Point de presse de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur les relations de la France avec la République centrafricaine, la situation politique de ce pays, ses efforts d'assainir ses finances publiques et ses arriérés contractés vis-à-vis des institutions financières internationales, Paris, le 17 septembre 2001.

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Circonstance : Visite de M. Martin Ziguélé, Premier ministre de la République centrafricaine, à Paris, le 17 septembre 2001

Texte intégral

Je voudrais simplement rappeler qu'il était prévu - voilà plusieurs mois - que le président Patassé soit reçu à Paris, le principe en avait été acquis lors du Sommet France/Afrique de Yaoundé à l'occasion d'un entretien entre le président Patassé et le président Chirac.
Les événements en ont un peu décidé autrement, mais le président Patassé a souhaité que le Premier ministre, M. Ziguélé, vienne nous voir pour s'entretenir de la situation et parler de notre coopération.
Ce sont les deux points que nous avons eu l'occasion d'évoquer et puis, en France, il y avait besoin d'une bonne explication. Elle a eu lieu.
Q - Justement, vous vous êtes expliqués sur quoi ? Sur les rumeurs, quelques suspicions qui ont vu le jour après le coup d'Etat du 28 mai où l'on a entendu beaucoup de choses, il y a eu l'affaire de l'exfiltration de Mme Kolingba de la Résidence de France. J'imagine que vous avez parlé de tout cela, pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Nous donner la teneur de vos explications ?
R - Nous ne nous sommes pas livrés à je ne sais quelle galerie de portraits des uns et des autres. Disons que nous sommes conscients d'avoir frôlé le malentendu. Il était important que ce matin l'on puisse rappeler que la France, évidemment, n'est pour rien dans les événements malheureux qu'a connu la Centrafrique, singulièrement sa capitale ; que la France, évidemment, demeure le premier partenaire de la Centrafrique ; et qu'il s'agit maintenant à la fois de réexaminer en quelque sorte la situation et d'adapter notre coopération aux besoins d'un pays qui a - c'est ce que disait Monsieur le Premier ministre ce matin - la ferme volonté de se sortir de cette situation.
Sortir de la situation, cela veut dire améliorer les données économiques et sociales, cela veut dire aussi continuer à apaiser une situation intérieure sans laquelle il n'y a pas non plus de développement possible. C'est de tout cela dont nous avons parlé sans oublier ce grand voisin qui est le Congo et dont la Centrafrique paie une part des conséquences malheureuses que la guerre y provoque. C'est dire assez si la Centrafrique a aussi un puissant intérêt à voir la situation s'améliorer. Nous n'avons pas eu encore trop le temps d'évoquer cette situation.
Q - Monsieur le Ministre, que va faire la France maintenant ?
R - J'ai dit au Premier ministre que nous étions sensibles aux efforts qu'il a entrepris afin de préserver ses bonnes relations avec la France et la République centrafricaine ces derniers mois. Nous étions sensibles aux efforts qui sont entrepris pour assainir les finances publiques, c'est une priorité du gouvernement de Centrafrique. C'est aussi sur ce plan là en particulier que la demande de coopération française a été fortement exprimée. Nous allons essayer aussi d'intensifier l'effort dans cette direction.
J'ai été sensible aussi à l'argument relatif à la question des arriérés que la Centrafrique a contractés vis-à-vis d'un certain nombre d'institutions financières et dont l'existence bloque en quelque sorte la mise en place d'un programme d'investissements dont évidemment la Centrafrique a besoin, en particulier dans ces domaines sensibles que sont l'éducation et la santé. C'est une question que nous allons examiner avec le ministère des Finances français, mais il faut aussi l'examiner avec les institutions financières internationales, et avec le Fonds monétaire, la Banque mondiale, la Banque africaine, nous sommes convenus de reparler et d'approfondir notre dialogue.
Le Premier ministre d'ailleurs va continuer tout à l'heure cet entretien avec les responsables de ces questions et rencontrera demain à la fois les représentants du ministère des Finances et de l'Agence française de développement. Ces questions seront au cur des entretiens.
J'ai été heureux de faire la connaissance du Premier ministre de Centrafrique et je crois que nous avons eu un bon entretien./.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 2001)