Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur de France,
Monsieur le Consul Général,
Madame, Monsieur les sénateurs
Messieurs les membres du Congrès,
Monsieur le sous-secrétaire d'Etat pour la Santé et les Anciens Combattants (Under secretary for Health, Veterans Affairs),
Monsieur le Secrétaire d'Etat adjoint (Assistant Secretaries),
Messieurs les récipiendaires,
Mesdames et messieurs,
Chers élèves du lycée Rochambeau,
La France est la plus vieille alliée des Etats-Unis. Nos deux nations sont liées par un destin particulier. Le marquis de La Fayette, Rochambeau, et l'armée française, étaient aux côtés des Etats-Unis dès la guerre d'indépendance. Puis, nos deux républiques ont combattu ensemble, côte à côte, lors de deux guerres mondiales.
Elles sont les ardentes protectrices, depuis plus de deux cents ans, de la liberté et de la démocratie. Aujourd'hui encore, dans le ciel du Moyen-Orient, en Syrie et en Irak, les deux armées de l'air de nos deux pays coopèrent pour mettre fin à la tyrannie de Daech.
Je tenais à l'occasion de mon déplacement aux Etats-Unis à l'organisation de cette cérémonie pour récompenser votre engagement historique pour cette grande cause.
Soldat, pilote, brancardier, secouriste, mécanicien, technicien, cuisinier, vous avez chacun participé à la victoire finale des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale et à la destruction finale du Troisième Reich.
Je voulais saluer votre bravoure et rendre hommage à la vaillance dont vous avez fait preuve durant ces heures décisives. Aujourd'hui encore, la France se souvient et honore tous les combattants de la liberté venus de l'autre côté de l'océan. Vous n'avez pas combattu pour libérer votre terre envahie par l'ennemi ; vous avez combattu cela est encore plus noble et plus grand pour un idéal, pour des valeurs, sans lesquelles la vie n'aurait pas la même saveur et le même sens.
Vous avez combattu une idéologie de mort, un totalitarisme aveugle et criminel. Vous avez illuminé une Europe qu'une idéologie destructrice avait plongée dans la nuit.
Les combats auxquels vous avez participé sont aujourd'hui passés à la postérité. Le débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, fut un coup d'éclat prodigieux et permit la libération du territoire français. En l'espace d'un été seulement, les armées Alliés, aidées par l'action de la Résistance française, réussirent à délivrer Paris et la majorité du territoire français.
Chacun se souvient de la bataille des Ardennes et de la résistance héroïque que livrèrent les soldats américains, pourtant en infériorité numérique dans les premières heures de l'offensive, pour ne pas reculer.
Chacun se remémore l'âpreté des batailles dans la vallée du Rhin, alors que le Reich, à l'agonie, combattait avec l'énergie du désespoir et une cruauté sans pareille.
Les deux dernières années de la guerre ont été particulièrement meurtrières. En vous récompensant, je pense aussi à vos frères d'armes pour qui la France et l'Europe furent la dernière demeure. Je pense aux 183 588 Américains, qui ont perdu la vie pour défendre l'Europe. La France n'oubliera jamais leur sacrifice.
En France, nous veillons à honorer leur mémoire. Les plages de Normandie sont des lieux de mémoire très fréquentés par les touristes européens et américains.
Je pense au Mémorial Cimetière de Colleville-sur-Mer, tout près d'Ohama Beach, qui abrite 9 387 stèles de marbre blanc, majestueuses et silencieuses, fichées dans la terre pour dire aux visiteurs : « N'oubliez jamais ».
Pour votre courage et votre dévouement, pour l'ensemble de vos exploits et de vos faits d'armes, vous méritiez chacun d'être honorés par la Légion d'Honneur. La Légion est la plus haute distinction française. Mais elle n'est que la juste récompense pour les immenses services que vous avez rendus à la République française.
« Tout homme a deux pays, le sien et la France » disait Thomas Jefferson. Car la France, pour lui, était plus qu'un territoire, c'était une idée universelle, c'était la Révolution et les droits de l'homme, la liberté et la démocratie.
Ces valeurs nous rassemblent aujourd'hui. Ce sont ces valeurs qu'il nous faut inlassablement transmettre aux plus jeunes générations.
Vous avez été des soldats courageux. Vous êtes aujourd'hui des passeurs de mémoire. Ces deux combats sont complémentaires et tout aussi indispensables. Puissions-nous alors continuer à faire vivre pour longtemps le souvenir de votre dévouement au service de la liberté.
Vive l'amitié entre la France et les États-Unis !Source http://www.defense.gouv.fr, le 4 juillet 2016