Texte intégral
Madame la ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la Recherche,
Madame la directrice générale de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre,
Monsieur le président de l'association des Fils et Filles des déportés juifs de France,
Monsieur le directeur du Mémorial de la Shoah,
Chers jeunes « ambassadeurs de la mémoire »,
Mesdames et messieurs,
Nous sommes, en ce mercredi 23 mars, au cur de la semaine d'éducation et d'actions contre le racisme et l'antisémitisme à laquelle participe l'ensemble du gouvernement. Le moment choisi pour nous réunir ici n'est donc pas anodin.
Le lieu ne l'est pas non plus : au sein de cette salle des glaces du Ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, nous savons tous que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme passe par un incessant travail d'apprentissage de la citoyenneté. Tel est le sens du travail de mémoire que nous devons encourager.
Il n'y pas de meilleur remède à l'intolérance que l'éveil des consciences. Nous n'ignorons pas à ce sujet la qualité de l'engagement du mémorial de la Shoah pour la transmission du souvenir de ce que fut la barbarie des camps. Ces atrocités nous paraissent inouïes encore aujourd'hui. Il est pourtant de notre devoir de rappeler qu'elles ont bien eu lieu, en Europe et en France, il y a de cela quelques décennies seulement.
Dans cette lutte pour la transmission de la mémoire, je voudrais également saluer l'action du ministère de l'Education nationale, de la DGESCO et de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l'Antisémitisme.
Avec ces acteurs institutionnels, nous avions signé, le 27 janvier dernier, une convention pour poursuivre nos actions mémorielles. Je pense par exemple aux projections de films, aux parcours inter-musées, aux expositions itinérantes qui sont autant d'atouts pour sensibiliser le grand public à l'histoire de la Shoah. La cérémonie d'aujourd'hui s'inscrit donc dans la continuité logique de cette initiative.
Notre mobilisation aujourd'hui renforce la dynamique du réseau des lieux de mémoire de la Shoah. Parmi les 11 institutions du réseau, deux d'entre elles (le Centre européen du résistant déporté sur le site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler et le Mémorial national de la prison de Montluc) font partie des Haut Lieux de la Mémoire Nationale du ministère de la Défense.
Le ministère de la Défense, aux côtés de la Direction de la mémoire, du patrimoine, et des archives, de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre et de l'uvre nationale du Bleuet de France, est donc pleinement concerné par cette mise en réseau des lieux de mémoire de la Shoah.
Il mène un patient et fructueux travail de recensement pour les relier et en faire la promotion le plus efficacement possible.
Un sondage de septembre 2014 mené dans 31 pays différents a révélé que 38 % des 16-29 ans pensaient que la visite des lieux historiques était le meilleur moyen de transmettre l'histoire. Je le crois aussi. Voici pourquoi je me félicite des actions de sensibilisation menées par le Réseau à travers la formation de jeunes « ambassadeurs de la mémoire ». J'ai pu discuter avec un certain nombre d'entre eux et j'ai mesuré la force de leur engagement.
Depuis mon entrée en fonctions, j'ai toujours été très attaché à la promotion du tourisme de mémoire. Il permet de mettre en valeur la richesse du patrimoine historique de nos territoires.
Il permet également de transmettre aux plus jeunes générations, de la manière la plus vivante et marquante qui soit, le souvenir et les leçons du passé.
La mobilisation que nous menons s'inscrit donc en cohérence avec nos engagements et nos valeurs.
C'est l'insensibilité et l'ignorance qu'il faut combattre. Car comme le chantait Victor Hugo : « C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime / L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme ».
Ensemble, Madame la Ministre, et vous tous ici présents, nous contribuons à entretenir la flamme du souvenir.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 13 avril 2016