Texte intégral
* Libye
(....)
Q - Concernant la Libye, vous avez évoqué l'ouverture prochaine, envisagée en tout cas, d'une ambassade française comme d'une ambassade allemande. C'est une réflexion à quel terme et sous quelle condition ?
R - Je vous le dirai le plus vite possible. C'est un signe politique qui serait donné, un signe de confiance pour ce qui est en train de se passer et que j'espère durable en Libye : un gouvernement légal, reconnu par la communauté internationale et un gouvernement d'union nationale.
Le Premier ministre, M. Sarraj qui dirige ce gouvernement, est extrêmement courageux. Il a décidé de s'installer à Tripoli, la capitale. Il a maintenant le soutien de la banque centrale, de la compagnie nationale du pétrole. On sait très bien que la question des avoirs en Syrie est une question essentielle si on veut reconstruire ce pays, si on veut y mettre de la sécurité. C'est urgent, parce qu'après les interventions aériennes de 2011, le chaos règne dans ce pays ; il faut bien méditer cela. C'était la même chose avec l'Irak, donc ne recommençons pas ces erreurs. La condition pour construire quelque chose de stable en Libye, c'est le gouvernement.
Cette première étape qui a été franchie est essentielle ; pourquoi ? D'abord parce que ce chaos libyen porte préjudice au peuple libyen qui est épuisé, mais c'est aussi l'occasion pour Daech de progresser.
Le terrorisme progresse en Libye mais il progresse aussi dans toute la région. Il menace la Tunisie, l'Égypte, le Niger, l'Algérie et tout le monde est sur la même longueur d'onde. Cette étape qui vient d'être franchie est une étape essentielle et d'ailleurs la Tunisie ne s'y est pas trompée puisqu'elle a décidé de rouvrir son ambassade.
Cette question nous est posée, nous y travaillons. Si les conditions de sécurité sont garanties - c'est à nous d'y travailler -, ce serait un signal extrêmement fort, à la fois pour la Libye, pour les pays de la région et aussi pour l'Europe, car cela veut dire que l'on ne cède pas face à la montée du terrorisme et que l'on cherche des solutions politiques, comme on doit les trouver aussi en Syrie.
* Migrations
Si on regarde les chiffres d'accueil en Allemagne et en France, c'est une réalité, ils sont différents. Mais la France fait partie des pays qui ont participé à la décision de l'Union européenne d'une solidarité européenne, et qui sont aussi déterminés à respecter leurs engagements en la mettant en oeuvre.
Par exemple, nous avons décidé de relocaliser en France, une partie des réfugiés qui sont en Grèce, et nous voulons participer aussi à la mise en oeuvre des accords avec la Turquie. L'Allemagne a commencé et nous allons le faire aussi. Nous sommes engagés, nous tiendrons nos engagements parce qu'il n'y a pas d'autre réponse à la question des réfugiés sans une réponse européenne solidaire. C'est d'ailleurs le principe, qui doit nous animer, celui du respect des engagements européens, mais aussi du respect du droit, du respect du droit d'asile qui est un droit sacré.
Il faut évidemment du temps pour que tout soit mis en oeuvre. Nous avons pris des engagements chiffrés, nous avons un peu de retard mais nous allons tenir nos engagements ; c'est une question de principe.
Ces engagements valent pour tous les pays européens. Certains veulent s'en exonérer, mais il n'y a pas d'avenir à cette question difficile, une question sensible, sans cette solidarité européenne. (...).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2016
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Q - Concernant la Libye, vous avez évoqué l'ouverture prochaine, envisagée en tout cas, d'une ambassade française comme d'une ambassade allemande. C'est une réflexion à quel terme et sous quelle condition ?
R - Je vous le dirai le plus vite possible. C'est un signe politique qui serait donné, un signe de confiance pour ce qui est en train de se passer et que j'espère durable en Libye : un gouvernement légal, reconnu par la communauté internationale et un gouvernement d'union nationale.
Le Premier ministre, M. Sarraj qui dirige ce gouvernement, est extrêmement courageux. Il a décidé de s'installer à Tripoli, la capitale. Il a maintenant le soutien de la banque centrale, de la compagnie nationale du pétrole. On sait très bien que la question des avoirs en Syrie est une question essentielle si on veut reconstruire ce pays, si on veut y mettre de la sécurité. C'est urgent, parce qu'après les interventions aériennes de 2011, le chaos règne dans ce pays ; il faut bien méditer cela. C'était la même chose avec l'Irak, donc ne recommençons pas ces erreurs. La condition pour construire quelque chose de stable en Libye, c'est le gouvernement.
Cette première étape qui a été franchie est essentielle ; pourquoi ? D'abord parce que ce chaos libyen porte préjudice au peuple libyen qui est épuisé, mais c'est aussi l'occasion pour Daech de progresser.
Le terrorisme progresse en Libye mais il progresse aussi dans toute la région. Il menace la Tunisie, l'Égypte, le Niger, l'Algérie et tout le monde est sur la même longueur d'onde. Cette étape qui vient d'être franchie est une étape essentielle et d'ailleurs la Tunisie ne s'y est pas trompée puisqu'elle a décidé de rouvrir son ambassade.
Cette question nous est posée, nous y travaillons. Si les conditions de sécurité sont garanties - c'est à nous d'y travailler -, ce serait un signal extrêmement fort, à la fois pour la Libye, pour les pays de la région et aussi pour l'Europe, car cela veut dire que l'on ne cède pas face à la montée du terrorisme et que l'on cherche des solutions politiques, comme on doit les trouver aussi en Syrie.
* Migrations
Si on regarde les chiffres d'accueil en Allemagne et en France, c'est une réalité, ils sont différents. Mais la France fait partie des pays qui ont participé à la décision de l'Union européenne d'une solidarité européenne, et qui sont aussi déterminés à respecter leurs engagements en la mettant en oeuvre.
Par exemple, nous avons décidé de relocaliser en France, une partie des réfugiés qui sont en Grèce, et nous voulons participer aussi à la mise en oeuvre des accords avec la Turquie. L'Allemagne a commencé et nous allons le faire aussi. Nous sommes engagés, nous tiendrons nos engagements parce qu'il n'y a pas d'autre réponse à la question des réfugiés sans une réponse européenne solidaire. C'est d'ailleurs le principe, qui doit nous animer, celui du respect des engagements européens, mais aussi du respect du droit, du respect du droit d'asile qui est un droit sacré.
Il faut évidemment du temps pour que tout soit mis en oeuvre. Nous avons pris des engagements chiffrés, nous avons un peu de retard mais nous allons tenir nos engagements ; c'est une question de principe.
Ces engagements valent pour tous les pays européens. Certains veulent s'en exonérer, mais il n'y a pas d'avenir à cette question difficile, une question sensible, sans cette solidarité européenne. (...).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2016