Texte intégral
Monsieur le Chancelier de l'Institut,
Cher Gabriel de Broglie,
Madame la Secrétaire perpétuelle de l'Académie française, Chère Hélène Carrère d'Encausse,
Madame la Présidente du Comité de l'épée, Chère Monique Lévi-Strauss,
Cher Jean D'Ormesson,
Cher Marc Lambron,
Mesdames et Messieurs,
Ce n'est pas encore une tradition, mais c'est presque une habitude. Notre belle maison accueille à intervalles réguliers la cérémonie de remise de l'épée d'académicien à d'illustres personnalités du monde intellectuel et artistique français. Après Pierre Jean-Rémy, il y a quelques années, puis Xavier Darcos - dont je salue la présence - en 2014, c'est vous, Cher Marc Lambron, qui êtes à l'honneur ce soir.
Pourquoi ici plutôt qu'ailleurs ? Pourquoi ces salons plutôt que d'autres qui ouvriraient tout aussi bien leurs portes à une assemblée aussi prestigieuse ? Y aurait-il un charme propre au Quai d'Orsay ?
Une explication peut-être : le lien étroit que ce ministère a toujours entretenu avec les belles lettres. Je ne reviendrai pas ici sur l'histoire tumultueuse des écrivains diplomates - ou diplomates écrivains, selon qu'ils se considéraient plutôt l'un ou l'autre. Vous en connaissez tous les pages les plus célèbres et célébrées, de Saint-John Perse à Paul Claudel, et les plus orageuses, de Roger Peyrefitte à Romain Gary !
Plus récemment, Daniel Rondeau, qui est avec nous ce soir, ou Jean-Christophe Ruffin, que vous rejoindrez sous la Coupole, ont su entretenir la flamme et démentir les surréalistes qui prenaient à partie Paul Claudel en lui demandant comment il était possible d'être ambassadeur et poète. Beaucoup ont prouvé, et prouvent encore, que c'est loin d'être incompatible !
Par-delà ces parcours individuels, je souhaiterais profiter de cette occasion pour vous réaffirmer une conviction profonde : la culture est au coeur de notre diplomatie. Ces lieux l'ont encore prouvé en janvier dernier en accueillant une grande nuit des idées. La France possède un remarquable réseau culturel, et je le constate chaque semaine, dans le monde qui oeuvre tous les jours au service de notre pays, de son influence et de son rayonnement. Au service de sa littérature aussi, et de ses éditeurs. Vous le savez, vous qui êtes réunis ce soir pour célébrer un grand écrivain contemporain, les cessions de droit du français vers les langues étrangères ont doublé au cours des 10 derniers années, et c'est ainsi plus de 13.000 titres qui ont été traduits en 2014.
Nous sommes là pour soutenir et accompagner la formidable vitalité de notre littérature et de notre pensée. Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin de faire dialoguer les cultures. Rien n'est plus puissant que les livres pour entretenir une conversation continue et apaisée avec le monde.
Revenons aux personnalités émérites qui ont choisi le Quai d'Orsay pour la remise de leur épée. Quel est leur point commun ? Ce sont des hommes qui ont su concilier le service de l'État et le travail de l'esprit. C'est votre cas, Cher Marc Lambron, vous qui avez su conjuguer une longue carrière, notamment au Conseil d'État, avec l'intérêt général comme boussole et une activité littéraire et journalistique aussi riche que diverse.
Votre court passage au sein de la diplomatie française aura été mémorable. Vous avez su profiter à merveille de votre stage à l'ambassade de France à Madrid pour y puiser la matière de votre entrée en littérature. Votre premier roman, «L'impromptu de Madrid», est l'histoire d'un jeune diplomate français en poste dans la capitale espagnole et de son idylle avec une flamboyante madrilène au coeur des nuits de la Movida. Il est assez aisé de deviner, sous les traits de votre héros, le jeune Marc Lambron découvrant émerveillé la folle énergie de l'Espagne postfranquiste.
On peut regretter qu'après de si brillants débuts vous ne soyez pas devenu un écrivain diplomate. Mais ce ministère est ravi d'avoir contribué à allumer la flamme d'une vocation littéraire qui vous conduit aujourd'hui à rejoindre les rangs des Immortels.
Permettez-moi également de dire un mot de votre superbe contribution à l'histoire de ce ministère. En compagnie de Jean-Philippe Dumas, vous avez publié en 2014 un remarquable ouvrage consacré aux archives photographiques du Quai d'Orsay. À travers ce livre, vous avez fait découvrir à nos compatriotes des images exceptionnelles du travail que nos diplomates accomplissent avec passion dans tous les coins du monde. C'est un témoignage précieux, unique, sur une diplomatie engagée, curieuse et attentive au monde.
Cher Marc Lambron, la conclusion me semble évidente : vous êtes ici chez vous ! Et je suis heureux que nous soyons réunis ce soir pour cette cérémonie de l'épée à laquelle vous attachez, je le sais, une valeur particulière. Je vais laisser maintenant la parole à ceux qui vous connaissent bien, vos amis, vos confrères, et en premier lieu à Mme Claude Lévi-Strauss, présidente du Comité de l'épée, et ensuite à M. Jean d'Ormesson que je salue tous les deux.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2016
Cher Gabriel de Broglie,
Madame la Secrétaire perpétuelle de l'Académie française, Chère Hélène Carrère d'Encausse,
Madame la Présidente du Comité de l'épée, Chère Monique Lévi-Strauss,
Cher Jean D'Ormesson,
Cher Marc Lambron,
Mesdames et Messieurs,
Ce n'est pas encore une tradition, mais c'est presque une habitude. Notre belle maison accueille à intervalles réguliers la cérémonie de remise de l'épée d'académicien à d'illustres personnalités du monde intellectuel et artistique français. Après Pierre Jean-Rémy, il y a quelques années, puis Xavier Darcos - dont je salue la présence - en 2014, c'est vous, Cher Marc Lambron, qui êtes à l'honneur ce soir.
Pourquoi ici plutôt qu'ailleurs ? Pourquoi ces salons plutôt que d'autres qui ouvriraient tout aussi bien leurs portes à une assemblée aussi prestigieuse ? Y aurait-il un charme propre au Quai d'Orsay ?
Une explication peut-être : le lien étroit que ce ministère a toujours entretenu avec les belles lettres. Je ne reviendrai pas ici sur l'histoire tumultueuse des écrivains diplomates - ou diplomates écrivains, selon qu'ils se considéraient plutôt l'un ou l'autre. Vous en connaissez tous les pages les plus célèbres et célébrées, de Saint-John Perse à Paul Claudel, et les plus orageuses, de Roger Peyrefitte à Romain Gary !
Plus récemment, Daniel Rondeau, qui est avec nous ce soir, ou Jean-Christophe Ruffin, que vous rejoindrez sous la Coupole, ont su entretenir la flamme et démentir les surréalistes qui prenaient à partie Paul Claudel en lui demandant comment il était possible d'être ambassadeur et poète. Beaucoup ont prouvé, et prouvent encore, que c'est loin d'être incompatible !
Par-delà ces parcours individuels, je souhaiterais profiter de cette occasion pour vous réaffirmer une conviction profonde : la culture est au coeur de notre diplomatie. Ces lieux l'ont encore prouvé en janvier dernier en accueillant une grande nuit des idées. La France possède un remarquable réseau culturel, et je le constate chaque semaine, dans le monde qui oeuvre tous les jours au service de notre pays, de son influence et de son rayonnement. Au service de sa littérature aussi, et de ses éditeurs. Vous le savez, vous qui êtes réunis ce soir pour célébrer un grand écrivain contemporain, les cessions de droit du français vers les langues étrangères ont doublé au cours des 10 derniers années, et c'est ainsi plus de 13.000 titres qui ont été traduits en 2014.
Nous sommes là pour soutenir et accompagner la formidable vitalité de notre littérature et de notre pensée. Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin de faire dialoguer les cultures. Rien n'est plus puissant que les livres pour entretenir une conversation continue et apaisée avec le monde.
Revenons aux personnalités émérites qui ont choisi le Quai d'Orsay pour la remise de leur épée. Quel est leur point commun ? Ce sont des hommes qui ont su concilier le service de l'État et le travail de l'esprit. C'est votre cas, Cher Marc Lambron, vous qui avez su conjuguer une longue carrière, notamment au Conseil d'État, avec l'intérêt général comme boussole et une activité littéraire et journalistique aussi riche que diverse.
Votre court passage au sein de la diplomatie française aura été mémorable. Vous avez su profiter à merveille de votre stage à l'ambassade de France à Madrid pour y puiser la matière de votre entrée en littérature. Votre premier roman, «L'impromptu de Madrid», est l'histoire d'un jeune diplomate français en poste dans la capitale espagnole et de son idylle avec une flamboyante madrilène au coeur des nuits de la Movida. Il est assez aisé de deviner, sous les traits de votre héros, le jeune Marc Lambron découvrant émerveillé la folle énergie de l'Espagne postfranquiste.
On peut regretter qu'après de si brillants débuts vous ne soyez pas devenu un écrivain diplomate. Mais ce ministère est ravi d'avoir contribué à allumer la flamme d'une vocation littéraire qui vous conduit aujourd'hui à rejoindre les rangs des Immortels.
Permettez-moi également de dire un mot de votre superbe contribution à l'histoire de ce ministère. En compagnie de Jean-Philippe Dumas, vous avez publié en 2014 un remarquable ouvrage consacré aux archives photographiques du Quai d'Orsay. À travers ce livre, vous avez fait découvrir à nos compatriotes des images exceptionnelles du travail que nos diplomates accomplissent avec passion dans tous les coins du monde. C'est un témoignage précieux, unique, sur une diplomatie engagée, curieuse et attentive au monde.
Cher Marc Lambron, la conclusion me semble évidente : vous êtes ici chez vous ! Et je suis heureux que nous soyons réunis ce soir pour cette cérémonie de l'épée à laquelle vous attachez, je le sais, une valeur particulière. Je vais laisser maintenant la parole à ceux qui vous connaissent bien, vos amis, vos confrères, et en premier lieu à Mme Claude Lévi-Strauss, présidente du Comité de l'épée, et ensuite à M. Jean d'Ormesson que je salue tous les deux.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2016