Déclaration à la presse de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur le conflit du Haut-Karabagh et sur la situation en Syrie, à Paris le 8 avril 2016.

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Hier, on a abordé le sujet du Haut-Karabagh. J'ai pu approfondir cela avec les Russes. Je me rendrai d'ailleurs à Moscou à la fin du mois, mais nous n'avons pas fixé la date. Il y a des propositions, les emplois du temps sont très chargés mais mon homologue russe, M. Lavrov, a vraiment exprimé le souhait que je me rende à Moscou et je le souhaite aussi.
Q - Vous avez senti que M. Lavrov changeait de point de vue ?
R - Quand on arrive à cette étape, il faut comprendre que c'est toujours très difficile. Mais il ne faut pas renoncer, il faut être déterminé à trouver une solution politique, avec des étapes qui permettent aux différentes parties de trouver des solutions.
Ce que nous avons dit avec mon homologue chypriote, c'est qu'il fallait réfléchir à la solution. Le risque est élevé quand on sait ce qui s'est passé en Irak et en Libye. On ne va donc pas refaire les erreurs faites avant. Il faut trouver une solution, avec peut-être une partie des forces du régime et de l'opposition, pour construire une réponse politique qui évite la «dislocation». C'est très important. Il faut aussi voir comment l'on traite la question des minorités, nous en discutons mais tout cela demande du temps et de la patience. Ce que fait M. Staffan de Mistura est difficile et complexe. Il a retardé les choses de quelques jours pour créer un climat plus propice, mais c'est très difficile. Il faut surtout rester concentré.
Q - Et concernant le cessez-le-feu, quel est votre jugement ?
R - La cessation des hostilités est globalement respectée mais il faut reconnaître aussi que seul le régime de Bachar al-Assad se rend coupable de violations de la cessation des hostilités et y a dérogé ces derniers jours et ces dernières heures de façon violente et brutale, ce que nous ne pouvons que condamner. Et puis, il y a encore plus grave, c'est l'accès de l'aide humanitaire qui arrive avec parcimonie, et c'est profondément scandaleux.
Nous répétons et nous ne cesserons de répéter ces exigences.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2016