Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ça fait plaisir de l'accueillir, bienvenue Emmanuel MACRON, bonjour.
EMMANUEL MACRON
Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous connaissez la rumeur d'Alésia ?
EMMANUEL MACRON
Allez-y.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous ne connaissez pas ? Brutus aurait le projet de tuer César. Vous connaissez.
EMMANUEL MACRON
Oui, allez-y.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Justement.
EMMANUEL MACRON
Où voulez-vous en venir ?
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Savoir ce que vous voulez faire, parce que, vous n'y êtes probablement pour rien, mais on prétend qu'il y a, pour 2017, déjà une conspiration qui s'organise.
EMMANUEL MACRON
Ecoutez, qu'il y ait des commentateurs qui
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Commentent.
EMMANUEL MACRON
Commentent, et éventuellement veuillent revisiter des pages de l'Histoire, grand bien leur fasse, il peut y avoir des gens qui sont, à l'action, au travail, en train de continuer à agir, et aussi à réfléchir, pour les bonnes choses à faire pour le pays. C'est dans cet esprit que je m'inscris. Donc, la rumeur d'Alésia, je la connais, elle est récurrente, elle fait partie des classiques de l'Histoire, il faut la laisser vivre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ah, il faut la laisser vivre ?
EMMANUEL MACRON
Mais non, mais il faut la laisser vivre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ou il faut la tuer ?
EMMANUEL MACRON
Il y aura toujours des gens qui écriront des rumeurs, il y aura toujours des commentateurs
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il faut la tuer, et le meilleur moyen
EMMANUEL MACRON
Il y aura toujours une comédie humaine.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais le meilleur moyen de tuer la rumeur, « mal entendue », est-ce que vous souhaitez que François HOLLANDE soit candidat ?
EMMANUEL MACRON
Bien sûr que je souhaite que François HOLLANDE soit candidat à la présidence de la République. Vous savez, je vais être très simple avec vous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, clair et simple, c'est très bien.
EMMANUEL MACRON
Je le suis toujours. Avant août 2014 je n'étais pas dans la vie politique, je suis là pour agir, pour faire. J'aime la chose publique, et donc je continuerai à faire dans ce cadre, mais j'ai deux loyautés. L'une, à mon pays, mes idées, et je ne l'ai jamais lâchée, je ne la lâcherai jamais, et donc tout ce que je peux faire de bien pour mon pays je le ferai quel qu'en soit le cadre. Et puis j'ai des principes personnels, et je sais à qui je dois le fait d'être là, c'est François HOLLANDE, et donc voyez, ce n'est pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc c'est votre définition de la loyauté, de la fidélité, qu'on entend.
EMMANUEL MACRON
Ce n'est pas la comédie humaine, ce n'est pas savoir si c'est Brutus ou pas, c'est juste qu'on ne se construit pas, dans la vie, contrairement à ce qu'en effet beaucoup de gens
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais c'est formidable de le dire.
EMMANUEL MACRON
Voilà, donc je vous le dis, loyauté à mes idées et en même temps il y a des principes de vie à respecter.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dites ce matin, HOLLANDE est le candidat légitime ?
EMMANUEL MACRON
Mais bien sûr, bien sûr que c'est le candidat légitime, c'est le président qui est en place. Mais aujourd'hui, ce que je vous dis en même temps, parce que j'entends des commentateurs, c'est que François HOLLANDE il est président de la République, il préside ce pays et il pense surtout à ce qu'il fait aujourd'hui pour le pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous êtes, d'une certaine façon, affecté qu'on vous prête de telles intentions ?
EMMANUEL MACRON
Vous savez, je me suis habitué à ce qu'on me prête beaucoup d'intentions, à ce qu'on me fasse beaucoup de reproches, certains justifiés sans doute, d'autres injustifiés aussi, et je ne vis pas dans le regard des autres, ça libère.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Très bien. Donc, MACRON par-ci, MACRON par-là, MACRON partout, MACRON à la mode, cette popularité vous la mettrez plus tard au service de MACRON, Emmanuel, et peut-être d'ici à 2017 au service de celui auquel vous venez de dire que vous êtes fidèle. C'est ça ?
EMMANUEL MACRON
D'abord il faut faire attention à une chose, la mode ça se démode, comme disait COCTEAU, et ensuite je la mets au service de mon pays, c'est ça, je viens de vous le dire, je la mets au service de mon pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On a bien compris. C'est bien que vous le disiez avec cette fermeté. Dans 48 heures, Emmanuel MACRON, l'INSEE va publier la note de conjoncture, cette fois, selon Antonin André, avec des chiffres positifs sur la croissance, les investissements, l'emploi, le bâtiment. La tendance est bonne, est-ce que vous confirmez ? Sans donner les chiffres, je sais.
EMMANUEL MACRON
Je ne donnerai pas de chiffres et puis il y a des principes, là aussi, quand c'est sous embargo c'est sous embargo. On voit bien que depuis le deuxième semestre de 2015, le début de cette année 2016, il y a en effet une reprise qui se fait sur plusieurs secteurs, qui avaient pesé sur notre activité économique, en particulier celui de la construction, qui redémarre, et dans la vente de logements neufs on a des chiffres qui sont bien meilleurs. Maintenant, il faut qu'ils se traduisent en emplois, c'est-à-dire en activité sur le terrain, ce qui est un point extrêmement important, donc il faut qu'on arrive à continuer à simplifier ce secteur, à réduire les délais.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais on voit des signes, par exemple dans les PME ?
EMMANUEL MACRON
Et on voit des premiers signes, on voit aussi des signes des premiers résultats des mesures qu'on a prises, il y aura ce matin en Conseil des ministres une communication gouvernementale. L'embauche PME qu'a annoncé le président de la République en janvier dernier, elle porte ses fruits, on a 85.000 demandes qui ont été faites, par des PME et des TPE, parce que je rappelle qu'on a une limite à 250 salariés, et puis pour des salariés qui sont, ou en CDD de plus de 6 mois ou en CDI, jusqu'à 1,3 SMIC, donc ça marche. Donc il y a quelque chose qui est en train de se passer. Il faut toujours être prudent, notre rôle ce n'est pas de commenter la vie économique, c'est de tout faire pour réformer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Emmanuel MACRON, vous n'êtes pas encore tout à fait optimiste, mais vous êtes moins pessimiste.
EMMANUEL MACRON
Vous ne m'avez jamais vu pessimiste mais toujours volontariste. Je dis simplement qu'il y a des premiers signaux dans notre économie, qui montrent que les choses sont en train d'aller mieux. Ensuite, les bonnes nouvelles ne viendront pas de l'extérieur, ni de l'Europe, ni du reste du monde, parce qu'il y a les difficultés en Chine, les émergents ont des problèmes, on a encore beaucoup de volatilité. Donc, tout ce qu'on peut faire pour améliorer ces chiffres, simplifier la vie de celles et ceux qui travaillent, qui innovent, qui embauchent, ce sera décisif pour le pays, et c'est ça qu'il faut
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On va en voir les effets, mais vous dites ce n'est pas le hasard, ce n'est pas éphémère, mais ce sont peut-être les premiers fruits de la politique, de l'Elysée, de Matignon et de Bercy.
EMMANUEL MACRON
Je pense qu'il y a une partie de ces chiffres qui sont les fruits en effet de ces politiques, et puis il y a une reprise de cycle également, qui se fait en Europe. Il faut toujours être modeste en la matière, vous savez, et il y a suffisamment, à côté de ça, de chefs d'entreprise, de salariés, de chômeurs, qui sont dans la difficulté, pour ne pas qu'on crie cocorico, les chiffres sont encore modestes, mais ils sont positifs.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Significatifs. Alors, demain réunion gouvernement/ syndicats de fonctionnaires sur les salaires qui sont gelés depuis 6 ans. Le gouvernement prévoit, paraît-il, entre 0,5 et 1 % d'augmentation, c'est-à-dire plus d'1,5 milliard. Pour Jean-Claude MAILLY il faut faire plus, disait Olivier SAMAIN tout à l'heure, peut-être jusqu'à 8 %, ce serait significatif dit Manuel VALLS. Significatif, c'est combien et quand ?
EMMANUEL MACRON
Ce sera demain, à ce moment-là le calendrier et le montant seront annoncés.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous ne voulez pas dire que les augmentations commencent demain ?
EMMANUEL MACRON
Non, je suis en train de dire que la négociation se termine à ce moment-là, donc je ne vais pas, au milieu d'une négociation aujourd'hui, ni la qualifier, ni la commenter
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais il y a une tendance, d'autant plus que l'arbitrage a été décidé hier par le Premier ministre.
EMMANUEL MACRON
Non, le Premier ministre a décidé qu'il y a un geste justement qui soit fait après six années de gel, du point de la fonction publique, donc
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc le dégel va commencer.
EMMANUEL MACRON
Que les mesures catégorielles, et donc ça fait partie de la négociation qui se conduira demain, le Premier ministre a pris cette décision, et en même temps il ne s'agit pas qu'elle atteigne des niveaux déraisonnables, c'est aussi cela
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est quoi déraisonnable ? Non, qu'est-ce qui est raisonnable ?
EMMANUEL MACRON
Non, mais des chiffres, quand on nous dit 5, 6, 8 %, c'est-à-dire de rattraper les six années précédentes, ce n'est pas faisable, donc je pense qu'il ne faut pas créer cet horizon d'attente, pour celles et ceux qui nous écoutent.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc 1, 1,5 %, c'est encore faisable ?
EMMANUEL MACRON
Je n'ai rien dit Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'accord, mais c'est vrai qu'on entre dans une saison électorale qui va être une saison de distributions.
EMMANUEL MACRON
Je pense que c'est une raison qui doit continuer à être utile pour le pays, et donc c'est pour ça que je pense qu'il faut, avec pragmatisme, continuer à faire ce qui est nécessaire. Evidemment que, on est lucide, on ne peut pas réformer aussi radicalement et aussi loin qu'on le voudrait, ou qu'on peut le faire, à un débat de mandat, c'est évident, tout le monde connait cela, mais en même temps vous noterez avec moi que nous continuons à avancer, à travailler, à réformer, c'est ce que fait
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avec la loi Travail.
EMMANUEL MACRON
La loi Travail aussi, c'est ce que faisait la loi présentée par Michel SAPIN, la loi Egalité Citoyenneté, et après il faut préparer le débat public, le consensus public, pour faire encore davantage et réformer radicalement après les prochaines échéances.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais avant la fin de ce quinquennat ou pour le prochain quinquennat ?
EMMANUEL MACRON
Pour les prochaines échéances, parce que je pense qu'il faut
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les prochaines échéances ça veut dire le prochain quinquennat
EMMANUEL MACRON
Oui, vous avez compris.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Si vous êtes là.
EMMANUEL MACRON
Vous avez compris.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci ; parce que l'opposition pense que l'heure approche pour elle. Est-ce qu'elle apporte les solutions appropriées à votre avis ?
EMMANUEL MACRON
Mais je vais vous dire la même chose que ce que je vous disais au début. La vie politique par la comédie humaine ou le commentaire ça ne m'intéresse pas, donc moi je dis simplement, on sait ce qui est utile pour le pays, on fait le maximum, là en ce moment, et on peut faire et on doit faire encore plus et plus radicalement, en expliquant, en arrivant à convaincre, en créant du consensus et en étant transparent avant les élections. C'est cette plateforme d'idées qu'il faut proposer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors on y va, on continu ; et vous participerez donc à la campagne présidentielle 2017 aux côtés de celui auquel vous avez dit ce matin que vous étiez loyal, c'est ça ?
EMMANUEL MACRON
Vous avez bien compris que je continuerai en effet à poursuivre ces idées.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Qu'est-ce que je comprends bien ce matin, vous avez bien fait de venir. Vous êtes un des négociateurs, Emmanuel MACRON, de la loi Travail. La droite, la CGT, Force Ouvrière, l'UNEF, répètent qu'elle est vidée de l'essentiel, que c'est une mini-réforme, une réforme low cost. Et dans l'Opinion Gérard LARCHER, le président du Sénat, dit, regardez : « la loi Travail est une capitulation face au conservatisme. » C'est vrai tout ça ?
EMMANUEL MACRON
Qu'est-ce qu'on veut faire et qu'est-ce qu'on fait à travers ce texte ? On veut adapter notre économie à des changements brutaux, très profonds, qui sont ceux du numérique, ceux aussi d'une mondialisation de plus en plus rapide. Ce qui fait quoi ? Un, un taux de chômage qui est important, 10 %, beaucoup de précarité, en particulier pour les plus jeunes et les peu qualifiés, et des rigidités trop importantes. Qu'est-ce qu'il y a dans ce texte, après justement ces 15 jours de concertation ? Plus de place à l'accord d'entreprise, ce qui est un point très important
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Pas seulement la loi.
EMMANUEL MACRON
Pour s'adapter ; oui, mais c'est très important ; et en particulier la possibilité d'avoir des accords en faveur de l'emploi, c'est-à-dire par un accord majoritaire, au niveau de l'entreprise, de pouvoir déroger à des règles en termes de temps de travail.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et ça aura des résultats sur le niveau du chômage
EMMANUEL MACRON
Je ne peux pas vous dire que c'est inutile, c'est ce que j'appelais de mes voeux, même avant d'être ministre, à l'été 2014
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On s'en souvient.
EMMANUEL MACRON
Et donc là-dessus est très important, pourquoi ? Parce que vous donnez de la flexibilité au niveau de l'entreprise, négociée, donc dans un cadre, mais c'est ce qui a permis par exemple à l'Allemagne, quand elle a eu un choc très important pendant la crise en 2009, de beaucoup mieux résister que nous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que ça veut dire que, on verra des effets sur l'emploi ?
EMMANUEL MACRON
Bien sûr que vous aurez des effets sur l'emploi
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et dans pas longtemps, puisqu'on dit que la réforme sera votée avant l'été, appliquée en septembre, on en verra assez vite les effets ?
EMMANUEL MACRON
Il faut faire vivre après ces mesures. Vous savez, il faut sortir de cette volonté d'avoir des effets tangibles immédiats, positifs, parce que quand on fait des réformes en profondeur, on change des comportements, et donc il faut, 1°) : les appliquer, ensuite, les faire vivre, pour avoir les résultats. L'Allemagne, qui a fait ses réformes importantes, elle a attendu plusieurs années avant d'en avoir les pleins effets. Donc on travaille pour le pays et pour le futur.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Emmanuel MACRON, hier, à Cannes, vous avez estimé que le projet de loi est un bon texte, qu'il faut aller plus loin, que c'est faisable plus loin assez vite, là, parce que je vois Thomas qui s'impatiente sur quoi plus loin ?
EMMANUEL MACRON
Il faut être pragmatique et positif, pragmatique
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Plus loin, plus loin sur ?
EMMANUEL MACRON
Non, mais pragmatique, on a un texte qui a été concerté, qui permet d'avancer, dans le bon sens, sur beaucoup de sujets, qui donne plus d'autonomie aussi aux individus, parce que dans ce monde de changements, il faut de la flexibilité, il faut de l'autonomie, en particulier aux plus jeunes. L'autonomie, c'est le travail, et en particulier, le CDI. Donc ce texte, il va dans le bon sens. Il est important, il faut, là, maintenant, le faire voter, le faire appliquer, pour que ça devienne une réalité
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et alors
EMMANUEL MACRON
Et en même temps, il faut continuer à discuter, expliquer les idées qui ne sont pas passées
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est l'évolution permanente
EMMANUEL MACRON
Pour pouvoir aller plus loin. Moi, je suis par exemple très attaché à des mesures qui n'ont pas été retenues dans ce texte, parce que la concertation a montré qu'elles n'étaient pas acceptées, mais qui permettaient en effet d'aller plus loin. Je pense qu'il faut continuer ce travail de pédagogie.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Par exemple pour les PME ?
EMMANUEL MACRON
Bien sûr, par exemple pour les PME, on va faire beaucoup de choses pour le parcours de croissance, simplifier les PME, quand elles, justement, se développent, c'est ce qu'on portera avec Michel SAPIN d'ici la fin du mois. On a les mesures forfait jour qui sont dans ce texte, qui sont importantes. Mais il y avait des mesures sur l'apprentissage qui sont importantes qu'il faut dédramatiser, qu'il faut expliquer, et qui ont tout leur sens. Et donc il faut leur expliquer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et donc vous demandez aux députés, non pas de réduire, mais d'enrichir
EMMANUEL MACRON
Non, d'abord, moi, j'ai toujours demandé aux parlementaires d'enrichir les textes, de justement les renforcer, c'est ce qui a pu être fait dans la loi Croissance et Activité, sur beaucoup de sujets, donc je pense que c'est mieux de fonctionner ainsi. Mais plus largement, il faut accepter qu'à un certain moment donné, ce qu'on voulait faire n'est pas compris, pas accepté, et plutôt que de tout bloquer, avancer de manière pragmatique, mais continuer à expliquer, à labourer, pour aller plus loin.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Eh bien, vous venez une autre fois, et vous recevra avec plaisir pour expliquer, labourer, et nous parler peut-être de ce à quoi vous tenez beaucoup, ce qui est l'intelligence artificielle, puisqu'on vient de voir que le robot AlphaGo a donné une raclée à Lee Sedol, qui est, qui était le champion du monde.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Jean-Pierre ELKABBACH. Merci Emmanuel MACRON d'être venu ce matin sur Europe 1
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 mars 2016
Ça fait plaisir de l'accueillir, bienvenue Emmanuel MACRON, bonjour.
EMMANUEL MACRON
Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous connaissez la rumeur d'Alésia ?
EMMANUEL MACRON
Allez-y.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous ne connaissez pas ? Brutus aurait le projet de tuer César. Vous connaissez.
EMMANUEL MACRON
Oui, allez-y.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Justement.
EMMANUEL MACRON
Où voulez-vous en venir ?
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Savoir ce que vous voulez faire, parce que, vous n'y êtes probablement pour rien, mais on prétend qu'il y a, pour 2017, déjà une conspiration qui s'organise.
EMMANUEL MACRON
Ecoutez, qu'il y ait des commentateurs qui
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Commentent.
EMMANUEL MACRON
Commentent, et éventuellement veuillent revisiter des pages de l'Histoire, grand bien leur fasse, il peut y avoir des gens qui sont, à l'action, au travail, en train de continuer à agir, et aussi à réfléchir, pour les bonnes choses à faire pour le pays. C'est dans cet esprit que je m'inscris. Donc, la rumeur d'Alésia, je la connais, elle est récurrente, elle fait partie des classiques de l'Histoire, il faut la laisser vivre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ah, il faut la laisser vivre ?
EMMANUEL MACRON
Mais non, mais il faut la laisser vivre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ou il faut la tuer ?
EMMANUEL MACRON
Il y aura toujours des gens qui écriront des rumeurs, il y aura toujours des commentateurs
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il faut la tuer, et le meilleur moyen
EMMANUEL MACRON
Il y aura toujours une comédie humaine.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais le meilleur moyen de tuer la rumeur, « mal entendue », est-ce que vous souhaitez que François HOLLANDE soit candidat ?
EMMANUEL MACRON
Bien sûr que je souhaite que François HOLLANDE soit candidat à la présidence de la République. Vous savez, je vais être très simple avec vous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, clair et simple, c'est très bien.
EMMANUEL MACRON
Je le suis toujours. Avant août 2014 je n'étais pas dans la vie politique, je suis là pour agir, pour faire. J'aime la chose publique, et donc je continuerai à faire dans ce cadre, mais j'ai deux loyautés. L'une, à mon pays, mes idées, et je ne l'ai jamais lâchée, je ne la lâcherai jamais, et donc tout ce que je peux faire de bien pour mon pays je le ferai quel qu'en soit le cadre. Et puis j'ai des principes personnels, et je sais à qui je dois le fait d'être là, c'est François HOLLANDE, et donc voyez, ce n'est pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc c'est votre définition de la loyauté, de la fidélité, qu'on entend.
EMMANUEL MACRON
Ce n'est pas la comédie humaine, ce n'est pas savoir si c'est Brutus ou pas, c'est juste qu'on ne se construit pas, dans la vie, contrairement à ce qu'en effet beaucoup de gens
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais c'est formidable de le dire.
EMMANUEL MACRON
Voilà, donc je vous le dis, loyauté à mes idées et en même temps il y a des principes de vie à respecter.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dites ce matin, HOLLANDE est le candidat légitime ?
EMMANUEL MACRON
Mais bien sûr, bien sûr que c'est le candidat légitime, c'est le président qui est en place. Mais aujourd'hui, ce que je vous dis en même temps, parce que j'entends des commentateurs, c'est que François HOLLANDE il est président de la République, il préside ce pays et il pense surtout à ce qu'il fait aujourd'hui pour le pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous êtes, d'une certaine façon, affecté qu'on vous prête de telles intentions ?
EMMANUEL MACRON
Vous savez, je me suis habitué à ce qu'on me prête beaucoup d'intentions, à ce qu'on me fasse beaucoup de reproches, certains justifiés sans doute, d'autres injustifiés aussi, et je ne vis pas dans le regard des autres, ça libère.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Très bien. Donc, MACRON par-ci, MACRON par-là, MACRON partout, MACRON à la mode, cette popularité vous la mettrez plus tard au service de MACRON, Emmanuel, et peut-être d'ici à 2017 au service de celui auquel vous venez de dire que vous êtes fidèle. C'est ça ?
EMMANUEL MACRON
D'abord il faut faire attention à une chose, la mode ça se démode, comme disait COCTEAU, et ensuite je la mets au service de mon pays, c'est ça, je viens de vous le dire, je la mets au service de mon pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On a bien compris. C'est bien que vous le disiez avec cette fermeté. Dans 48 heures, Emmanuel MACRON, l'INSEE va publier la note de conjoncture, cette fois, selon Antonin André, avec des chiffres positifs sur la croissance, les investissements, l'emploi, le bâtiment. La tendance est bonne, est-ce que vous confirmez ? Sans donner les chiffres, je sais.
EMMANUEL MACRON
Je ne donnerai pas de chiffres et puis il y a des principes, là aussi, quand c'est sous embargo c'est sous embargo. On voit bien que depuis le deuxième semestre de 2015, le début de cette année 2016, il y a en effet une reprise qui se fait sur plusieurs secteurs, qui avaient pesé sur notre activité économique, en particulier celui de la construction, qui redémarre, et dans la vente de logements neufs on a des chiffres qui sont bien meilleurs. Maintenant, il faut qu'ils se traduisent en emplois, c'est-à-dire en activité sur le terrain, ce qui est un point extrêmement important, donc il faut qu'on arrive à continuer à simplifier ce secteur, à réduire les délais.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais on voit des signes, par exemple dans les PME ?
EMMANUEL MACRON
Et on voit des premiers signes, on voit aussi des signes des premiers résultats des mesures qu'on a prises, il y aura ce matin en Conseil des ministres une communication gouvernementale. L'embauche PME qu'a annoncé le président de la République en janvier dernier, elle porte ses fruits, on a 85.000 demandes qui ont été faites, par des PME et des TPE, parce que je rappelle qu'on a une limite à 250 salariés, et puis pour des salariés qui sont, ou en CDD de plus de 6 mois ou en CDI, jusqu'à 1,3 SMIC, donc ça marche. Donc il y a quelque chose qui est en train de se passer. Il faut toujours être prudent, notre rôle ce n'est pas de commenter la vie économique, c'est de tout faire pour réformer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Emmanuel MACRON, vous n'êtes pas encore tout à fait optimiste, mais vous êtes moins pessimiste.
EMMANUEL MACRON
Vous ne m'avez jamais vu pessimiste mais toujours volontariste. Je dis simplement qu'il y a des premiers signaux dans notre économie, qui montrent que les choses sont en train d'aller mieux. Ensuite, les bonnes nouvelles ne viendront pas de l'extérieur, ni de l'Europe, ni du reste du monde, parce qu'il y a les difficultés en Chine, les émergents ont des problèmes, on a encore beaucoup de volatilité. Donc, tout ce qu'on peut faire pour améliorer ces chiffres, simplifier la vie de celles et ceux qui travaillent, qui innovent, qui embauchent, ce sera décisif pour le pays, et c'est ça qu'il faut
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On va en voir les effets, mais vous dites ce n'est pas le hasard, ce n'est pas éphémère, mais ce sont peut-être les premiers fruits de la politique, de l'Elysée, de Matignon et de Bercy.
EMMANUEL MACRON
Je pense qu'il y a une partie de ces chiffres qui sont les fruits en effet de ces politiques, et puis il y a une reprise de cycle également, qui se fait en Europe. Il faut toujours être modeste en la matière, vous savez, et il y a suffisamment, à côté de ça, de chefs d'entreprise, de salariés, de chômeurs, qui sont dans la difficulté, pour ne pas qu'on crie cocorico, les chiffres sont encore modestes, mais ils sont positifs.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Significatifs. Alors, demain réunion gouvernement/ syndicats de fonctionnaires sur les salaires qui sont gelés depuis 6 ans. Le gouvernement prévoit, paraît-il, entre 0,5 et 1 % d'augmentation, c'est-à-dire plus d'1,5 milliard. Pour Jean-Claude MAILLY il faut faire plus, disait Olivier SAMAIN tout à l'heure, peut-être jusqu'à 8 %, ce serait significatif dit Manuel VALLS. Significatif, c'est combien et quand ?
EMMANUEL MACRON
Ce sera demain, à ce moment-là le calendrier et le montant seront annoncés.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous ne voulez pas dire que les augmentations commencent demain ?
EMMANUEL MACRON
Non, je suis en train de dire que la négociation se termine à ce moment-là, donc je ne vais pas, au milieu d'une négociation aujourd'hui, ni la qualifier, ni la commenter
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais il y a une tendance, d'autant plus que l'arbitrage a été décidé hier par le Premier ministre.
EMMANUEL MACRON
Non, le Premier ministre a décidé qu'il y a un geste justement qui soit fait après six années de gel, du point de la fonction publique, donc
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc le dégel va commencer.
EMMANUEL MACRON
Que les mesures catégorielles, et donc ça fait partie de la négociation qui se conduira demain, le Premier ministre a pris cette décision, et en même temps il ne s'agit pas qu'elle atteigne des niveaux déraisonnables, c'est aussi cela
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est quoi déraisonnable ? Non, qu'est-ce qui est raisonnable ?
EMMANUEL MACRON
Non, mais des chiffres, quand on nous dit 5, 6, 8 %, c'est-à-dire de rattraper les six années précédentes, ce n'est pas faisable, donc je pense qu'il ne faut pas créer cet horizon d'attente, pour celles et ceux qui nous écoutent.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc 1, 1,5 %, c'est encore faisable ?
EMMANUEL MACRON
Je n'ai rien dit Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'accord, mais c'est vrai qu'on entre dans une saison électorale qui va être une saison de distributions.
EMMANUEL MACRON
Je pense que c'est une raison qui doit continuer à être utile pour le pays, et donc c'est pour ça que je pense qu'il faut, avec pragmatisme, continuer à faire ce qui est nécessaire. Evidemment que, on est lucide, on ne peut pas réformer aussi radicalement et aussi loin qu'on le voudrait, ou qu'on peut le faire, à un débat de mandat, c'est évident, tout le monde connait cela, mais en même temps vous noterez avec moi que nous continuons à avancer, à travailler, à réformer, c'est ce que fait
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avec la loi Travail.
EMMANUEL MACRON
La loi Travail aussi, c'est ce que faisait la loi présentée par Michel SAPIN, la loi Egalité Citoyenneté, et après il faut préparer le débat public, le consensus public, pour faire encore davantage et réformer radicalement après les prochaines échéances.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais avant la fin de ce quinquennat ou pour le prochain quinquennat ?
EMMANUEL MACRON
Pour les prochaines échéances, parce que je pense qu'il faut
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les prochaines échéances ça veut dire le prochain quinquennat
EMMANUEL MACRON
Oui, vous avez compris.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Si vous êtes là.
EMMANUEL MACRON
Vous avez compris.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci ; parce que l'opposition pense que l'heure approche pour elle. Est-ce qu'elle apporte les solutions appropriées à votre avis ?
EMMANUEL MACRON
Mais je vais vous dire la même chose que ce que je vous disais au début. La vie politique par la comédie humaine ou le commentaire ça ne m'intéresse pas, donc moi je dis simplement, on sait ce qui est utile pour le pays, on fait le maximum, là en ce moment, et on peut faire et on doit faire encore plus et plus radicalement, en expliquant, en arrivant à convaincre, en créant du consensus et en étant transparent avant les élections. C'est cette plateforme d'idées qu'il faut proposer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors on y va, on continu ; et vous participerez donc à la campagne présidentielle 2017 aux côtés de celui auquel vous avez dit ce matin que vous étiez loyal, c'est ça ?
EMMANUEL MACRON
Vous avez bien compris que je continuerai en effet à poursuivre ces idées.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Qu'est-ce que je comprends bien ce matin, vous avez bien fait de venir. Vous êtes un des négociateurs, Emmanuel MACRON, de la loi Travail. La droite, la CGT, Force Ouvrière, l'UNEF, répètent qu'elle est vidée de l'essentiel, que c'est une mini-réforme, une réforme low cost. Et dans l'Opinion Gérard LARCHER, le président du Sénat, dit, regardez : « la loi Travail est une capitulation face au conservatisme. » C'est vrai tout ça ?
EMMANUEL MACRON
Qu'est-ce qu'on veut faire et qu'est-ce qu'on fait à travers ce texte ? On veut adapter notre économie à des changements brutaux, très profonds, qui sont ceux du numérique, ceux aussi d'une mondialisation de plus en plus rapide. Ce qui fait quoi ? Un, un taux de chômage qui est important, 10 %, beaucoup de précarité, en particulier pour les plus jeunes et les peu qualifiés, et des rigidités trop importantes. Qu'est-ce qu'il y a dans ce texte, après justement ces 15 jours de concertation ? Plus de place à l'accord d'entreprise, ce qui est un point très important
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Pas seulement la loi.
EMMANUEL MACRON
Pour s'adapter ; oui, mais c'est très important ; et en particulier la possibilité d'avoir des accords en faveur de l'emploi, c'est-à-dire par un accord majoritaire, au niveau de l'entreprise, de pouvoir déroger à des règles en termes de temps de travail.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et ça aura des résultats sur le niveau du chômage
EMMANUEL MACRON
Je ne peux pas vous dire que c'est inutile, c'est ce que j'appelais de mes voeux, même avant d'être ministre, à l'été 2014
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On s'en souvient.
EMMANUEL MACRON
Et donc là-dessus est très important, pourquoi ? Parce que vous donnez de la flexibilité au niveau de l'entreprise, négociée, donc dans un cadre, mais c'est ce qui a permis par exemple à l'Allemagne, quand elle a eu un choc très important pendant la crise en 2009, de beaucoup mieux résister que nous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que ça veut dire que, on verra des effets sur l'emploi ?
EMMANUEL MACRON
Bien sûr que vous aurez des effets sur l'emploi
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et dans pas longtemps, puisqu'on dit que la réforme sera votée avant l'été, appliquée en septembre, on en verra assez vite les effets ?
EMMANUEL MACRON
Il faut faire vivre après ces mesures. Vous savez, il faut sortir de cette volonté d'avoir des effets tangibles immédiats, positifs, parce que quand on fait des réformes en profondeur, on change des comportements, et donc il faut, 1°) : les appliquer, ensuite, les faire vivre, pour avoir les résultats. L'Allemagne, qui a fait ses réformes importantes, elle a attendu plusieurs années avant d'en avoir les pleins effets. Donc on travaille pour le pays et pour le futur.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Emmanuel MACRON, hier, à Cannes, vous avez estimé que le projet de loi est un bon texte, qu'il faut aller plus loin, que c'est faisable plus loin assez vite, là, parce que je vois Thomas qui s'impatiente sur quoi plus loin ?
EMMANUEL MACRON
Il faut être pragmatique et positif, pragmatique
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Plus loin, plus loin sur ?
EMMANUEL MACRON
Non, mais pragmatique, on a un texte qui a été concerté, qui permet d'avancer, dans le bon sens, sur beaucoup de sujets, qui donne plus d'autonomie aussi aux individus, parce que dans ce monde de changements, il faut de la flexibilité, il faut de l'autonomie, en particulier aux plus jeunes. L'autonomie, c'est le travail, et en particulier, le CDI. Donc ce texte, il va dans le bon sens. Il est important, il faut, là, maintenant, le faire voter, le faire appliquer, pour que ça devienne une réalité
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et alors
EMMANUEL MACRON
Et en même temps, il faut continuer à discuter, expliquer les idées qui ne sont pas passées
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est l'évolution permanente
EMMANUEL MACRON
Pour pouvoir aller plus loin. Moi, je suis par exemple très attaché à des mesures qui n'ont pas été retenues dans ce texte, parce que la concertation a montré qu'elles n'étaient pas acceptées, mais qui permettaient en effet d'aller plus loin. Je pense qu'il faut continuer ce travail de pédagogie.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Par exemple pour les PME ?
EMMANUEL MACRON
Bien sûr, par exemple pour les PME, on va faire beaucoup de choses pour le parcours de croissance, simplifier les PME, quand elles, justement, se développent, c'est ce qu'on portera avec Michel SAPIN d'ici la fin du mois. On a les mesures forfait jour qui sont dans ce texte, qui sont importantes. Mais il y avait des mesures sur l'apprentissage qui sont importantes qu'il faut dédramatiser, qu'il faut expliquer, et qui ont tout leur sens. Et donc il faut leur expliquer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et donc vous demandez aux députés, non pas de réduire, mais d'enrichir
EMMANUEL MACRON
Non, d'abord, moi, j'ai toujours demandé aux parlementaires d'enrichir les textes, de justement les renforcer, c'est ce qui a pu être fait dans la loi Croissance et Activité, sur beaucoup de sujets, donc je pense que c'est mieux de fonctionner ainsi. Mais plus largement, il faut accepter qu'à un certain moment donné, ce qu'on voulait faire n'est pas compris, pas accepté, et plutôt que de tout bloquer, avancer de manière pragmatique, mais continuer à expliquer, à labourer, pour aller plus loin.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Eh bien, vous venez une autre fois, et vous recevra avec plaisir pour expliquer, labourer, et nous parler peut-être de ce à quoi vous tenez beaucoup, ce qui est l'intelligence artificielle, puisqu'on vient de voir que le robot AlphaGo a donné une raclée à Lee Sedol, qui est, qui était le champion du monde.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Jean-Pierre ELKABBACH. Merci Emmanuel MACRON d'être venu ce matin sur Europe 1
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 mars 2016