Déclaration de Mme Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux personnes âgées et à l'autonomie, sur la mise en oeuvre de la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, Nancy le 1er juin 2016.

Prononcé le 1er juin 2016

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Texte intégral


Vous le savez, la conférence des financeurs est une des mesures clés de la loi d'Adaptation de la société au vieillissement, adoptée le 28 décembre 2015. Cette loi était très attendue, pour répondre aux défis démographiques de demain, mais également pour faire en sorte que nos aînés vieillissent dans de bonnes conditions, dès aujourd'hui.
Vous le constatez, le gouvernement impulse des changements indispensables pour notre société. Mais cette impulsion n'est pas tout. C'est au plus près des réalités du terrain que peuvent se mettre en place de manière efficace et réaliste, les lois votées. Chaque territoire a son histoire, ses spécificités, ses succès, ses difficultés, ses besoins propres. C'est pour cela que les conférences départementales constituent des « outils » essentiels.
- En établissant un diagnostic des besoins des personnes âgées de plus de 60 ans,
- En recensant les initiatives locales existantes,
- En coordonnant les actions de prévention individuelles et collectives et leur financement, ces conférences donnent à chaque territoire l'opportunité d'ajuster son action, en concertation, en tenant compte et en respectant la place de chacun des acteurs de cette prévention, au plus près de ses concitoyennes et de ses concitoyens.
Dès juin 2015 et pendant près de 7 mois, 24 départements dont la Meurthe et Moselle ont participé à une phase de préfiguration des conférences des financeurs, co-pilotée par la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA) et la direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS). Ils ont ainsi démontré la pertinence d'un tel outil. Et permis à la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie de co-construire, avec l'ensemble des acteurs concernés, une méthodologie d'accompagnement.
Si aujourd'hui les personnes âgées de 60 ans et plus représentent 15 millions de personnes, elles seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. C'est un défi immense pour notre pays tout entier.
Cette transition démographique sans précédent implique de repenser nos rapports au vieillissement, et nous pousse à nous questionner sur la place que nous souhaitons pour nos aînés dans la société, la façon dont cette question doit irriguer l'ensemble de nos politiques publiques.
Et ces questions concernent tous les champs de la vie. L'habitat, l'urbanisme, les transports, les relations interpersonnelles, la façon dont nous accompagnons les personnes fragilisées à domicile ou en établissement.
Cela suppose d'avoir le courage d'interroger nos pratiques, de créer plus de transversalité et de concertation dans la programmation de la politique de l'autonomie, de partager la prise de décision. C'est ce qu'a fait le gouvernement avec la loi d'adaptation de la société au vieillissement, notamment. Et c'est ce que font, chacun à leur niveau, les territoires.
En tant que Secrétaire d'Etat aux personnes âgées et à l'autonomie, je mets en œuvre la loi d'adaptation de la société au vieillissement. Et je constate avec satisfaction que la dynamique de co-construction remporte l'adhésion. Aussi bien des acteurs publics ou privés, que des personnes âgées et de leur entourage. Voilà pourquoi nous devons continuer d'avancer ensemble.
Avancer ensemble, c'est se rappeler en permanence pour qui nous œuvrons. Et s'appuyer sur tous les savoir-faire, toutes les compétences, dans le respect de la place de chacun, pour mettre en œuvre des politiques qui fassent sens pour nos concitoyens, qui leur soient à la fois accessibles et lisibles. Aujourd'hui, à travers la mise en œuvre des conférences des financeurs, c'est ce que nous faisons.
Adapter la société au vieillissement, c'est offrir un cadre bienveillant à chacune et chacun, quels que soient son âge et ses fragilités. C'est faire en sorte que toute citoyenne, tout citoyen, subissant les effets de l'âge se sente à sa place dans la ville, dans la vie. Que son parcours ne soit pas vécu comme une succession d'embûches mais comme une succession d'étapes où il ou elle se sente accompagné.e, guidé.e au mieux.
En matière de prévention, de nombreux dispositifs existent déjà, qu'ils émanent de l'Etat, des collectivités locales, des caisses de retraite, des mutuelles, des associations. Ils font la richesse des territoires. Cette diversité est essentielle, mais nécessite d'être coordonnée, dans le respect des prérogatives de chacun. Il en va de la bonne utilisation des financements en jeu et surtout de la cohérence et de la lisibilité des actions déployées, sur un même territoire et pour les mêmes citoyens.
C'est la reconnaissance de la place et de l'investissement de chacun qui fera la réussite de ces conférences.
A ce jour, 80 départements ont pris contact ou accédé aux outils mis à disposition par la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA), dans le cadre de sa mission d'animation. C'est la marque d'un investissement certain sur le sujet et je ne peux que m'en féliciter, moins de 6 mois après la promulgation de la loi.
Nous aiderons les autres à s'engager dans cette voie et cette journée en est la meilleure preuve.
Par ailleurs, j'ai demandé à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie de mobiliser des crédits d'ingénierie spécifiques pour vous permettre une mise en œuvre rapide et efficace de cette mesure de la loi. Ce sont 30 000 euros supplémentaires qui seront alloués aux 24 départements préfigurateurs et 60 000 euros pour ceux qui ne l'ont pas été.
Vous le voyez, tout est mis en œuvre pour que la loi d'adaptation de la société au vieillissement s'applique rapidement et concrètement. Nous devons faciliter le travail collectif. Reconnaître le savoir-faire de chacun. Et créer des dynamiques au service de nos concitoyens. Pour que bien vieillir devienne la norme. C'est une société qui doit changer dans son ensemble, et chacun doit y contribuer à sa mesure. C'est à la fois une vigilance de tous les instants et un travail de longue haleine. Mais une chose est sûre, la course est engagée.
Lors de mes déplacements, à travers la France, à la rencontre des professionnels du secteur, de porteurs de projets, des élus, je constate avec plaisir que les choses avancent. Penser nos villes et nos territoires autrement, adapter nos logements, mieux structurer nos politiques d'accompagnement, imaginer l'usage utile des nouvelles technologies. Nous parlons bien ici de la citoyenneté de nos aînés. Ce que nous promouvons, ensemble, c'est la République du respect. Ce sera notre réussite collective.
Je vous remercie
source http://social-sante.gouv.fr, le 8 juin 2016