en France pour tuer, gratuitement, tuer ce qui était ce qu'ils exècrent le plus, la liberté de la jeunesse, justement, et que quelqu'un qui, après l'histoire qui a été la sienne, continue à penser que ça serait courageux de faire ça, c'est courageux de faire quoi, d'arriver avec une kalachnikov au Bataclan, et de tirer sur des gens qui n'ont pas d'armes ? C'est ça le courage ? Mais c'est la négation du courage, c'est pour ça que je dis sinistre imbécile de dire des choses pareilles, parce que c'est de la traitrise, c'est scandaleux de pouvoir accepter cette idée qu'un jour, vous marchez dans une rue, quelqu'un vous descend et il est courageux parce qu'il l'a fait au nom de ses idées ? Mais c'est pour moi, je vous le dis, ça me met là aussi un peu en colère, d'entendre ces imbécilités.
BRUCE TOUSSAINT
Il faut qu'il retourne en prison ?
STEPHANE LE FOLL
Il y a une enquête qui sera faite, au niveau de l'apologie du terrorisme, parce que, évidemment, qu'est-ce qu'on peut accepter, je vous le dis, de sinistre attitude, sinistre imbécilité de raconter des histoires pareilles.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Stéphane LE FOLL, merci d'avoir été notre invité ce matin. Bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 9 mars 2016
Stéphane LE FOLL est l'invité d'I Télé ce matin. Bonjour.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
BRUCE TOUSSAINT
Et merci d'être avec nous. La première question est pour le ministre de l'Agriculture. Vous partez en tournée européenne toute la semaine, vous serez en Allemagne, en Slovénie, en Pologne, aux Pays-Bas, pour préparer un Conseil agricole qui aura lieu la semaine prochaine. Il était temps ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien il n'est pas temps, il est simplement, il y a un calendrier qui s'est inscrit avec le Conseil européen de l'Agriculture du 14 févier, le rendez-vous a été donné au 14 mars. Donc entre le 14 février et le 14 mars, il y avait le Salon de l'Agriculture, et il y a une semaine où je vais essayer, par mes déplacements, de faire bouger un certain nombre de lignes, sur les bases du mémorandum français ? Donc je vais d'abord à Berlin, parce que c'est important qu'on trouve, que j'essaie de trouver avec mon collègue allemand, et l'Allemagne, bien sûr, une position commune qui permettrait après de pouvoir débloquer un certain nombre de choses.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce que vous pouvez obtenir ? Sur quoi vous allez négocier ?
STEPHANE LE FOLL
Alors, sur plusieurs sujets. Il y a des sujets techniques, sur des systèmes de stockage, on ne va pas rentrer dans les détails, et puis il y a deux grands sujets qui sont importants, c'est : est-ce qu'on peut envoyer, à l'échelle européenne, un signal fort, pour dire que l'emballement de la production, aujourd'hui, agricole, est en train de nous conduire à une baisse des prix catastrophique. Donc, est-ce qu'on peut, est-ce qu'on doit, moi je le souhaite, envoyer ce signal qui consiste à dire : attention, maintenant on est arrivé à un moment où on ne pourra pas utiliser les mécanismes qu'on a à notre disposition, si on n'a pas un peu de responsabilités collectives. Et moi il y a des pays, je le dis, tranquillement, qui continuent à augmenter leur production, en particulier dans le lait, alors qu'on est à un niveau de prix jamais atteint. Voilà le débat, fondamental, il est là, et vous voyez bien que c'est un enjeu par rapport à ce qu'a été la construction de l'Europe jusqu'à aujourd'hui, par rapport à ce qu'a été par exemple les grandes décisions de 2008 où on a supprimé les quotas laitiers, on se retrouve dans un moment où là, il n'y a pas les outils, et pourtant il faut qu'on envoie un signal, il faut qu'on prenne des décisions à l'échelle européenne. Donc moi j'essaie de convaincre l'ensemble des mes partenaires, de cette nécessité-là.
BRUCE TOUSSAINT
Finalement, se faire siffler au Salon de l'Agriculture, ça a rafraichit la mémoire de François HOLLANDE, et du coup il se mobilise avec vous, avec d'autres, pour essayer de sortir de la crise ?
STEPHANE LE FOLL
Je rappelle que l'on est mobilisé depuis février 2015, et si je regarde même de manière, avant, à la fois les textes qu'on avait faits sur la filière porc et volaille, on avait parfaitement saisi en 2013 les grands enjeux de la crise qui pouvait arriver. Et dès 2014 aussi pour le lait, on a travaillé. Bon, bref, on est mobilisé depuis longtemps, et il se trouve qu'aujourd'hui cette crise est sans précédent, dans la mesure où ce que nous avons gérer, c'est un excédent de production, sur le marché européen et mondial, je prends le lait, et mondial, plutôt européen pour le porc, qui nécessite des décisions complètement différentes.
BRUCE TOUSSAINT
Mais enfin, dans un conflit il y a le fond et la forme, parce que là aussi c'est une façon aussi, pour vous, de dire aux agriculteurs : vous voyez, je ne suis pas un ministre de l'Agriculture à mi-temps comme certains le disent
STEPHANE LE FOLL
Je ne l'ai jamais été.
BRUCE TOUSSAINT
Je vais aller sur le terrain, etc. et je me bouge pour vous. Est-ce que c'est ça aussi que vous envoyez comme message ?
STEPHANE LE FOLL
J'envoie un message tout simple, c'est que tous ceux qui ont été raconter des petites histoires et des petits bobards sur le fait que je ne serais pas un ministre de l'Agriculture à plein temps, n'ont jamais été capables de prouver, ni à un moment, ni à un autre, que je ne m'occupais pas d'Agriculture. Je l'ai déjà dit, je m'occupe aussi des la Forêt, personne ne me le reproche ? Je m'occupe aussi de l'agroalimentaire, personne n'en parle, mais une chose qui été mise en avant par certains, c'était le fait que j'étais porte-parole, comme par hasard, parce que je portais la parole du gouvernement, je ne pouvais pas faire le travail de ministre de l'Agriculture. Je fais le travail de ministre de l'Agriculture, je n'ai pas besoin de me justifier, et je ne me justifierai jamais. Je fais, parce que j'ai envie de faire bouger les choses, je le fais parce qu'il y a une crise et il faut qu'on trouve des solutions, c'est tout.
BRUCE TOUSSAINT
Qu'est-ce qui fait que cette fois-ci, pardon de vous poser la question d'une façon un peu différente, mais qui est un peu la même, qu'est-ce qui fait que cette fois-ci, ça va marcher, vous allez obtenir des choses auprès de l'Europe ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas.
BRUCE TOUSSAINT
Alors, on voit depuis des semaines et des mois que ça bloque.
STEPHANE LE FOLL
Alors, en septembre, je vous rappelle quand même que j'ai obtenu un Conseil extraordinaire et l'agriculture, et il y a eu 500 millions d'euros de débloqués. Bon, alors, après, on peut dire « c'est rien, monsieur LE FOLL, tout ça, c'est rien ». Si, c'est quand même à l'initiative de la France, des décisions qui ont été prises à l'échelle européenne, mais tout le monde oublie ce qui s'est passé. Donc on est à nouveau devant une échéance. Face à la situation que j'ai rappelée, j'ai demandé un Conseil de l'agriculture spécifique sur cette question de la crise, et je souhaite convaincre mes collègues européens que cette crise elle n'est pas que française, d'ailleurs ils le savent et il y en a un certain nombre quoi m'ont appelé, que j'ai rencontrés et qui sont d'accord avec moi, je prends le ministre belge, on a envoyé un courrier d'ailleurs à tous les autres ministres, il est venu au Salon de l'Agriculture, il est d'accord avec moi. Donc on a bien un problème européen, il faut des solutions européennes aussi.
BRUCE TOUSSAINT
Un dernier mot là-dessus. On vous a vu très énervé, très en colère, quand les agriculteurs, certains agriculteurs sont venus manifester devant chez vous. Est-ce qu'aujourd'hui, avec quelques jours de recul, vous êtes un peu moins en colère ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne suis pas en colère, moi je suis sorti, je suis allé discuter, je n'ai pas eu le réflexe de me sauver ni d'appeler la police, qui est arrivée après, ce n'est pas le souci, mais moi j'ai derrière une famille. Je voudrais juste vous dire, Bruce TOUSSAINT, que derrière, quand j'ai quitté ma maison pour aller voir les agriculteurs, il se trouve qu'il y avait des gens chez moi, et que, eux, ils ont vécu ça avec un peu de difficultés. Que ma femme qui est dans la maison, elle est seule la semaine, et que elle, elle le vit aussi avec difficultés. Donc de temps en temps, j'ai envie de dire : un tout petit peu de respect, permettrait de faire évoluer les choses et surtout, le dialogue nécessite le minimum de respect. Moi j'ai du respect pour les agriculteurs, j'ai fait un BTS agricole, j'ai été dans les lycées agricoles, je connais le monde agricole, j'en suis issu, et du monde rural aussi. Voilà les images qui sont passées de mon interpellation, mais je demande un tout petit peu de respect, et je crois, d'ailleurs ça vaut pour ceux qui sont venus, mais eux ils ont discuté, un jour, et j'ai bien vu que la Presse était là, un jour certains qui viendront chez moi, peut-être ils ne viendront pas pour discuter. Qu'est-ce que vous ferez ? Qu'est-ce qu'on dira ? Ah, qu'est-ce qui se passe ! ? Donc je demande aussi du respect. Et ce qui s'est passé au Salon de l'Agriculture, à ceux qui insultent les hommes politiques, en laissant croire qu'avec des insultes, ou en les désignant du doigt, on va tout régler, ceux-ci sont à la fois des menteurs, et ils manquent aussi de respect. C'est tout ce que je demande, moi, du respect. Le reste, chacun assume ses responsabilités.
BRUCE TOUSSAINT
J'aimerais qu'on parle de la crise des migrants. Il y a eu donc ce sommet européen, qui s'est terminé très tard, sans accord, il est repoussé à une semaine. Ecoutez ce que disait François HOLLANDE au sujet des trois milliards d'euros, d'aides, donc pour les 2,7 millions de Syriens réfugiés en Turquie.
FRANÇOIS HOLLANDE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
S'il n'y a plus de Schengen, d'une certaine façon, même si tous les pays européens ne sont pas membres de l'espace Schengen, mais s'il n'y a plus de Schengen, il n'y a plus d'Europe, c'est ce qui était en cause ces derniers mois. Plus de Schengen, plus d'Europe, chacun pour soi, et les réfugiés pour les autres, c'est ce que nous avons finalement écarté aujourd'hui.
BRUCE TOUSSAINT
On n'arrive pas à comprendre si c'est un bon ou mauvais accord, beaucoup de gens disent que c'est plutôt un mauvais projet d'accord, puisqu'il sera finalisé dans une semaine, on le dit, que c'était ça ou l'implosion de l'Europe, d'accord, mais enfin, Ankara a déjà obtenu des contreparties substantielles, donc bon, c'est à tout prix il fallait trouver un accord avec la Turquie ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas si vous mesurez bien la situation dans laquelle on est. On est avec une Syrie qui est en plein cahot et en guerre, qui connait des milliers de morts et des Syriens, logiquement, qui cherchent à quitter la Syrie. Par où ils passent ? Ils ont trois portes d'entrée : il y a le Liban, aujourd'hui, il y a beaucoup de Syriens, il y a la Jordanie et il y a surtout la Turquie. La Turquie accueille 2,5 millions de réfugiés, de Syriens qui ont quitté la Syrie, c'est la grande frontière avec la Syrie. Qu'est-ce qui se passe ensuite ? Ils sont en Turquie, ils quittent la Turquie pour passer en Grèce. C'est exactement ce qui s'est passé. Et avec la Grèce aujourd'hui, dans les difficultés que l'on connait, qui a du mal à assumer ce flux de migrants. Comment on fait pour être un tout petit peu intelligent collectivement ? Eh bien on essaie de donner des moyens à la Turquie, d'être à la fois le pays qui accueille les Syriens qui quittent la Syrie, deuxièmement celui aussi qui traite les dossiers et qui prend en charge les demandes d'asile et qui va faire refluer ceux qui n'ont pas vocation à aller en Europe.
BRUCE TOUSSAINT
Ça c'est, pardon, mais ça c'est le langage techno. La vérité c'est quoi ? C'est que la Turquie va fermer les portes et que les migrants vont devoir passer par d'autres voies.
STEPHANE LE FOLL
Mais la vérité Mais ça c'est vous qui faites de la technocratie, là. Par définition, la Turquie aujourd'hui, accueille des migrants. D'accord ? Il y en a combien en Turquie aujourd'hui ?
BRUCE TOUSSAINT
2,7 millions.
STEPHANE LE FOLL
Il y en a 2,7 millions. Imaginons qu'on dise : la Turquie, on ne s'en occupe pas, elle se débrouille toute seule.
BRUCE TOUSSAINT
Non non mais
STEPHANE LE FOLL
2,7 millions de personnes, ils vont où ? Vous croyez qu'ils restent en Turquie à ce moment-là ? Non, ils s'en vont où, ils vont vers l'Europe. Donc, ne dites pas que c'est technocratique, c'est au contraire politique, au sens où on a un problème, et on essaie de le traiter avec des accords avec les pays qui sont au coeur du problème.
BRUCE TOUSSAINT
C'est un accord ou c'est un marchandage ? Ça donne aussi ce sentiment-là.
STEPHANE LE FOLL
Mais c'est un accord absolument nécessaire, qui oblige à une discussion. La Turquie veut bien faire des choses, mais demande des contreparties. Est-ce que c'est logique ? Eh bien, bien sûr que c'est logique.
BRUCE TOUSSAINT
On a vendu l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Pas du tout. L'adhésion de la Turquie à l'Union européenne c'est des chapitres et des négociations qu'on connait depuis 25 ou 30 ans.
BRUCE TOUSSAINT
Et là, ça ne s'est pas un peu accéléré hier soir ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas si ça s'est accéléré, je sais une chose c'est qu'on a besoin de la Turquie, et que tous ceux qui je l'ai entendu, considèrent que, voilà, ça serait un marchandage, ça serait une espèce de manière de traiter le sujet qui ne serait pas la bonne, c'est faux, il est absolument nécessaire de gérer cette question des migrants avec le respect du à des êtres humains qui fuient la guerre et la mort, et en même temps la nécessité qu'on a à maitriser ce flux, sinon ça va être une catastrophe, on le voit en Grèce aujourd'hui. On voit ce que ça donne ensuite avec les frontières aux Balkans qui sont fermées. Est-ce que c'est ça qu'on veut ? Non, on ne veut pas ça, on veut maitriser les choses.
BRUCE TOUSSAINT
La loi El Khomri, sur le travail, joue-t-elle sa survie demain, avec la mobilisation des jeunes, dans la rue ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne peux pas vous dire quelle sera la mobilisation. Moi, je sais une chose, cette loi a des objectifs qui sont clairs, c'est se donner des moyens de créer plus d'emploi, de permettre à des jeunes en particulier d'accéder à l'emploi, non pas en CDD, mais en CDI, et de donner des garanties aux entreprises et aux salariés, pour faire en sorte que chacun ait un cadre dans lequel il va pouvoir s'inscrire. Donc moi je tiens ce projet, et je soutiens aussi le fait qu'on ait des adaptations et des discussions et des négociations à faire, c'est ce qu'a fait le Premier ministre hier, et c'est important, et j'indique d'ailleurs que j'ai eu Bruno LE ROUX et Didier GUILLAUME, qui font aussi eux, une conférence de presse, puisqu'il y a un séminaire de parlementaires, et comme ça, chacun prendra ses responsabilités, on a besoin de ce projet de loi, on le soutient et en même temps on est tout à fait conscient qu'il y a des choses à faire évoluer, c'est ce qui a été engagé et ce qui était nécessaire.
BRUCE TOUSSAINT
Sur quoi par exemple ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien la question du plafonnement des sur les sanctions prud'homales, cette question-là, il y a la question aussi
BRUCE TOUSSAINT
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que sur ces sujets-là, il faudrait renoncer aux fameuses 15 années qui ont été évoquées
STEPHANE LE FOLL
Je n'ai pas dit qu'il fallait renoncer, j'ai dit qu'il y avait des choses qui étaient en débat sur ce sujet, le Premier ministre l'a dit, il est prêt à ouvrir une discussion, elles sont été ouvertes. Il y a aussi la question du la définition du licenciement économique, qui a été un sujet de tensions, enfin, de tension, de non acceptation de ce qui était écrit par un certain nombre de syndicats réformistes, parce que dans ce débat, il y a aussi derrière, qu'est-ce qu'on fait du dialogue social, et est-ce qu'on est capable d'avoir en France, des lieux, que ça soit au niveau des branches ou des entreprises, on puisse négocier des accords qui permettent à l'entreprise et aux salariés, de trouver le bon accord, entre eux, pour faire en sorte qu'on crée plus d'emploi, plus de richesses.
BRUCE TOUSSAINT
Là, vous avez une opposition qui vient de la gauche.
STEPHANE LE FOLL
Oui.
BRUCE TOUSSAINT
Une partie de la gauche, du Parti socialiste, une opposition qui vient des syndicats.
STEPHANE LE FOLL
Celle de la partie de la gauche, du Parti socialiste, elle a toujours, je le dis depuis le début, toutes les lois.
BRUCE TOUSSAINT
Là vous multipliez quand même les
STEPHANE LE FOLL
Alors on continue.
BRUCE TOUSSAINT
Les syndicats.
STEPHANE LE FOLL
Oui, sur la question des syndicats réformistes, je pense que la négociation doit se faire avec eux, au bout il y a besoin d'avoir un accord.
BRUCE TOUSSAINT
Une partie de la jeunesse, je dis volontairement une partie, pour ne pas faire une généralité.
STEPHANE LE FOLL
Oui, on va voir, parce que
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que vous entendez cette colère, ce mouvement ?
STEPHANE LE FOLL
Je vais essayer de répondre. Le sujet posé par la jeunesse, c'est celui qui consiste à dire « on ne nous propose que la précarité », c'est ça la question qui est posée. Ils contestent la loi El Khomri en disant : c'est encore une loi qui va favoriser la précarité. Quel est l'objectif de la loi El Khomri ? Alors après on peut discuter, est-ce que c'est bien, est-ce que c'est pas bien, est-ce que c'est comme ça qu'il faut faire ? On a des améliorations à apporter. Qu'est-ce qu'a dit Myriam El KHOMRI ? Elle a dit que cette loi visait au contraire à permettre l'accès au marché du travail, en CDI plutôt qu'en CDD, et on sait que depuis des années, ça ne cesse de se réduire. Donc si on est sur le sujet de la précarité, au contraire, l'inquiétude des jeunes devrait, en regardant tout ça objectivement, alors après il y a peut-être d'autres sujets sur lesquels ils peuvent être inquiets, mais il faut qu'on soit capable de s'expliquer, c'est au contraire pour favoriser un accès au marché du travail, avec des CDI.
BRUCE TOUSSAINT
Si j'ai bien compris, enfin, il y a une différence entre s'expliquer et reculer. Alors vous ne le dites pas comme ça, évidemment, vous ne dites pas reculer, vous dites améliorer, modifier, mais enfin la loi El Khomri, telle qu'elle a été présentée, dans un premier temps, ne sera pas la loi El Khomri qui sera présentée, en Conseil des ministres
STEPHANE LE FOLL
Non, et alors ?
BRUCE TOUSSAINT
elle sera sensiblement édulcorée ?
STEPHANE LE FOLL
Et alors, changer, modifier, améliorer, pour trouver un point d'équilibre avec en particulier des syndicats qui ont des revendications. Ça me parait tout à fait, et logique, et nécessaire.
BRUCE TOUSSAINT
Cette loi est extrêmement dangereuse, c'est Martine AUBRY qui l'a dit, ça, hier soir, il y a beaucoup de choses à changer, on ne peut pas se contenter de deux ou trois petites modifications. Ecoutez ce que lui répond d'une certaine façon, Myriam El KHOMRI, qui était invitée de RTL ce matin. Ecoutez.
MYRIAM EL KHOMRI, MINISTRE DU TRAVAIL RTL
Je n'ai de leçons à recevoir de personne, je viens avec mon histoire, mon parcours personnel, et aussi ma vision de la société, aujourd'hui en 2015 et sur lesquels je pense qu'il faut que nous améliorons les choses.
BRUCE TOUSSAINT
Voilà, » je viens avec mon histoire, mon parcours, ma visions de la société en 2015 », c'est une façon de dire à Martine AUBRY, « bon, toi avec tes vieilles recettes et ta vieille histoire »
STEPHANE LE FOLL
Moi je pense que dans tout ça, il faut rester extrêmement clair sur le cap qu'on se fixe. Celui qu'on se fixe, c'est celui de la France et des Français, et je vois bien les débats, et moi je ne vais pas rentrer dans ces débats entre Myriam El KHOMRI et Martine AUBRY, avec d'un côté le passé, de l'autre la modernité. Moi je ce que j'essaie de poser sur la table, comme message, c'est : on a besoin encore de travailler pour améliorer l'accès au marché du travail, on a beaucoup aujourd'hui d'accès par le CDD, donc par des Contrats à Durée Déterminée, on a besoin de rouvrir aussi des souplesses pour que les entreprises puissent embaucher plus facilement, parce que ça fait partie d'une stratégie qui demain sera gagnante pour tout un nombre de gens qui aujourd'hui n'accèdent pas à ce marché du travail. C'est ça l'enjeu, on ne peut pas rester avec l'idée qu'on aurait tout essayé et puis que ça marcherait pas, on serait à 10 % de chômeurs, même si on a vu que ce chômage avait baissé. Donc il faut qu'on trouve les moyens de sécuriser les salariés, il ne s'agit pas du tout de mettre en précarité les salariés, au contraire c'est d'ouvrir des perspectives pour permettre cet accès au marché du travail, c'est ça le message, il est clair et il doit être fort et il doit être répété.
BRUCE TOUSSAINT
Manuel VALLS a-t-il évoqué devant vous, un jour, récemment, sa possible démission du gouvernement ?
STEPHANE LE FOLL
Jamais, en tout cas devant moi. Parce que j'ai vu
BRUCE TOUSSAINT
C'est la question que je vous pose.
STEPHANE LE FOLL
J'ai vu des petits articles qui sont sortis hier ou avant-hier sur des sujets, jamais je n'ai entendu Manuel VALLS évoquer cette question, sa démission, devant moi, ni une fois, ni deux fois, ni trois fois, jamais. C'est très clair sur ce sujet.
BRUCE TOUSSAINT
Etiez vous le 26 février dernier, à ce dîner, apparemment organisée par Jean-Marie LE GUEN, c'est Le Figaro qui le raconte, en présence d'une dizaine de ministres et de Manuel VALLS, et c'est au cours de ce diner du 26 février, vous avez un alibi ou pas pour ce soir-là ?
STEPHANE LE FOLL
Je n'y étais pas, de manière très claire.
BRUCE TOUSSAINT
Vous n'y étiez pas. Quelle chance !
STEPHANE LE FOLL
C'est pas « quelle chance », je n'étais pas invité, je ne suis pas invité, j'ai d'autre diners, ça m'arrive de diner aussi avec d'autres ministres qu'on connait bien, des amis, mais là je n'étais pas invité à ce diner.
BRUCE TOUSSAINT
Honnêtement, Stéphane LE FOLL, qu'il envisage de renoncer à poursuivre son action à Matignon si le texte de loi est vidé de sa substance, c'est pas aberrant au fond, c'est même, ça relève d'une certaine logique.
STEPHANE LE FOLL
Dans le débat politique il y a deux choses : il y a les objectifs qu'on poursuit, et l'ambition qui peut être celle de chacun, légitime, et puis il y a des montants où on est confronté à des grands choix, d'intérêt général, en particulier quand on s'adresse et qu'on est Premier ministre à la France. Je ne crois absolument pas à l'idée que Manuel VALLS aurait pu avoir comme stratégie, l'idée qui consisterait à dire : je vais jusqu'au bout et je ne change rien, comme ça si je dois quitter le gouvernement, je le quitterais sur un refus qui me serait donné de ne pas réformer. C'est absolument pour moi, nul et non avenu. Il a une responsabilité et je le dis, il l'assume en plus, avec talent, donc maintenant il faut simplement qu'on soit clair sur l'objectif.
BRUCE TOUSSAINT
Deux dernières questions Stéphane LE FOLL, d'abord la Une de l'Express, qui sort demain, nouvelle formule du magazine, avec cette interview d'Emmanuel MACRON dont on ne connait que le titre pour l'instant « ce que je veux pour 2017 ». Bon ben dites donc, il a des ambitions pour 2017.
STEPHANE LE FOLL
Ça devient un spécialiste des Unes, Emmanuel MACRON, eh bien oui puisque je constate, entre la Une du Journal du Dimanche
BRUCE TOUSSAINT
Il le mérite, non ?
STEPHANE LE FOLL
la Une de L'Obs, la Une de L'Express, je ne sais pas la prochaine, j'attends, chacun va pouvoir mesurer la comptabilité de toutes ces Unes, très bien, il le mérite, bien sûr qu'il a du talent, Emmanuel MACRON a énormément de talent.
BRUCE TOUSSAINT
C'est un peu too much, non ?
STEPHANE LE FOLL
Et il y a une seule chose qu'il faut toujours avoir en tête, le talent pour qu'il s'exprime sur le long terme, il doit s'inscrire dans une aventure collective. Et moi je voudrais rappeler l'enjeu du collectif. Voilà. Ça a toujours été un peu un état d'esprit que j'ai toujours eu, plutôt celui d'être, je l'avais dit un jour, grognard ou grenadier, cohérent plutôt que voltigeur flamboyant, mais je voudrais le rappeler, c'est tout. La politique, au bout du compte
BRUCE TOUSSAINT
C'est une façon de dire qu'il faudrait qu'il arrête de jouer un peu perso, quoi.
STEPHANE LE FOLL
Je pense que
BRUCE TOUSSAINT
Ça serait bien qu'il passe la balle de temps en temps, c'est ça l'histoire ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Je vous l'ai dit très clairement. J'ai dit, chaque ambition personnelle est légitime, Emmanuel MACRON a énormément de talent, faut-il avoir toujours à l'esprit l'idée qu'on ne réussit que collectivement.
BRUCE TOUSSAINT
Et enfin, Jean-Marc ROUILLAN, qui a été un des fondateurs d'Action Directe, on va écouter ensemble rapidement ses déclarations au sujet des attentats du 13 novembre, et je vous demanderai ensuite votre sentiment.
JEAN-MARC ROUILLAN DOC RTL
Je n'ai pas salué le courage, j'ai seulement dit que dans leur démarche de se faire tuer pour leurs idées, il fallait du courage. Mais c'est tout, c'est une approche technique de la lutte, ça n'est pas du tout une approbation de ce qu'ils ont fait.
BRUCE TOUSSAINT
C'est la deuxième version, parce que hier on avait appris qu'il avait salué le courage des terroristes, et ce matin, sur RTL, donc, il dit « non, j'ai pas salué le courage, mais enfin quand même un peu, etc. ». Qu'est-ce que ça vous inspire ?
STEPHANE LE FOLL
Sinistre imbécile de parler comme ça, même pas avoir le recul. Alors, je vois bien, il corrige maintenant. Ce qui s'est passé, c'est que des jeunes sont venus en France pour tuer, gratuitement, tuer ce qui était ce qu'ils exècrent le plus, la liberté de la jeunesse, justement, et que quelqu'un qui, après l'histoire qui a été la sienne, continue à penser que ça serait courageux de faire ça, c'est courageux de faire quoi, d'arriver avec une kalachnikov au Bataclan, et de tirer sur des gens qui n'ont pas d'armes ? C'est ça le courage ? Mais c'est la négation du courage, c'est pour ça que je dis sinistre imbécile de dire des choses pareilles, parce que c'est de la traitrise, c'est scandaleux de pouvoir accepter cette idée qu'un jour, vous marchez dans une rue, quelqu'un vous descend et il est courageux parce qu'il l'a fait au nom de ses idées ? Mais c'est pour moi, je vous le dis, ça me met là aussi un peu en colère, d'entendre ces imbécilités.
BRUCE TOUSSAINT
Il faut qu'il retourne en prison ?
STEPHANE LE FOLL
Il y a une enquête qui sera faite, au niveau de l'apologie du terrorisme, parce que, évidemment, qu'est-ce qu'on peut accepter, je vous le dis, de sinistre attitude, sinistre imbécilité de raconter des histoires pareilles.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Stéphane LE FOLL, merci d'avoir été notre invité ce matin. Bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 9 mars 2016