Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur la Force intérimaire des Nations unies au Liban, à Naqoura le 11 juillet 2016.

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Circonstance : Déplacement au Liban, les 11 et 12 juillet 2016

Texte intégral


Il y a dix ans, jour pour jour, le 12 juillet 2006, éclatait la guerre entre Israël et le Hezbollah. Une guerre de 33 jours, hélas précédée par tant d'autres. Toutes ont apporté leur lot de souffrance et de destruction. Cette guerre a poussé le conseil de sécurité des Nations unies à adopter la résolution 1701 pour prémunir le Liban contre un retour des hostilités avec Israël. Depuis lors, la stabilité de la ligne bleue est une priorité pour la France, pour le conseil de sécurité et pour l'Union européenne.
C'est la raison de la présence au sud du Liban de la Force intérimaire des Nations unies au Liban qui a l'immense responsabilité de veiller scrupuleusement à la mise en oeuvre de la résolution 1701.
Votre action, et celle que vous conduisez au sein de cette force, est remarquable. Grâce à vous, la construction, ou la reconstruction, d'une zone durement touchée par la guerre est désormais possible. Et, grâce à vous, le gouvernement libanais, notamment ses forces armées, bénéficie d'une assistance à la restauration de sa pleine souveraineté. Grâce à vous sont assurés le contrôle de la cessation des hostilités, le démarquage de la ligne bleue, comme les fonctions essentielles de liaison permanente entre les parties.
Grâce à vous, la FINUL rend possible, dans la durée, un calme précaire, qui doit désormais se transformer en un cessez-le-feu définitif. Cet objectif demeure notre défi commun. Il exige une mobilisation des parties et l'appui de la communauté internationale. Dans cette région du Proche-Orient, à la fois si fragile et si essentielle à la sécurité internationale, l'action des Nations unies est irremplaçable. Je salue l'engagement des 10 700 casques bleus et des personnels civils qui servent au sein de la FINUL. Je rends également hommage aux 40 nations contributrices de troupes. Pour mettre en oeuvre le mandat exigeant qui lui a été confié par le conseil de sécurité, la FINUL peut compter sur des contingents volontaires, disciplinés, conscient des exigences et des risques propres au service de la paix dans une zone de tensions. La mort de l'un des vôtres, de nationalité espagnole, en janvier 2015, est là pour le rappeler et je salue la mémoire de votre camarade qui a fait ce sacrifice suprême pour la paix au sud du Liban.
C'est en ce sens que la FINUL incarne l'engagement qui va de pair avec le maintien de la paix qui est pour la France, et pour moi personnellement qui représente la France aujourd'hui, une priorité. J'ai précisé d'ailleurs le 10 juin dernier, à New York, lors d'une réunion ministérielle du conseil de sécurité sur la protection des civils dans les opérations de maintien de la paix. Et je présiderai cet automne à Paris une conférence sur le maintien de la paix en milieu francophone.
Vous pouvez compter sur la détermination de la France à soutenir dans les meilleures conditions possibles, là où c'est nécessaire, les missions des Nations unies pour le maintien de la paix. La contribution de la France à la FINUL remonte à sa création en 1978. Elle a connu un nouvel élan à la suite de la guerre de 2006 et de la refonte de la force. Des centaines de soldats français se sont succédé au service inlassable de la paix.
Mes pensées vont à tous vos camarades, Mon général, qui ont laissé leur vie. Je sais que dans quelques jours vous allez quitter vos fonctions, vous serez remplacé. Mais, d'ores et déjà je voudrais vous assurer de ma reconnaissance et de ma gratitude pour l'action qui a été la vôtre ici, comme chef d'État-major, mais aussi comme représentant des forces françaises. Je le dis d'autant plus que dans quelques jours, en France, ce sera la fête nationale, le 14 juillet. Et, si vous le permettez, j'adresse un salut particulier au contingent français, à son chef, le général Grintchenko, que je viens de remercier.
Je suis fier de vous exprimer le soutien et le respect du gouvernement français, mais aussi du peuple français, pour votre action. Votre engagement sous les couleurs des Nations unies honore notre pays. Je suis venu ici aussi affirmer, non seulement devant vous mais aussi au peuple libanais, que la France restera pleinement engagée au sein de la FINUL, en particulier à la tête de la réserve du commandant de la force.
Pour conclure, je voudrais à nouveau remercier le général et l'ensemble de ceux qui m'ont accueilli, notamment les responsables civils pour leur accueil, et les féliciter à nouveau pour la qualité de leur engagement, de leur disponibilité et l'efficacité de ce qui est fait ici et qui doit s'inscrire dans la durée. Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 juillet 2016