Déclaration de M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire, sur le travail de mémoire au sein de l'Education nationale, à Paris le 31 mars 2016.

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Circonstance : 10e journée nationale des trinômes académiques, le 31 mars 2016

Texte intégral


Madame la Directrice générale de l'enseignement scolaire,
Monsieur le Président de l'Union des Associations d'Auditeurs de l'Institut des Hautes Etudes des Défense Nationale,
Monsieur le Président de la Commission Armée-Jeunesse,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux d'être présents parmi vous pour célébrer la 10e journée annuelle des trinômes académiques. Ces journées ont été mises en œuvre en 2006 pour permettre des échanges, des rencontres, des partages d'expériences et de pratique entre tous les acteurs concernés.
Elles renforcent le protocole à l'origine de ces trinômes, signé en 1982 entre les ministres de l'Education nationale et de la Défense. Dans son préambule, le protocole soulignait que « la notion de sécurité est indissociable en France de l'existence d'une communauté nationale façonnée par l'histoire, animée d'un véritable esprit de défense. »
L'actualité tragique de ces derniers jours nous le rappelle avec plus de force que jamais : la défense de la nation passe par la défense des valeurs républicaines qui sont enseignées à nos enfants dès l'enseignement primaire.
Ces trinômes académiques offrent les outils nécessaires aux professeurs pour dispenser un enseignement de défense à la hauteur des immenses défis d'aujourd'hui.
Il s'agit donc d'intensifier les rapports et les échanges entre les communautés militaire et enseignante. La coordination entre tous les acteurs – représentants du ministère de l'Education nationale, du ministère de la Défense et de l'Institut des Hautes Etudes de Défense nationale – n'a en effet jamais paru aussi pertinente qu'en 2016.
Mais puisque nos valeurs sont un héritage de notre histoire, le travail pédagogique serait incomplet sans un travail de mémoire. Mon rôle est donc favoriser la transmission des leçons de l'histoire de notre pays en direction des plus jeunes générations, qui portent en main le destin de notre nation et d'un continent.
La disparition des témoins directs des dernières guerres rend d'autant plus impérieuse cette obligation.
C'est pourquoi je me rends régulièrement au sein des écoles, des collèges et des lycées. Il y a deux jours, j'étais par exemple au collège Jean Macé de Clichy-la-Garenne, où j'ai inauguré la devise républicaine que les élèves ont souhaité voir inscrire sur le mur de leur établissement.
C'est pourquoi je poursuis une collaboration intense avec le ministère de l'Education nationale. Le mercredi 23 mars, j'ai ainsi signé avec la ministre de l'Education Nationale, une convention liant l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre et la Direction générale de l'enseignement scolaire pour développer la mise en réseau des lieux de la mémoire de la Shoah en France.
C'est pourquoi, en cette année de Centenaire des batailles de Verdun et de la Somme je tiens enfin particulièrement à ce que les jeunes générations soient associées aux cérémonies commémoratives.
Je me félicite donc que le 29 mai prochain, lors de la grande cérémonie franco-allemande qui se déroulera à Verdun, 4000 jeunes, dont 1000 venus d'Allemagne, seront pleinement associés à la scénographie de l'événement.
Cependant, pour former des esprits critiques et éclairés, le travail de mémoire doit être mené dans la durée. Il peut ainsi se prolonger dans la réalisation d'expositions, dans la rencontre régulière avec des anciens combattants ou encore dans des voyages pédagogiques. Des collégiens de Clichy-la-Garenne ont par exemple pu se rendre en Normandie, sur les plages du Débarquement, où ils ont également rencontré un membre des commandos Kieffer.
Ce sont de telles initiatives que les trinômes académiques peuvent encourager. Ces démarches s'inscrivent au plus près des territoires de notre pays et je salue ainsi la pertinence et l'originalité du format des trinômes, qui sont mis en place de manière déconcentrée au niveau des académies.
Rien ne serait possible sans la coordination étroite de tous les services et organismes associés. Je voudrais remercier en les citant l'ensemble des acteurs : l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, la Commission Armée-Jeunesse, l'ONAC-VG, l'Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense et l'ensemble des personnels du monde associatif, du monde enseignant et du monde de la défense.
Ferdinand Buisson, le grand défenseur de la morale laïque à l'école, disait en 1911 que l'éducation doit faire naître « en chaque individu une sorte de force intérieure régissant non seulement les actes, mais (…) toute la direction de la vie ».
C'est cette force intérieure que nous devons nous efforcer de construire quotidiennement tous ensemble.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 14 avril 2016