Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
Vous avez raison, vous avez décrit la situation telle qu'elle est, et elle est préoccupante. Chaque jour, on voit cette tension qui monte et qui se traduit par des violences dans les Territoires palestiniens comme en Israël. Cet engrenage de violence est particulièrement dramatique et, surtout, il conduit à un désespoir.
On voit aussi la colonisation qui se poursuit, la colonisation que l'on voit quand on va sur le terrain et j'ai pu m'en rendre compte à l'occasion de ma visite, comme celle que le Premier ministre a faite plusieurs jours après. La France ne se résigne pas à ce statu quo, la France s'inscrit dans la perspective qui est la seule possible, la seule qui donnera à nouveau de la confiance et que vous avez rappelée, qui avait été celle de la France lorsque François Mitterrand s'était exprimé devant la Knesset : la perspective de deux États, vivant côte-à-côte en sécurité et qui s'inscrit dans une perspective de développement et de relations avec les pays de la région mais aussi avec l'Europe.
La France n'a pas voulu se résigner à ce statu quo et elle a pris cette initiative. Elle n'est pas facile, j'en conviens ; elle demande beaucoup de persuasion et c'est vrai que si l'on écoute le Premier ministre israélien, il dit : «Je veux, avec le gouvernement israélien, des négociations directes».
Mais force est de constater que cela ne fonctionne pas. Il faut donc reprendre une initiative à l'échelle de la communauté internationale qu'il faut remobiliser. C'est le sens de la réunion du 3 juin à laquelle participeront les membres permanents du conseil de sécurité, dont les États-Unis, vous les avez cités. La date prévue du 30 mai a été reportée de quelques jours pour tenir compte des contraintes des agendas des uns et des autres, les pays du Quartet ainsi que les pays arabes et beaucoup de pays européens.
Chaque jour qui passe montre qu'il y a une adhésion à la démarche. La voie est étroite, mais c'est la voie de l'espoir, c'est la voie du volontarisme politique. Nous voulons que l'espoir de deux États soit à nouveau dans l'actualité et la France y travaillera de toutes ses forces.
Je vous remercie du soutien que vous apportez à cette démarche d'espoir.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mai 2016