Texte intégral
Jean-Marc AYRAULT : "C'est une très bonne nouvelle que le Conseil de sécurité de l'ONU ait approuvé une extension de la mission européenne Eunavfor Sophia en Méditerranée centrale. C'était une revendication très importante de la France, et de l'Allemagne, puisque nous avons beaucoup travaillé ensemble. Nous avons, avec les Britanniques, membres permanents du Conseil de sécurité, voté cette résolution. Cette résolution, qui donne des moyens supplémentaires pour contrôler les trafics d'armes en Méditerranée centrale, a été votée à l'unanimité. C'est donc un beau succès. Il faut maintenant agir concrètement, à la fois contre tous ceux qui exploitent les migrants -les passeurs, qui gagnent beaucoup d'argent avec leurs navires et qui exploitent la misère : on voit tant de naufrages et de tragédies- et puis il y a cette lutte contre le trafic d'armes qui profite à Daech.
Il y a un autre point à l'ordre du jour du Conseil des ministres des Affaires étrangères aujourd'hui, auquel la France est très attachée, c'est le Sahel. Là aussi les Européens sont très engagés. Nous allons renouveler le mandat de la mission des Nations unies, avec des moyens supplémentaires. Beaucoup de pays européens y contribuent. La France est très engagée comme vous le savez depuis le début. Là, on est au cur de l'avenir de l'Afrique et de la relation entre l'Europe et l'Afrique. Il faut donner une suite concrète au sommet de La Valette : il faut aider à la sécurité de ces pays je pense à ceux qui luttent contre Al Qaïda mais aussi ceux qui luttent contre Boko Haram : il faut leur donner les moyens de se former, de s'équiper- et puis il faut aussi les aider au développement. C'est le grand défi de la solidarité entre l'Europe et l'Afrique.
Et puis il y a évidemment aujourd'hui d'autres sujets à l'ordre du jour, dont un pour lequel la France a pris une initiative très forte après en avoir parlé au niveau du Conseil Affaires étrangères de l'UE : c'est l'initiative de paix au Proche orient. Je vais faire aujourd'hui un compte-rendu de la réunion du 3 juin à Paris, qui a été un succès, et faire des propositions concrètes pour que, d'ici la fin de ce mois, nous ayons déjà franchi de nouvelles étapes et associé le maximum de pays afin que l'espoir revienne. Vous voyez bien que la violence non-seulement demeure, mais se développe en Israël et en Palestine. C'est un danger immense. Nous voulons prendre toute notre part pour que la perspective de paix, qui passe par deux Etats Israël et Palestine-, vivant en paix et sécurité, devienne enfin une réalité.
Q - Quel est votre message aux Britanniques avant le référendum ?
C'est un message vraiment sincère. Le premier ministre britannique a pris un risque, il a pris ses responsabilités en politique intérieure. Mais je crois que ce que je pourrais dire aux Britanniques c'est que c'est leur choix, libre et sans ingérence, mais qu'en même temps les Européens, tous les Européens, sont tournés vers le peuple britannique, car nous avons notre histoire nous le rappelle- une longue vie en commun. Des tragédies mais aussi beaucoup d'espoir. Aujourd'hui, le choix que fera le peuple britannique sera important pour lui, mais aussi pour l'Europe. J'appelle donc les Britanniques, au moment du choix, à avoir en tête ce grand défi historique.
Je vous remercie".
Source http://www.rpfrance.eu, le 28 juin 2016