Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je vais d'abord, si vous le permettez, faire le point sur le premier tour de scrutin et les perspectives de dimanche, au plan national.
Les élections municipales, comme déjà les élections cantonales, ont traduit, me semble-t-il, plusieurs phénomènes.
Premièrement, et conformément à une vieille tradition du corps électoral français, un souci d'équilibre ou, si vous préférez, de contre-pouvoir. Les Français demeurent fidèles à l'adage qui veut que l'on ne mette pas "tous ses oeufs dans le même panier". Ils ont donc naturellement tendance à équilibrer le pouvoir central, le pouvoir d'Etat, en donnant une prime à l'opposition dans les scrutins locaux.
Je pense qu'un tel comportement pouvait être légitime par le passé mais qu'il n'est pas adapté au nouveau cadre institutionnel que la gauche a créé. Nous avons en effet profondément démocratisé les conseils municipaux en permettant, grâce à une représentation proportionnelle, à l'opposition locale d'y siéger.
Nous avons en outre, par la décentralisation, modifié l'équilibre des pouvoirs entre l'Etat et les collectivités locales et réintroduit une véritable autonomie et les conditions d'une authentique démocratie.
Ce vieux réflexe français ne devrait donc plus jouer dans ce nouveau contexte. Mais il faudra du temps pour que les citoyennes et les citoyens en prennent conscience.
Je demande aux Françaises et aux Français de traiter autrement la gauche qui réalise la décentralisation que la droite qui la refuse.
Deuxièmement, on a assisté à une très forte mobilisation de l'opposition. La baisse, parfois spectaculaire, des taux d'abstention dans les communes de droite en est l'illustration. Conformément à la tonalité donnée par les dirigeants de l'opposition, depuis les déclarations de M. Chirac à Nouméa jusqu'à l'évocation d'élections législatives anticipées par M. Giscard d'Estaing, cette mobilisation de l'opposition s'est effectuée sur le thème de la revanche.
Je n'en veux pour preuve que les nombreux accords locaux passés entre la droite et l'extrême droite. Le cas du vingtième arrondissement de Paris ne devant pas faire illusion.
Ce phénomène s'est trouvé d'autant plus accentué que les agglomérations étaient importantes et donc que la part du débat national par rapport au débat local se trouvait augmentée.
J'ajoute, en ce qui concerne les grandes villes, que l'évolution du prix des terrains et du coût de la construction provoque, depuis des années, une évolution sociologique nécessairement défavorable à la gauche. L'illustration la plus nette est fournie par Paris.
Troisièmement, une partie de l'électorat de la majorité s'est abstenue lors du premier tour. Là encore l'évolution du pourcentage des abstentions dans les communes de gauche est significative.
Je voudrais m'adresser à ces électeurs de gauche qui trouvent que nous n'en avons pas fait assez, qui se plaignent de la rigueur - à leurs yeux excessive - de la politique du gouvernement. Je voudrais leur dire qu'ils ne doivent pas se prononcer pour ou contre la crise. La crise est là et nul ne peut l'ignorer.
Ce qui compte c'est le type de réponse qu'un gouvernement apporte.
Pendant dix ans, la droite n'a pas su faire face. Les solutions retenues, la politique de déflation, la politique monétariste, ont été récusées par une large majorité de Français.
Nous proposons et nous mettons en oeuvre d'autres solutions, une autre logique. Cela signifie une répartition de l'effort sur l'ensemble de la Communauté nationale et une aide apportée aux plus défavorisés de nos concitoyens. Cela signifie la défense de l'emploi et non plus la flambée du chômage.
Les jeunes ne sont plus abandonnés, seuls face à une société recroquevillée et qui ne prépare pas leur insertion. L'effort d'accueil et de formation professionnelle que nous avons engagé est sans précédent.
Les personnes âgées ont vu leurs conditions de vie, et d'abord leur pouvoir d'achat, nettement améliorés.
Et je ne mentionne que pour mémoire l'avancée sociale réalisée, qu'il s'agisse des 39 heures, de la 5ème semaine de congés ou de la retraite à 60 ans.
Ce sont ces acquis qu'il faut garantir.
D'autant qu'il ne s'agit pas seulement d'avantages sociaux.
Si le gouvernement a choisi de donner la priorité à la lutte contre le chômage c'est parce qu'il estime que la marginalisation de centaines de milliers de nos compatriotes est, en elle-même, redoutable et mine notre cohésion.
C'est pourquoi je m'inquiète de voir que la campagne des élections municipales a été, pour certains, l'occasion de développer des thèmes exclusivement corporatistes et parfois aussi - et croyez que je le déplore - de thèmes ouvertement xénophobes.
Une telle attitude ne contribue pas à rassembler le pays dans une période où, tous ensemble, nous devons consentir un important effort de mobilisation afin de nous adapter aux nouvelles conditions de la compétition internationale.
Comme chef de la majorité, j'appelle à la mobilisation pour le second tour de scrutin les électrices et les électeurs de gauche. Par leur abstention, ils permettent à l'opposition de conquérir des positions à partir desquelles elle s'efforcera d'entraver l'action du gouvernement rendant ainsi plus difficile l'effort collectif que nous avons engagé.
Je demande à ces hommes et à ces femmes de gauche, à ces démocrates, de mesurer la réalité des enjeux du second tour.
Comme Premier ministre, je veux m'adresser à l'ensemble des Françaises et des Français.
Tous les choix politiques sont légitimes et il n'y aura jamais, aux yeux du chef du gouvernement, des catégories privilégiées de citoyens, qu'ils appartiennent à la majorité ou qu'ils appartiennent à l'opposition.
Il est néanmoins de ma responsabilité de mettre en garde contre les excès qui peuvent, à terme, menacer notre communauté.
Je veux le dire avec une certaine solennité. Au delà des péripéties électorales ; au delà des controverses qui, pour la clarté du débat, peuvent être vives ; au delà des divergences d'analyse qui sont un des ferments de la démocratie, nous devons faire en sorte de toujours préserver l'homogénéité de la société française.
Dans une démocratie que nous devons avoir le souci de perfectionner, l'opposition ne doit pas céder à la facilité d'appeler à la revanche plutôt qu'à l'adhésion à des idées et à un programme.
La défense des intérêts légitimes des catégories professionnelles ne doit pas servir de prétexte à une forme exacerbée de corporatisme.
Personne enfin ne doit, surtout lorsqu'il exerce des responsabilités publiques, utiliser les formes les plus insidieuses du racisme pour défendre son camp.
Je souhaite que les Françaises et les Français qui se rendront aux urnes dimanche conservent présente à l'esprit cette dimension du débat.
Le gouvernement est celui de tous les Français. Il oeuvre dans le seul intérêt de la communauté nationale. Ce n'est pas en exaspérant ce qui peut diviser les Français que nous aiderons la France à construire l'avenir digne d'elle dont nous jetons actuellement les bases.
La politique du gouvernement, vous la connaissez.
Aujourd'hui vous avez à élire un maire et des conseillers municipaux en sachant que le gouvernement a tout mis en oeuvre pour leur donner davantage de responsabilités et davantage de moyens.
La politique du gouvernement s'efforce à tous les niveaux de développer la démocratie, mais aussi de rassembler les Français par plus de solidarité et de justice sociale.
La démocratie a besoin de tous les démocrates. Allez voter.
La gauche a besoin de toute la gauche. Je l'appelle à la mobilisation. Allez voter.
* A BONNE TENUE DES DÉPUTÉS DE GAUCHE
Je voudrais mettre l'accent sur un aspect un peu particulier du scrutin mais que je crois significatif et qui, en toute hypothèse, peut vous aider à préciser vos analyses.
Il s'agit des résultats obtenus par les députés de la majorité lors du premier tour.
306 députés communistes, socialistes et radicaux de gauche étaient candidats sut un total de 324.
55% d'entre eux ont été élus ou réélus dès le premier tour.
23% sont en ballottage (ces ballottages sont pour moitié favorables et pour moitié défavorables).
22% ont échoué. Je dis ont échoué car il n'y a que 5,5% de battus, c'est-à-dire de sortants qui ont perdu leur mandat municipal. Les autres tentaient simplement d'en conquérir un.
Si vous souhaitiez le détail :
Le groupe PS - MRG avait 267 candidats sur 282. Il a obtenu 136 élections dès le premier tour (52,5%) et 65 ballottages (23,4%). Il y a 50 échecs sur des tentatives de conquête (17,5%) et 16 battus (6%).
Le groupe communiste avait 39 candidats sur 42. Il y a 29 élus ou réélus (74%) ; 5 ballottages (13%) ; 4 échecs dans des tentatives de conquête et un seul sortant battu.
* LE SALON DE L'AGRICULTURE
Je regrette que l'opposition se croit autorisée à user de pareilles méthodes. Je constate une fois de plus qu'elle a beaucoup de mal à respecter les règles républicaines, qu'elle semble ne pas accepter la légitimité d'une gouvernement issu du suffrage universel. Je demande aux dirigeants de l'opposition de réfléchir aux conséquences d'une telle attitude. Je demande aux Français d'y réfléchir également.
Je vais d'abord, si vous le permettez, faire le point sur le premier tour de scrutin et les perspectives de dimanche, au plan national.
Les élections municipales, comme déjà les élections cantonales, ont traduit, me semble-t-il, plusieurs phénomènes.
Premièrement, et conformément à une vieille tradition du corps électoral français, un souci d'équilibre ou, si vous préférez, de contre-pouvoir. Les Français demeurent fidèles à l'adage qui veut que l'on ne mette pas "tous ses oeufs dans le même panier". Ils ont donc naturellement tendance à équilibrer le pouvoir central, le pouvoir d'Etat, en donnant une prime à l'opposition dans les scrutins locaux.
Je pense qu'un tel comportement pouvait être légitime par le passé mais qu'il n'est pas adapté au nouveau cadre institutionnel que la gauche a créé. Nous avons en effet profondément démocratisé les conseils municipaux en permettant, grâce à une représentation proportionnelle, à l'opposition locale d'y siéger.
Nous avons en outre, par la décentralisation, modifié l'équilibre des pouvoirs entre l'Etat et les collectivités locales et réintroduit une véritable autonomie et les conditions d'une authentique démocratie.
Ce vieux réflexe français ne devrait donc plus jouer dans ce nouveau contexte. Mais il faudra du temps pour que les citoyennes et les citoyens en prennent conscience.
Je demande aux Françaises et aux Français de traiter autrement la gauche qui réalise la décentralisation que la droite qui la refuse.
Deuxièmement, on a assisté à une très forte mobilisation de l'opposition. La baisse, parfois spectaculaire, des taux d'abstention dans les communes de droite en est l'illustration. Conformément à la tonalité donnée par les dirigeants de l'opposition, depuis les déclarations de M. Chirac à Nouméa jusqu'à l'évocation d'élections législatives anticipées par M. Giscard d'Estaing, cette mobilisation de l'opposition s'est effectuée sur le thème de la revanche.
Je n'en veux pour preuve que les nombreux accords locaux passés entre la droite et l'extrême droite. Le cas du vingtième arrondissement de Paris ne devant pas faire illusion.
Ce phénomène s'est trouvé d'autant plus accentué que les agglomérations étaient importantes et donc que la part du débat national par rapport au débat local se trouvait augmentée.
J'ajoute, en ce qui concerne les grandes villes, que l'évolution du prix des terrains et du coût de la construction provoque, depuis des années, une évolution sociologique nécessairement défavorable à la gauche. L'illustration la plus nette est fournie par Paris.
Troisièmement, une partie de l'électorat de la majorité s'est abstenue lors du premier tour. Là encore l'évolution du pourcentage des abstentions dans les communes de gauche est significative.
Je voudrais m'adresser à ces électeurs de gauche qui trouvent que nous n'en avons pas fait assez, qui se plaignent de la rigueur - à leurs yeux excessive - de la politique du gouvernement. Je voudrais leur dire qu'ils ne doivent pas se prononcer pour ou contre la crise. La crise est là et nul ne peut l'ignorer.
Ce qui compte c'est le type de réponse qu'un gouvernement apporte.
Pendant dix ans, la droite n'a pas su faire face. Les solutions retenues, la politique de déflation, la politique monétariste, ont été récusées par une large majorité de Français.
Nous proposons et nous mettons en oeuvre d'autres solutions, une autre logique. Cela signifie une répartition de l'effort sur l'ensemble de la Communauté nationale et une aide apportée aux plus défavorisés de nos concitoyens. Cela signifie la défense de l'emploi et non plus la flambée du chômage.
Les jeunes ne sont plus abandonnés, seuls face à une société recroquevillée et qui ne prépare pas leur insertion. L'effort d'accueil et de formation professionnelle que nous avons engagé est sans précédent.
Les personnes âgées ont vu leurs conditions de vie, et d'abord leur pouvoir d'achat, nettement améliorés.
Et je ne mentionne que pour mémoire l'avancée sociale réalisée, qu'il s'agisse des 39 heures, de la 5ème semaine de congés ou de la retraite à 60 ans.
Ce sont ces acquis qu'il faut garantir.
D'autant qu'il ne s'agit pas seulement d'avantages sociaux.
Si le gouvernement a choisi de donner la priorité à la lutte contre le chômage c'est parce qu'il estime que la marginalisation de centaines de milliers de nos compatriotes est, en elle-même, redoutable et mine notre cohésion.
C'est pourquoi je m'inquiète de voir que la campagne des élections municipales a été, pour certains, l'occasion de développer des thèmes exclusivement corporatistes et parfois aussi - et croyez que je le déplore - de thèmes ouvertement xénophobes.
Une telle attitude ne contribue pas à rassembler le pays dans une période où, tous ensemble, nous devons consentir un important effort de mobilisation afin de nous adapter aux nouvelles conditions de la compétition internationale.
Comme chef de la majorité, j'appelle à la mobilisation pour le second tour de scrutin les électrices et les électeurs de gauche. Par leur abstention, ils permettent à l'opposition de conquérir des positions à partir desquelles elle s'efforcera d'entraver l'action du gouvernement rendant ainsi plus difficile l'effort collectif que nous avons engagé.
Je demande à ces hommes et à ces femmes de gauche, à ces démocrates, de mesurer la réalité des enjeux du second tour.
Comme Premier ministre, je veux m'adresser à l'ensemble des Françaises et des Français.
Tous les choix politiques sont légitimes et il n'y aura jamais, aux yeux du chef du gouvernement, des catégories privilégiées de citoyens, qu'ils appartiennent à la majorité ou qu'ils appartiennent à l'opposition.
Il est néanmoins de ma responsabilité de mettre en garde contre les excès qui peuvent, à terme, menacer notre communauté.
Je veux le dire avec une certaine solennité. Au delà des péripéties électorales ; au delà des controverses qui, pour la clarté du débat, peuvent être vives ; au delà des divergences d'analyse qui sont un des ferments de la démocratie, nous devons faire en sorte de toujours préserver l'homogénéité de la société française.
Dans une démocratie que nous devons avoir le souci de perfectionner, l'opposition ne doit pas céder à la facilité d'appeler à la revanche plutôt qu'à l'adhésion à des idées et à un programme.
La défense des intérêts légitimes des catégories professionnelles ne doit pas servir de prétexte à une forme exacerbée de corporatisme.
Personne enfin ne doit, surtout lorsqu'il exerce des responsabilités publiques, utiliser les formes les plus insidieuses du racisme pour défendre son camp.
Je souhaite que les Françaises et les Français qui se rendront aux urnes dimanche conservent présente à l'esprit cette dimension du débat.
Le gouvernement est celui de tous les Français. Il oeuvre dans le seul intérêt de la communauté nationale. Ce n'est pas en exaspérant ce qui peut diviser les Français que nous aiderons la France à construire l'avenir digne d'elle dont nous jetons actuellement les bases.
La politique du gouvernement, vous la connaissez.
Aujourd'hui vous avez à élire un maire et des conseillers municipaux en sachant que le gouvernement a tout mis en oeuvre pour leur donner davantage de responsabilités et davantage de moyens.
La politique du gouvernement s'efforce à tous les niveaux de développer la démocratie, mais aussi de rassembler les Français par plus de solidarité et de justice sociale.
La démocratie a besoin de tous les démocrates. Allez voter.
La gauche a besoin de toute la gauche. Je l'appelle à la mobilisation. Allez voter.
* A BONNE TENUE DES DÉPUTÉS DE GAUCHE
Je voudrais mettre l'accent sur un aspect un peu particulier du scrutin mais que je crois significatif et qui, en toute hypothèse, peut vous aider à préciser vos analyses.
Il s'agit des résultats obtenus par les députés de la majorité lors du premier tour.
306 députés communistes, socialistes et radicaux de gauche étaient candidats sut un total de 324.
55% d'entre eux ont été élus ou réélus dès le premier tour.
23% sont en ballottage (ces ballottages sont pour moitié favorables et pour moitié défavorables).
22% ont échoué. Je dis ont échoué car il n'y a que 5,5% de battus, c'est-à-dire de sortants qui ont perdu leur mandat municipal. Les autres tentaient simplement d'en conquérir un.
Si vous souhaitiez le détail :
Le groupe PS - MRG avait 267 candidats sur 282. Il a obtenu 136 élections dès le premier tour (52,5%) et 65 ballottages (23,4%). Il y a 50 échecs sur des tentatives de conquête (17,5%) et 16 battus (6%).
Le groupe communiste avait 39 candidats sur 42. Il y a 29 élus ou réélus (74%) ; 5 ballottages (13%) ; 4 échecs dans des tentatives de conquête et un seul sortant battu.
* LE SALON DE L'AGRICULTURE
Je regrette que l'opposition se croit autorisée à user de pareilles méthodes. Je constate une fois de plus qu'elle a beaucoup de mal à respecter les règles républicaines, qu'elle semble ne pas accepter la légitimité d'une gouvernement issu du suffrage universel. Je demande aux dirigeants de l'opposition de réfléchir aux conséquences d'une telle attitude. Je demande aux Français d'y réfléchir également.