Texte intégral
SILVIA AMINCONE
A deux mois de l'Euro, l'inauguration de Clairefontaine, ce sera tout à l'heure à midi, précisément, nous serons en direct avec LCI pour vous faire vivre ce moment. Et c'est Thierry BRAILLARD qui va nous en parler dans un petit instant, c'est l'invité politique d'Arlette CHABOT.
ARLETTE CHABOT
Bonjour Thierry BRAILLARD.
THIERRY BRAILLARD
Bonjour.
ARLETTE CHABOT
Alors, secrétaire d'Etat en charge du Sport. C'est une grande journée, oui, eh bien c'est le coup d'envoi, si j'ose dire, de l'euro, avec l'inauguration de ce nouveau Clairefontaine, qui est le fief des Bleus, leur centre de préparation. Est-ce que vous avez envie et vous sentez déjà un peu de désir pour l'équipe de France de foot avant cette compétition, vous souhaitez qu'il y ait une mobilisation des Français derrière elle ?
THIERRY BRAILLARD
Oui, bien sûr, déjà, pour tous ceux qui étaient, lors du dernier match France Russie, on a vu que le public était en osmose avec son équipe. J'espère que le pays profitera de cet évènement, oui, pour vivre un moment festif, pour vivre un moment de joie, un vrai moment de sport, et je crois qu'on en a tous beaucoup besoin, et cet Euro, finalement, arrive bien.
ARLETTE CHABOT
Alors, on parle, c'est vrai, beaucoup de sécurité, c'est assez légitime, au fond
THIERRY BRAILLARD
C'est normal.
ARLETTE CHABOT
après les attentats de novembre, après encore les attentats de Bruxelles. Ça veut dire que le gouvernement a remis un peu plus, dans le domaine de la sécurité, pour assurer justement la tranquillité des spectateurs, de ceux qui viennent du monde entier, par exemple, pour assister à ce championnat ?
THIERRY BRAILLARD
Oui, depuis des mois, voire des années, nous avons travaillé
ARLETTE CHABOT
Des années, même
THIERRY BRAILLARD
Des années, depuis 2012 que nous préparons cet Euro. Je dois dire que ces derniers mois, Bernard CAZENEUVE s'est mobilisé, en prenant la tête d'un comité de pilotage, pour que la sécurité dans les stades, dans les fan-zones, les zones qui accueilleront les supporters, ainsi que les sites d'hébergement des équipes, la sécurité soit optimale, elle sera optimale.
ARLETTE CHABOT
Ça fait beaucoup de monde, quand même, qui va venir du monde entier, des millions, deux millions et demi de spectateurs, dit-on, dans les stades. C'est ça ? 7 millions dans les fan-zones.
THIERRY BRAILLARD
7 millions de visiteurs, oui.
ARLETTE CHABOT
7 millions de visiteurs, 24 sites d'hébergement des équipes, 10 villes, 51 matchs. C'est énorme cette compétition.
THIERRY BRAILLARD
Oui, c'est pour ça qu'il faut que nos compatriotes se rendent compte que ça peut être un magnifique moment pour le pays. J'étais l'autre jour à Nice, qui va accueillir par exemple l'équipe de Suède. On sait que l'équipe de Suède est organisée, que 40 000 supporters suédois, qui n'iront pas tous au stade, d'ailleurs, accompagnent leur équipe. C'est bon pour l'économie, c'est bon, j'allais dire, pour le pays en général, et puis en plus c'est vrai que c'est une compétition, quand même, internationale, qui est vue par des milliards de téléspectateurs.
ARLETTE CHABOT
Si on revient sur les mesures de sécurité, on a beaucoup parlé, évidemment, des fan-zones, ils sont sous la responsabilité des municipalités ?
THIERRY BRAILLARD
Oui, la sécurité à l'intérieur des fan-zones est de la responsabilité des municipalités, mais tout a été fait, en commun, accord avec le club des villes, des dix villes hôtes, qui est présidé par Alain JUPPE, les coûts ont été partagés pour que ces fan-zones soient sécurisés totalement. Vidéo-protection à l'entrée, palpations, fouilles, pour éviter tout débord, personnel de sécurité à l'intérieur. Il faut savoir que ces fan-zones sont des lieux de vie, il y aura des bars, des restaurants, écrans géants pour voir les matchs, par exemple les matchs de l'équipe de France pourront être retransmis, ou d'autres, donc c'est des lieux de vie, sécurisés, c'est ce que souhaitait le Comité d'organisation et ce qui a été fait.
ARLETTE CHABOT
Certains ont dit que c'était justement un tout petit peu imprudent de rassembler de 10 000, dit-on, à 100 000 personnes, selon les villes, sur un même lieu.
THIERRY BRAILLARD
Oui, mais moi j'ai entendu des spécialistes de sécurité dire totalement le contraire, qu'il fallait mieux un endroit totalement sécurisé, que plutôt laisser des regroupements se faire de façon tout à fait désordonnée, et où les forces de l'ordre auraient beaucoup de mal à maitriser la sécurité.
ARLETTE CHABOT
Oui, ça veut dire fouilles, certaines villes vont même installer des portiques de sécurité.
THIERRY BRAILLARD
Tout à fait. Vidéo-protection à l'entrée, palpations pour qu'il n'y ait aucun problème.
ARLETTE CHABOT
Oui, ça veut dire qu'il faudra arriver très tôt, soit pour être dans ces fan-zones, et pour les stades, même chose ? Très tôt avant les matchs ?
THIERRY BRAILLARD
Oui, mais je pense que comme ce sont des lieux de vie, les supporters connaissent maintenant les conditions de sécurité, puisqu'il y aura en plus pour les stades, un périmètre de premier contrôle, qui sera plus éloigné du stade, ça s'est déjà fait, on l'a vu l'autre jour au Stade de France que ça ne pose aucun problème. Je pense que tout le monde comprend que la sécurité est un enjeu primordial, et que si on doit passer par des palpations, par des fouilles, eh bien c'est tout à fait normal, c'est mieux pour assurer la sécurité.
ARLETTE CHABOT
Ça veut dire que tout le monde, je le disais, les fan-zones, ce sont les municipalités, les stades
THIERRY BRAILLARD
C'est l'organisateur, c'est l'Euro, à l'intérieur.
ARLETTE CHABOT
C'est l'organisateur, c'est l'UEFA.
THIERRY BRAILLARD
Tout à fait.
ARLETTE CHABOT
Et l'Etat, j'allais dire, c'est tout le reste, c'est la protection des équipes, de tous les sites d'hébergement.
THIERRY BRAILLARD
Mais bien sûr, en lien avec l'organisateur et en lien avec les villes hôtes. Il est clair que tout s'est fait ensemble. Par exemple, la vidéo-protection, qui sera celle qui est à l'entrée des fan-zones, a été financée à 80 % par l'Etat, c'est Bernard CAZENEUVE qui l'a souhaité, qui l'a exigé, et qui a donc trouvé normal qu'il fallait qu'on participe au paiement. Ça s'est vraiment fait, j'allais dire, pour que tout soit optimal, et qu'après, ce soit une vraie fête.
ARLETTE CHABOT
Il y a le contrôle des supporters, aussi, qui vont venir, parce que déjà c'est votre souci permanent dans la compétition en France, dans une compétition européenne. Il y a des matchs à risques ?
THIERRY BRAILLARD
Il y a des matchs à risques, et là encore tout est fait en accord avec le comité d'organisation de l'UEFA, avec des polices nationales qui vont accompagner leurs supporters, et avec un contrôle aux frontières, qui sera renforcé pour ces matchs à risques, donc tout a vraiment été pensé, on n'a pas pris la chose à la légère, on a envie de montrer que la France est un pays attractif, qui a un vrai savoir-faire en termes d'organisation de grands évènements sportifs.
ARLETTE CHABOT
Les matchs à risques, il faut les citer, il y en a combien à peu près, de matchs à risques ?
THIERRY BRAILLARD
On en pense, trois ou quatre, selon les, j'allais dire, les supporters, pour éviter que par exemple ils puissent se croiser, quand il peut y avoir, éventuellement, des débordements.
ARLETTE CHABOT
Oui, ça veut dire, on dit Angleterre Russie, par exemple, c'est vrai, c'est un match à risques ?
THIERRY BRAILLARD
Ça dépend des supporters. On sait par exemple que chez nos amis Belges, il y a des supporters qui ont déjà eu des interdictions de stade, ont eu des sanctions, eh bien ceux-ci, c'est clair qu'on n'a pas envie de les voir trainer au coeur de la ville, ce qui n'empêchera pas la majeure partie, la quasi-totalité des supporters belges de venir supporter leur équipe. C'est souvent, vous savez, 20, 30 casseurs houligans, qui viennent pour d'autres raisons que supporter le foot, qui sont là pour être des fauteurs de troubles, c'est vraiment sur eux qu'un travail est fait, pour éviter qu'ils viennent perturber la compétition.
ARLETTE CHABOT
Alors, ce que je retiens, ce que vous avez dit, c'est qu'aussi des polices, venant de ces pays, vont accompagner en quelque sorte les supporters ?
THIERRY BRAILLARD
Tout à fait. Il y a un vrai travail de coopération européen, donc vraiment les choses ont été bien prises en compte.
ARLETTE CHABOT
Certains matchs peuvent être disputés sans spectateur ? Qui décide, éventuellement, s'il y a un risque ?
THIERRY BRAILLARD
C'est le comité d'organisation, mais pour l'instant on n'en est pas là, et pour l'instant tout est fait pour que tous les stades soient pleins, d'ailleurs, pour tout vous dire, sur les 51 matchs, je crois qu'il n'y a plus que deux matchs où il reste encore quelques places à vendre, tous les autres vont, comme on dit, jouer à guichets fermés.
ARLETTE CHABOT
C'est lesquels ? Alors, c'est lesquels, on a envie de vous dire.
THIERRY BRAILLARD
J'en ai un en tête, c'est Roumanie Albanie, par exemple, et là il reste encore quelques places à vendre, mais très sincèrement, j'ai le sentiment que tous les stades seront à guichets fermés, ce qui montre la réussite de l'évènement.
ARLETTE CHABOT
Est-ce que ça va être une fête pour tous, aussi ? Parce qu'il y a ceux qui pourront, effectivement, qui ont pu déjà acheter des places, il y a ceux qui vont essayer d'entrer dans les fan-zones, et puis il y a les autres, non ?
THIERRY BRAILLARD
C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place une opération, « Tous prêts », où on a demandé à tous les clubs de France, de proposer des projets d'animation, pendant l'Euro, et en contrepartie, il y a 1 000 projets qui ont été retenus, nous offrons 20 000 places, donc pour que tout le monde s'approprie c'est évènement. Cette question est essentielle, centrale, le président de la République l'a dit, il faut que ça soit la France qui vive l'Euro et pas simplement les dix villes hôtes qui vont accueillir des matchs. C'est la raison pour laquelle on fait vraiment ces efforts, pour que tout le monde s'approprie ce magnifique évènement.
ARLETTE CHABOT
Oui, on va essayer que ça soit une fête quand même, c'est ça que vous nous dites.
THIERRY BRAILLARD
Bien sûr, bien sûr.
ARLETTE CHABOT
Surtout une fête.
THIERRY BRAILLARD
Je crois que tout le monde en a besoin.
ARLETTE CHABOT
Oui. On parle de sujets qui fâchent ?
THIERRY BRAILLARD
Il n'y a aucun sujet qui fâche.
ARLETTE CHABOT
BENZEMA, vous avez un avis vous ? Il doit être, il doit jouer, ou bien la décision appartient à Didier DESCHAMPS et c'est tout ?
THIERRY BRAILLARD
On est dans les locaux de LCI, et juste à côté il y a ceux de TF1, ce qui m'a fait penser au regretté Thierry ROLAND, qui lorsqu'il commentait les matchs sur TF1, avait cette formule : en France, il y a 60 millions de sélectionneurs. Moi je trouve que je n'en connais qu'un, que je vais voir tout à l'heure, à Clairefontaine, c'est Didier DESCHAMPS, je pense qu'il fera la meilleure équipe qui soit.
ARLETTE CHABOT
Oui, mais c'est parce que Manuel VALLS avait parlé d'exemplarité, votre ministre de tutelle, Patrick KANNER aussi, on a même dit que François HOLLANDE avait dit « Arrêtez vos conneries ». Donc, c'est vrai ou c'est pas vrai ? « Arrêtez vos conneries », je ne dis pas pour le reste.
THIERRY BRAILLARD
Le Premier ministre a bien rappelé l'autre jour que c'était au sélectionneur et au président de la Fédération et à la Fédération, de prendre les bonnes décisions.
ARLETTE CHABOT
Autre sujet qui fâche, Panama Papers, il y a des noms des sportifs, de responsables de club, on a retrouvé même Michel PLATINI qui s'est défendu, il y a le nouveau président de la Fédération internationale de football, aussi, dont le nom est cité. Ça commence mal, non ?
THIERRY BRAILLARD
Moi je fais très attention avec cette affaire. D'une part parce que les enquêtes judiciaires ont été lancées, et d'autre part je trouve qu'il y a des noms qui sont un peu jetés en pâture. Il se trouve que j'ai entendu le président de Nantes, cité, dire qu'il s'agissait d'un homonyme. Donc je ne sais pas si c'est la vérité ou pas. Si tel est le cas, vous imaginez quand même les dégâts qui sont faits en termes d'image, de quelqu'un qui est cité, alors ce que n'est pas lui. C'est pour ça, il faut prendre du recul, l'enquête judiciaire est menée, la France a toujours dit qu'elle était très favorable à ce que tous ces contrôles soient faits, donc on ne peut qu'être satisfait de voir ces choses dites, mais par contre, faisons attention, la justice est saisie, laissons-là travailler.
ARLETTE CHABOT
Alors, François HOLLANDE aime le foot, Manuel VALLS aiment le foot, ils vont assister aux matchs ? Oui.
THIERRY BRAILLARD
Certainement. Certainement.
ARLETTE CHABOT
mais le premier en tout cas, le premier match, François HOLLANDE.
THIERRY BRAILLARD
Pour le coup, c'est vrai qu'ils sont, et l'un et l'autre, fans de sport, et quand on s'occupe du sport au gouvernement, c'est toujours un plaisir de savoir que, et le président, et le Premier ministre, sont fans de sport.
ARLETTE CHABOT
Alors, on fait un peu de politique, quand même. « Il est absurde de vouloir effacer les différences entre gauche et droite ». Vous êtes membre du Mouvement des Radicaux de gauche, vous dites finalement que Manuel VALLS a raison, ou vous êtes du côté d'Emmanuel MACRON, qui lui veut lancer un mouvement qui n'est pas de droite, pas de gauche ?
THIERRY BRAILLARD
Ni l'un, ni l'autre. Vous citez mon appartenance politique, il se trouve que nous, depuis des années, on a été coupé en deux avec le Parti radical valoisien, parce que la Vème République, fait qu'au deuxième tour de l'élection présidentielle, il y a un candidat de droite et un candidat de gauche. Maintenant, entre temps, rien n'empêche de nourrir le débat d'idées et moi je trouve que les idées proposées, défendues, par Emmanuel MACRON, sont souvent novatrices, et que donc je trouve plutôt positif le fait qu'il fasse ce mouvement, à partir du moment où dès le départ, il a été très clair sur ses intentions, et que si c'est pour apporter un plus, plus tard, à la candidature de François HOLLANDE pour la présidentielle, ce n'est que du positif.
ARLETTE CHABOT
Oui, parce que vous soutenez la candidature de François HOLLANDE à l'élection présidentielle, c'est clair.
THIERRY BRAILLARD
Nous sommes depuis 2012 au gouvernement, je pense que nous serons, et nous sommes solidaires du bilan, lorsqu'il sera dressé, à la fin du quinquennat, ne le faisons pas avant, solidaires du bilan, donc il est normal, à partir du moment où on est solidaire de ce bilan, nous soyons derrière le candidat qui portera ce bilan.
ARLETTE CHABOT
Merci Thierry BRAILLARD. Bonne inauguration de Clairefontaine.
THIERRY BRAILLARD
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 avril 2016