Interview de M. Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux sports à RTL le 4 juillet 2016, sur l'Euro de football et l'organisation de la compétition.

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Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral


JEROME CHAPUIS
Avec nous Thierry BRAILLARD, bonjour.
THIERRY BRAILLARD
Bonjour.
JEROME CHAPUIS
Secrétaire d'Etat chargé des Sports. On le dit depuis ce matin, la France est dans le dernier carré, l'objectif qui avait été fixé par le président de la Fédération Française de Football, est atteint. Est-ce que vous nous dites, ce matin, que, au moins sur le plan sportif, cet Euro, qui entre dans sa dernière semaine, c'est une réussite pour les Bleus ?
THIERRY BRAILLARD
Je vais déjà vous enlever le « au moins », parce que je crois qu'il faut quand même, parfois, voir l'évidence. Je veux bien quand même, dans ce pays, toujours essayer de regarder ce qui ne va pas, regardons quand même ce qui va. On a eu hier une équipe qui est flamboyante, qui marque 5 buts, c'est la première dans cet Euro qui en marque autant, avec un match où on a quand même 7 buts qui donnaient beaucoup de plaisir aux spectateurs. Il y a eu un engouement extraordinaire comme rarement on a vu, et dans le stand de France, et en dehors, plus de 100.000 hier à la fan zone de Paris pour fêter cette victoire, des milliers de personnes, que ce soit à Lyon, à Bordeaux, à Marseille, pour fêter cette victoire, on sent un engouement comme jamais on a connu. Et une équipe qui arrive en demi-finales de l'Euro, alors que des gros, je pense notamment à l'Espagne, je pense notamment à l'Angleterre, je pense aussi à la Russie qui va organiser la Coupe du monde dans 2 ans, ont été éliminés, savourons un peu, quand même, le fait que c'est un Euro qui est réussi…
JEROME CHAPUIS
Alors on savoure depuis ce matin.
THIERRY BRAILLARD
Mais pas au moins, au plus.
JEROME CHAPUIS
Non, non, je disais au moins sur le plan sportif, parce qu'on va parler ensuite de l'organisation. Juste quand même, d'un mot, sans bouder notre plaisir, il faut souligner qu'hier ce n'était que l'Islande, tout en respectant évidemment cet adversaire qui a été très valeureux.
THIERRY BRAILLARD
Vous dites ça, mais j'entendais les commentaires sur RTL hier matin, qui disait attention, l'Islande peut se qualifier. L'Islande joue très bien. L'Islande a humilié l'Angleterre. Le Portugal, qui est en demi-finales, a quand même fait que match nul, 1 partout, à Saint-Etienne, face à l'Islande, donc, j'allais dire, il ne faut pas non plus changer du tout au tout. C'est vrai que l'Islande, sur le papier, était plus faible que la France, hier la France a pris le match, me semble-t-il, comme on dit, vraiment avec beaucoup de justesse, comme il le fallait, et en faisant rapidement la différence, ce qui a évité d'avoir des Islandais, qui sont quand même durs au mal et qui ne lâchent jamais, on l'a vu quand même, tout en étant menés 4-0, dès qu'ils ont pu revenir au score, ils ont essayé de revenir.
JEROME CHAPUIS
Thierry BRAILLARD, vous êtes confiant donc, si je vous écoute bien, pour le match pour la demi-finale de jeudi face aux Allemands.
THIERRY BRAILLARD
Moi depuis le début je suis confiant, je n'ai pas changé. Je crois qu'on a un groupe qui se révèle, on a un groupe très uni, vraiment, il y a beaucoup de solidarité, même de fraternité, j'ai pu m'en rendre compte hier soir après le match, et, j'allais dire, l'Allemagne va jouer peut-être, face à nous, un peu diminuée à cause des blessures et des cartons, et nous je sens vraiment un vrai élan derrière l'équipe de France.
JEROME CHAPUIS
Alors, un mot sur l'organisation. Ce sera à Marseille, il ne faut pas oublier que Marseille ça a été le théâtre de débordements qui étaient très violents, au début de la compétition, là vous êtes confiant ?
THIERRY BRAILLARD
Il y a eu un débordement, très violent, oui vous avez raison sur le mot très violent, mais il y en a eu un. Je crois que depuis plus de 20 jours de compétition, j'ai plutôt moi en tête des images de joueurs avec des supporters fabuleux, je pense bien sûr, et comme moi, vous, aux Irlandais, mais pas que. J'allais dire, lorsqu'on a vu le quart de finale, j'y était à Bordeaux, avant-hier, entre l'Italie et l'Allemagne, on a vu les Italiens et les Allemands être ensemble, les supporters, même si ça s'est terminé de façon tragique pour l'Italie avec cette série de tirs au but, donc non, ça va être la fête à Marseille et, je l'espère d'ailleurs, avec un temps meilleur que celui que nous avons eu hier au Stade de France.
JEROME CHAPUIS
Ce sera le cas.
THIERRY BRAILLARD
Mais ça ce n'est pas la faute du gouvernement.
JEROME CHAPUIS
Juste, d'un mot Thierry BRAILLARD, il est peut-être encore un peu tôt pour faire le bilan, il reste encore une semaine, il reste encore trois matchs. Les retombées économiques, elles sont meilleures que prévues, vous nous le confirmez ?
THIERRY BRAILLARD
Oui, a priori elles sont meilleures que prévu, il suffit de parler aux différents maires qui ont accueilli l'Euro, pour se rendre compte que tous les commerçants sont extrêmement satisfaits de cet Euro et de la façon dont cela s'est passé. En matière de sécurité, je crois qu'il nous reste encore à terminer cet Euro, mais comme on l'avait expliqué, les fan zones sont sécurisées, bien sûr on ne peut jamais empêcher qu'un crétin ait envie de mettre un pétard dans une fan zone et générer un mouvement de foule, ce qui prouve quand même que tout le monde est très attentif et très soucieux de cet aspect de sécurité. Le ministre de l'Intérieur l'a annoncé, c'est 1600 gardes à vue, 1000 interpellations durant cet Euro, tout le monde a joué son rôle. Et si vous me permettez, je voudrais quand même rendre hommage aux forces de l'ordre qui sont extrêmement sollicitées et qui font un travail remarquable pour que vraiment la fête puisse avoir lieu, parce que hier soir, par exemple, dans ce pays, c'était la fête.
JEROME CHAPUIS
C'est la fête. Juste d'un mot d'ailleurs, parce que vous étiez, vous, je crois, dans les vestiaires avec l'équipe de France, est-ce que de ce que vous avez vu, vous nous dites ce matin : un groupe est né ?
THIERRY BRAILLARD
Je les ai vus, pas dans les vestiaires, je les ai vus après dans une tribune spécifique, et leurs familles, mais le groupe je crois qu'il est né avant l'Euro et qu'il a grandi pendant l'Euro, si bien qu'aujourd'hui ils n'ont pas à avoir peur de jouer l'Allemagne. Ils savent que c'est un gros match. On savait qu'arriver aux demi-finales, quand même, ça n'allait être que des très gros matchs, je crois que la France a vraiment la possibilité de gagner cet Euro, mais pour gagner il faut déjà passer l'écueil allemand, avec un souvenir quand même très particulier de notre dernière confrontation, plus personne ne se souvient du score, on peut comprendre, c'était le 13 novembre.
JEROME CHAPUIS
Merci beaucoup Thierry BRAILLARD d'avoir été avec nous.
Source : Service d'information du gouvernement, le 5 juillet 2016