Texte intégral
C'est la deuxième fois, depuis que je suis Premier ministre, que j'ai le plaisir et l'honneur de me retrouver parmi les anciens combattants. La première fois, c'était en septembre, à VERDUN, pour le 65ème anniversaire d'une bataille qui a décidé, en fait, de l'issue de la première guerre mondiale et qui a permis que soit signée cette armistice dont nous célébrons ici, ensemble, le 63ème anniversaire.
L'émotion d'un Premier ministre dans de telles circonstances est réelle et profonde. Car c'est confronté à de tels souvenirs que chacun mesure le poids de nos responsabilités collectives et que, pour ma part - si vous le permettez - je mesure le poids de la charge qui est aujourd'hui la mienne.
Certes les difficultés auxquelles nous devons faire face, les assauts auxquels la communauté nationale est soumise, sont d'une autre nature que ceux que nous évoquons aujourd'hui. Moins sanglants heureusement, moins dramatiques peut-être. Mais la bataille économique que nous devons mener exige autant de courage, autant de patience, autant d'opiniâtreté que les poilus d'hier ont su en manifester. Elle exige surtout que, comme en 1914-18 l'ensemble de la communauté nationale sache se rassembler, sache unir ses forces pour la défense de notre patrimoine commun.
C'est ce que je ne cesse de répéter depuis des semaines, de ville en ville, de province en province. Et je crois, qu'en ce lieu, à cette date, chacun de nous comprend mieux ce qui nous uni en profondeur, ce qui, au-delà de nos différences, au-delà de la diversité de nos analyses, fonde notre communauté et implique que tous ensemble, par un effort de solidarité, nous relevions les défis qui nous sont lancés et, en premier lieu, celui du chômage. Car si la guerre peut détruire physiquement des sociétés, le chômage, en minant notre tissu social, en pesant trop lourdement sur notre économie, peut aboutir au même résultat.
On l'a bien vu d'ailleurs au lendemain de la première guerre mondiale, de cette guerre qui devait être "la der des der". La crise économique, le chômage, ont permis que ressurgisse le spectre que l'on croyait à jamais disparu.
Les anciens, ici présents, le savent bien eux qui, par deux fois, ont subi dans leur chair les tournants de la guerre. Il leur revient de le dire aux jeunes, de transmettre le fruit de leur expérience, d'expliquer qu'une société qui se dérègle c'est, à terme, la voie du chaos qui s'ouvre.
Voilà pourquoi cet anniversaire est pour moi -et je l'espère pour nous tous- un moment d'émotion, de réflexion et de méditation.
Les peuples d'Europe précipités à deux reprises dans la tourmente en ont tiré des leçons. Ils ont entrepris de construire un ensemble qui interdise la reproduction de tels affrontements. De ce fait, le développement des pays concernés est solidaire. Chacun sait bien, par exemple, que la France et l'Allemagne Fédérale sont devenus les deux principaux partenaires commerciaux. Une telle évolution est bien sûr bénéfique et elle doit être approfondie, même si cela ne va pas sans contraintes.
Voilà pourquoi le Président de la République et le gouvernement ont demandé que de nouvelles politiques communes soient mises au point, qu'ils insistent pour qu'enfin la communauté ne soit pas simplement une zone de libre échange mais que soit mis en place un véritable espace social européen.
Car la défense de l'homme passe aussi -et je devrais sans doute dire d'abord- par un plus grand respect de ses droits sociaux, de ses droits de citoyen. Elle passe aussi, et bien sûr, par la défense de sa liberté au sens le plus immédiat du terme. C'est-à-dire par la défense de son territoire, de sa patrie.
En dépit de la lutte engagée par le gouvernement sur le plan économique, pour la relance et pour l'emploi, notre effort de défense a été maintenu. Bien sûr, j'entends des voix s'élever pour nous prêcher le pacifisme et le désarmement. Il s'agit là d'un noble idéal et d'un bel objectif.
Mais il ne faudrait pas que derrière ce discours certains essayent de nous proposer une nouvelle orientation diplomatique qui s'appelle le neutralisme.
Pour pouvoir parler et être entendue, pour pouvoir mener à bien l'expérience engagée, la France doit préserver son indépendance et demeurer fidèle à ses alliances. Il ne suffit pas de réclamer la paix pour l'obtenir. Il faut la construire et nous ne pourrions y parvenir en position de faiblesse.
Pour bâtir une paix durable, l'équilibre des forces est un préalable.
Pour permettre à la France d'explorer des voies nouvelles, l'existence d'une défense autonome, fondée sur la dissuasion nucléaire, est indispensable.Cette attitude s'inscrit dans le droit fil du combat mené par nos anciens. Elle manifeste que le sens de leur sacrifice a été compris, qu'il est respecté. J'en apporte le témoignage à vous tous, anciens des combats de la France que je remercie d'être ici. Je vous apporte également le témoignage d'affection auquel vous avez droit.
L'émotion d'un Premier ministre dans de telles circonstances est réelle et profonde. Car c'est confronté à de tels souvenirs que chacun mesure le poids de nos responsabilités collectives et que, pour ma part - si vous le permettez - je mesure le poids de la charge qui est aujourd'hui la mienne.
Certes les difficultés auxquelles nous devons faire face, les assauts auxquels la communauté nationale est soumise, sont d'une autre nature que ceux que nous évoquons aujourd'hui. Moins sanglants heureusement, moins dramatiques peut-être. Mais la bataille économique que nous devons mener exige autant de courage, autant de patience, autant d'opiniâtreté que les poilus d'hier ont su en manifester. Elle exige surtout que, comme en 1914-18 l'ensemble de la communauté nationale sache se rassembler, sache unir ses forces pour la défense de notre patrimoine commun.
C'est ce que je ne cesse de répéter depuis des semaines, de ville en ville, de province en province. Et je crois, qu'en ce lieu, à cette date, chacun de nous comprend mieux ce qui nous uni en profondeur, ce qui, au-delà de nos différences, au-delà de la diversité de nos analyses, fonde notre communauté et implique que tous ensemble, par un effort de solidarité, nous relevions les défis qui nous sont lancés et, en premier lieu, celui du chômage. Car si la guerre peut détruire physiquement des sociétés, le chômage, en minant notre tissu social, en pesant trop lourdement sur notre économie, peut aboutir au même résultat.
On l'a bien vu d'ailleurs au lendemain de la première guerre mondiale, de cette guerre qui devait être "la der des der". La crise économique, le chômage, ont permis que ressurgisse le spectre que l'on croyait à jamais disparu.
Les anciens, ici présents, le savent bien eux qui, par deux fois, ont subi dans leur chair les tournants de la guerre. Il leur revient de le dire aux jeunes, de transmettre le fruit de leur expérience, d'expliquer qu'une société qui se dérègle c'est, à terme, la voie du chaos qui s'ouvre.
Voilà pourquoi cet anniversaire est pour moi -et je l'espère pour nous tous- un moment d'émotion, de réflexion et de méditation.
Les peuples d'Europe précipités à deux reprises dans la tourmente en ont tiré des leçons. Ils ont entrepris de construire un ensemble qui interdise la reproduction de tels affrontements. De ce fait, le développement des pays concernés est solidaire. Chacun sait bien, par exemple, que la France et l'Allemagne Fédérale sont devenus les deux principaux partenaires commerciaux. Une telle évolution est bien sûr bénéfique et elle doit être approfondie, même si cela ne va pas sans contraintes.
Voilà pourquoi le Président de la République et le gouvernement ont demandé que de nouvelles politiques communes soient mises au point, qu'ils insistent pour qu'enfin la communauté ne soit pas simplement une zone de libre échange mais que soit mis en place un véritable espace social européen.
Car la défense de l'homme passe aussi -et je devrais sans doute dire d'abord- par un plus grand respect de ses droits sociaux, de ses droits de citoyen. Elle passe aussi, et bien sûr, par la défense de sa liberté au sens le plus immédiat du terme. C'est-à-dire par la défense de son territoire, de sa patrie.
En dépit de la lutte engagée par le gouvernement sur le plan économique, pour la relance et pour l'emploi, notre effort de défense a été maintenu. Bien sûr, j'entends des voix s'élever pour nous prêcher le pacifisme et le désarmement. Il s'agit là d'un noble idéal et d'un bel objectif.
Mais il ne faudrait pas que derrière ce discours certains essayent de nous proposer une nouvelle orientation diplomatique qui s'appelle le neutralisme.
Pour pouvoir parler et être entendue, pour pouvoir mener à bien l'expérience engagée, la France doit préserver son indépendance et demeurer fidèle à ses alliances. Il ne suffit pas de réclamer la paix pour l'obtenir. Il faut la construire et nous ne pourrions y parvenir en position de faiblesse.
Pour bâtir une paix durable, l'équilibre des forces est un préalable.
Pour permettre à la France d'explorer des voies nouvelles, l'existence d'une défense autonome, fondée sur la dissuasion nucléaire, est indispensable.Cette attitude s'inscrit dans le droit fil du combat mené par nos anciens. Elle manifeste que le sens de leur sacrifice a été compris, qu'il est respecté. J'en apporte le témoignage à vous tous, anciens des combats de la France que je remercie d'être ici. Je vous apporte également le témoignage d'affection auquel vous avez droit.