Texte intégral
Monsieur le préfet,
Messieurs les députés,
Messieurs les sénateurs,
Monsieur le Président du Conseil Départemental de la Somme,
Madame la représentante du Président du Conseil Régional des Hauts-de-France,
Monsieur le Maire de Thiepval,
Mesdames, Messieurs les conseillers régionaux, conseillers départementaux, maires, adjoints, conseillers municipaux,
Mesdames, Messieurs, les représentants des ambassades d'Australie, du Royaume-Uni, d'Allemagne et du Pérou,
Madame la Présidente de l'Historial de la Grande Guerre,
Mesdames et Messieurs les représentants d'associations d'anciens combattants,
Mesdames et messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et messieurs,
L'artiste Joe Sacco, qui est l'auteur de la magnifique fresque désormais exposée au centre d'accueil et d'interprétation de Thiepval, décrivait en ces mots, à l'occasion du centenaire du commencement de la Grande Guerre, sa vision de la bataille de la Somme : « En 1916, des centaines de milliers d'hommes ont péri pour un gain quasi nul. On les envoyait directement à la mort. C'est terrifiant. »
Le 1er juillet 2016, dans moins d'un mois, nous nous tiendrons sur les lieux mêmes d'un affrontement tragique. Car le 1er juillet 1916 reste encore aujourd'hui le jour le plus sombre de toute l'histoire britannique.
Durant toute la saison commémorative du centenaire, le département de la Somme accueillera des milliers d'invités et de visiteurs et a souhaité avec l'Etat et grâce à l'engagement de la Mission du Centenaire se montrer à la hauteur d'un tel événement.
Le 1er juillet dernier, je me suis rendu à Thiepval pour confirmer le soutien du gouvernement à l'extension du musée et du centre d'accueil et d'interprétation de Thiepval. Je suis aujourd'hui heureux de constater les progrès réalisés. Le centre d'accueil et d'interprétation, grâce à ses 400m² de nouveaux espaces muséographiques, est ainsi confirmé comme le pôle de référence mémoriel et pédagogique de la bataille. A l'image du Mémorial de Verdun, que le président de la République française et la chancelière de la République fédérale allemande ont inauguré dimanche dernier, ou de l'Historial franco-allemand du Hartmannswillerkopf, le centre de Thiepval est un musée-site, au plus près du champ de bataille. C'est là sa première force.
Sa deuxième force est de se tenir au plus près de la recherche scientifique dans une perspective d'internationalisation de l'historiographie.
Je salue à cet égard la contribution de nombreux historiens dont Gerd Krumeich et Jean-Michel Steg. L'historial de la Grande Guerre de Péronne a montré combien est fructueuse la collaboration avec les historiens.
Les nouveaux d'espaces d'exposition permanente mettent l'accent sur une documentation iconographique riche et détaillée qui permettra, tout en respectant la mémoire de la bataille, d'attirer de nouveaux publics et je pense en particulier aux plus jeunes générations.
Je prendrais pour exemple la fresque de Joe Sacco qui sera installée de manière permanente au centre d'interprétation de Thiepval.
Cette fresque, signée d'un auteur à la renommée mondiale, est le fruit d'un partenariat entre l'association amiénoise « On a marché sur la bulle » et la Mission du Centenaire. Elle est le fruit du travail engagé à l'occasion du centenaire des commémorations. Un large public francilien a déjà pu la découvrir dans les couloirs de la station Montparnasse. Je me félicite de ce travail et de l'efficacité de la coopération engagée.
Les nouveaux espaces rendent également hommage à la diversité des origines des combattants de la bataille. Nombre de soldats, des armées française ou britannique, venaient en effet d'Afrique ou d'Inde. Ils étaient de toutes les couleurs de peau et de toutes les religions, mais tous sont tombés aux côtés de leurs frères d'armes et méritent le même hommage.
En cette période de centenaire, je porte une ambition, celle de rassembler toutes les mémoires, celles des combattants de métropole ou des colonies, celles aussi des civils, et ceci, dans un souci d'apaisement et de respect pour la vérité historique.
Nous devons être conscients que ces commémorations ont une résonance internationale, car c'est toute la France et même plusieurs continents qui sont concernés par la bataille de la Somme.
Les cérémonies commémoratives sont l'occasion de donner à la fois un large écho à la saison mémorielle et une véritable dimension culturelle. Ainsi, je me félicite des nombreuses initiatives portées par le projet « 14-18 NOW » à travers l'art contemporain, la danse, le théâtre, le cinéma, la musique et la poésie.
Des partenariats internationaux sont tissés, par exemple entre le festival de la bande dessinée d'Amiens et l'International Comics Festival de Kendal au Royaume-Uni dans le cadre du centenaire de la bataille de la Somme.
Le cycle « Somme 2016 » est un puissant vecteur d'attractivité pour le territoire. Il s'agit de faire connaître à chacun la richesse mémorielle de la région. C'est dans cette perspective d'être un lieu d'accueil pour des milliers de visiteurs qui a conduit à repenser le musée-site de Thiepval.
Depuis ma prise de fonctions, j'encourage le tourisme de mémoire, qui est un moyen de renforcer le dynamisme économique des territoires tout en portant chacun à effectuer son travail de mémoire.
C'est pourquoi a été mis en place le réseau « Somme Battlefields'partner ». Il regroupe plus de 200 professionnels du tourisme. Je me suis particulièrement investi dans la promotion de toutes ces initiatives, comme par exemple à l'occasion du salon international du tourisme à Berlin en mars 2016.
Aujourd'hui, la Somme est prête pour accueillir la grande cérémonie du 1er juillet prochain. Le ministère de la Défense, par l'intermédiaire de la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives y prendra part dans la mesure où il soutient financièrement le projet
Je voudrais remercier l'ensemble des acteurs qui nous ont aidé dont en premier lieu le Conseil Départemental de la Somme, qui a été un acteur précurseur en matière de mise en valeur du patrimoine historique.
Je salue encore pour leurs contributions le ministère des Affaires Etrangères de la République Fédérale d'Allemagne, la Mission du centenaire, le conseil scientifique de l'INRAP et du Musée de l'air et de l'espace du Bourget et de nombreuses autres institutions comme l'Office National des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre, le Souvenir Français, le Mémorial de Verdun et le Musée de Meaux. Le patrimoine de la Somme mérite enfin une étroite collaboration franco-anglaise. C'est pourquoi je me félicite dans ce cadre du partenariat noué entre l'Historial de Péronne et la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) dont je salue les représentants ici présents.
Nous serons au rendez-vous pour honorer la mémoire de ceux qui, il y a un siècle de cela, ont fait le sacrifice suprême pour défendre sur notre sol leur pays. Avec le musée-site de Thiepval, leur mémoire vivra longtemps encore, au plus près du champ de bataille. Je vous remercie.Source http://www.defense.gouv.fr, le 7 juin 2016