Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur les incidents au Haut-Karabagh, au Sénat le 5 avril 2016.

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Circonstance : Questions d'actualité au Sénat, le 5 avril 2016

Texte intégral


Monsieur le Sénateur,
Vous avez parfaitement raison de souligner le caractère extrêmement grave des affrontements qui ont repris vendredi soir au Haut-Karabagh.
La France, vous l'avez dit, joue un rôle particulier, puisque, en tant que coprésidente du groupe de Minsk de l'OSCE aux côtés de la Russie et des États-Unis, elle a en charge la tentative d'une solution de paix entre l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabagh. Elle suit donc avec une très grande attention l'évolution de la situation. Toutes les autorités de l'Etat sont mobilisées. Dès samedi, le président de la République a appelé au cessez-le-feu, Jean-Marc Ayrault s'est également entretenu samedi avec son homologue arménien, puis avec son homologue azerbaïdjanais. Il a insisté sur le fait que ce conflit ne pouvait être résolu par la force et qu'un retour à la table des négociations était indispensable.
Ces démarches ont déjà produit leurs premiers effets parce qu'effectivement il était urgent que cessent des affrontements meurtriers. Un cessez-le-feu a été annoncé, la France demande à ce qu'il soit entièrement, intégralement respecté.
Les parties au conflit ont accepté de recevoir les médiateurs du groupe de Minsk qui se rendent sur place aujourd'hui-même. Ils seront à Bakou ce soir, puis à Stepanakert, puis à Erevan. En parallèle, l'OSCE est saisie à Vienne. Nous sommes en contact étroit avec l'Allemagne puisqu'elle préside en ce moment cette organisation et Jean-Marc Ayrault s'entretient en ce moment avec son homologue allemand en visite à Paris.
Notre mobilisation est à la hauteur de la gravité de l'enjeu. Vous savez que le président de la République ne ménagera aucun effort. Il avait accueilli le président Aliév et le président arménien Sarkissian à Paris et il a dit ses disponibilités à le faire de nouveau.
Notre mobilisation est indispensable parce que l'on ne peut pas parler de conflit gelé concernant un conflit qui a fait déjà des milliers de victimes depuis près de trente ans. On ne peut donc laisser perdurer indéfiniment un foyer de déstabilisation potentiel dans une région qui est déjà en proie à de graves instabilités.
Notre engagement est constant, clair et sur la base des principes dits de Madrid : le non recours à la force, le respect de l'intégrité territoriale des États et le droit à l'autodétermination des peuples. J'insiste sur ce point car c'est la condition d'une paix durable dans la région.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2016