Texte intégral
Le World Humanitarian Summit est présidé par Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, Recep Erdogan, Président turc, Angela Merkel, Chancelière allemande, Habib Essid, Premier ministre tunisien et Joseph Boakai, Vice-président du Liberia.
Agir pour le climat, c'est prévenir des guerres et des catastrophes humanitaires. En effet, les crises humanitaires frappent les victimes des guerres et les victimes des catastrophes climatiques.
On estime à 200 millions le nombre de déplacés d'ici la fin de ce siècle.
Ce premier sommet humanitaire des Nations unies s'inscrit dans une séquence dense d'événements qui sont reliés entre eux, ce qui rend l'action plus efficace :
· Mars 2015, Conférence de Sendaï sur la prévention des risques : la France a proposé le système d'alerte Crews, notamment pour les petites îles,
· Juillet 2015, Conférence d'Addis-Abeba : financement du développement,
· Septembre 2015, Sommet sur les ODD (Objectifs de développement durable) à New York,
· Décembre 2015, COP21 : Accord de Paris sur le Climat.
Il y a de forts points communs entre ces étapes : les questions d'urgence, de catastrophes humanitaires, de prévention, mais aussi de solutions dans le cadre du développement durable, permettant la résilience.
En effet, s'agissant des déplacements forcés, les Nations unies estiment à 17 années leur durée moyenne. Il faut donc passer de l'urgence à la durabilité, d'une part, et redoubler d'effort pour empêcher les conflits, prévenir les guerres, développer les médiations.
Le monde doit déjà se préparer à affronter de plus en plus de catastrophes climatiques, il ne peut pas, en plus, supporter les conflits déclenchés par l'agressivité humaine, le pouvoir, l'argent, les haines.
Lutter contre les effets du dérèglement climatique c'est aller à la racine du problème.
« Un réchauffement qui se poursuit c'est la guerre qui s'annonce » a dit le Président de la République, François Hollande, à la COP21.
Sécurité alimentaire, accès à l'eau, sécurité sanitaire, montée des eaux et menaces sur les villes côtières, alternance de violents cyclones, inondations et sécheresses : la dignité humaine et la survie sont en cause pour des dizaines de millions de personnes vulnérables.
Il y a deux ans, des chercheurs ont analysé 45 conflits intervenus depuis 1950. Ils avaient tous un lien avec le climat, en particulier les sécheresses qui provoquent la flambée des prix alimentaires et donc des révoltes de la faim, qui elles-mêmes conduisent au terrorisme.
Par conséquents, les politiques agricoles durables, l'accès aux énergies renouvelables et aux réserves d'eau constituent de puissants moyens de prévention.
La protection des populations vulnérables est un problème central. La France propose de prendre deux initiatives en liaison avec les Nations unies :
- Pour les enfants, Conférence internationale en février 2017 à l'occasion du dixième anniversaire de l'adoption des Principes de Paris et 12 ans après la résolution 1612 du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés. La dimension catastrophe climatique y sera intégrée. Les besoins en éducation sont considérables car les crises privent 75 millions d'enfants d'y accéder.
- Un événement en marge de la semaine ministérielle de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, sur le thème « Femmes et sécurité », en référence à la résolution 1325 du Conseil de Sécurité. La catastrophe climatique y sera intégrée.
Comme j'ai eu l'occasion de le dire dans le cadre d'un événement sur les femmes pendants la COP21 et lors d'un événement organisé la veille de la signature de l'Accord de Paris du 22 avril 2016 : les femmes sont plus durement victimes des catastrophes, mais si on leur donne les moyens et le pouvoir d'agir, alors elles en sont aussi la solution.
Des projets régionaux efficaces sont attendus. Quelques exemples de situations critiques :
- Dans les deltas, la seule augmentation de 50 cm du niveau de la mer va entraîner le déplacement de millions de personnes et la destruction de terres agricoles.
- La disparition du lac Tchad a entraîné l'essor de Boko Haram par la destruction des communautés villageoises et des équilibres alimentaires.
- Les sécheresses très dures en Afrique australe entraînent des famines et des déplacements massifs Sud-Sud, très déstabilisateurs pour ces pays.
Plusieurs projets régionaux ont été lancés lors de la COP21 : sur le lac Tchad, la Grande muraille verte et aussi l'initiative Énergies renouvelables en Afrique pour laquelle je présenterai un rapport d'étape à l'occasion de la réunion de la Banque africaine de développement.
On peut considérer que les 100 milliards de dollars annuels, prévus d'ici 2020 puis tous les ans, dans la décision de l'Accord de Paris contribuent à la prévention des conflits climatiques.
L'initiative de la plateforme Nansen sur les déplacés climatiques qui est lancée à l'occasion de ce sommet humanitaire, suite à l'initiative de la Norvège et de la Suisse, vise à renforcer la coordination internationale, échanger sur les pratiques efficaces, combler les lacunes en matière de connaissances et de données.
Agir pour le climat, pour la justice climatique, c'est agir pour la paix. C'est la raison pour laquelle l'Accord de Paris, signé le 22 avril par 177 parties, doit être pleinement mise en oeuvre. 190 pays ont annoncé leur plan d'action nationale. C'est un levier pour prévenir et gérer les crises humanitaires. Les ratifications par les États doivent s'accélérer. L'esprit est là, à nous d'en être à la hauteur.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 1er juin 2016
Agir pour le climat, c'est prévenir des guerres et des catastrophes humanitaires. En effet, les crises humanitaires frappent les victimes des guerres et les victimes des catastrophes climatiques.
On estime à 200 millions le nombre de déplacés d'ici la fin de ce siècle.
Ce premier sommet humanitaire des Nations unies s'inscrit dans une séquence dense d'événements qui sont reliés entre eux, ce qui rend l'action plus efficace :
· Mars 2015, Conférence de Sendaï sur la prévention des risques : la France a proposé le système d'alerte Crews, notamment pour les petites îles,
· Juillet 2015, Conférence d'Addis-Abeba : financement du développement,
· Septembre 2015, Sommet sur les ODD (Objectifs de développement durable) à New York,
· Décembre 2015, COP21 : Accord de Paris sur le Climat.
Il y a de forts points communs entre ces étapes : les questions d'urgence, de catastrophes humanitaires, de prévention, mais aussi de solutions dans le cadre du développement durable, permettant la résilience.
En effet, s'agissant des déplacements forcés, les Nations unies estiment à 17 années leur durée moyenne. Il faut donc passer de l'urgence à la durabilité, d'une part, et redoubler d'effort pour empêcher les conflits, prévenir les guerres, développer les médiations.
Le monde doit déjà se préparer à affronter de plus en plus de catastrophes climatiques, il ne peut pas, en plus, supporter les conflits déclenchés par l'agressivité humaine, le pouvoir, l'argent, les haines.
Lutter contre les effets du dérèglement climatique c'est aller à la racine du problème.
« Un réchauffement qui se poursuit c'est la guerre qui s'annonce » a dit le Président de la République, François Hollande, à la COP21.
Sécurité alimentaire, accès à l'eau, sécurité sanitaire, montée des eaux et menaces sur les villes côtières, alternance de violents cyclones, inondations et sécheresses : la dignité humaine et la survie sont en cause pour des dizaines de millions de personnes vulnérables.
Il y a deux ans, des chercheurs ont analysé 45 conflits intervenus depuis 1950. Ils avaient tous un lien avec le climat, en particulier les sécheresses qui provoquent la flambée des prix alimentaires et donc des révoltes de la faim, qui elles-mêmes conduisent au terrorisme.
Par conséquents, les politiques agricoles durables, l'accès aux énergies renouvelables et aux réserves d'eau constituent de puissants moyens de prévention.
La protection des populations vulnérables est un problème central. La France propose de prendre deux initiatives en liaison avec les Nations unies :
- Pour les enfants, Conférence internationale en février 2017 à l'occasion du dixième anniversaire de l'adoption des Principes de Paris et 12 ans après la résolution 1612 du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés. La dimension catastrophe climatique y sera intégrée. Les besoins en éducation sont considérables car les crises privent 75 millions d'enfants d'y accéder.
- Un événement en marge de la semaine ministérielle de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, sur le thème « Femmes et sécurité », en référence à la résolution 1325 du Conseil de Sécurité. La catastrophe climatique y sera intégrée.
Comme j'ai eu l'occasion de le dire dans le cadre d'un événement sur les femmes pendants la COP21 et lors d'un événement organisé la veille de la signature de l'Accord de Paris du 22 avril 2016 : les femmes sont plus durement victimes des catastrophes, mais si on leur donne les moyens et le pouvoir d'agir, alors elles en sont aussi la solution.
Des projets régionaux efficaces sont attendus. Quelques exemples de situations critiques :
- Dans les deltas, la seule augmentation de 50 cm du niveau de la mer va entraîner le déplacement de millions de personnes et la destruction de terres agricoles.
- La disparition du lac Tchad a entraîné l'essor de Boko Haram par la destruction des communautés villageoises et des équilibres alimentaires.
- Les sécheresses très dures en Afrique australe entraînent des famines et des déplacements massifs Sud-Sud, très déstabilisateurs pour ces pays.
Plusieurs projets régionaux ont été lancés lors de la COP21 : sur le lac Tchad, la Grande muraille verte et aussi l'initiative Énergies renouvelables en Afrique pour laquelle je présenterai un rapport d'étape à l'occasion de la réunion de la Banque africaine de développement.
On peut considérer que les 100 milliards de dollars annuels, prévus d'ici 2020 puis tous les ans, dans la décision de l'Accord de Paris contribuent à la prévention des conflits climatiques.
L'initiative de la plateforme Nansen sur les déplacés climatiques qui est lancée à l'occasion de ce sommet humanitaire, suite à l'initiative de la Norvège et de la Suisse, vise à renforcer la coordination internationale, échanger sur les pratiques efficaces, combler les lacunes en matière de connaissances et de données.
Agir pour le climat, pour la justice climatique, c'est agir pour la paix. C'est la raison pour laquelle l'Accord de Paris, signé le 22 avril par 177 parties, doit être pleinement mise en oeuvre. 190 pays ont annoncé leur plan d'action nationale. C'est un levier pour prévenir et gérer les crises humanitaires. Les ratifications par les États doivent s'accélérer. L'esprit est là, à nous d'en être à la hauteur.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 1er juin 2016