Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur les valeurs de la solidarité, l'égalité et l'humanisme et le bénévolat, Lille le 22 février 2015.

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Texte intégral


En étant avec vous ici, aujourd'hui, je me sens chez moi.
Je me sens chez moi car je suis à Lille, dans ma ville, la ville que j'aime et à laquelle j'ai consacré une grande partie de ma vie.
Lille, j'y suis né et j'y ai toujours vécu.
J'y ai étudié et j'y ai enseigné.
Lille, j'en ai été l'adjoint au Maire dès 1989, il y a déjà 25 ans…
Et si de nouvelles responsabilités – passionnantes, exigeantes – m'ont été confiées par le Président de la République et le Premier Ministre, je n'en reste pas moins un « Ministre du Nord ».
La deuxième raison pour laquelle je me sens dans un environnement familier, c'est que je suis en communauté d'esprit avec le secours populaire français.
Je partage avec vous un certain nombre de valeurs, fondamentales, comme la solidarité, l'égalité, la fraternité, le souci de l'autre, l'humanisme.
On a parfois l'impression que c'est un lieu commun de défendre ces valeurs. Rien n'est moins sûr.
Il y a ceux qui pensent que tout se mesure à l'aune de l'argent, que la montre fait la valeur de l'homme.
Il y a ceux qui pensent que les pauvres sont responsables de leur sort, qu'ils sont des assistés, des profiteurs.
Il y a ceux que l'égalité des sexes angoisse jusqu'à la névrose.
Il y a les profanateurs de tombes et les amateurs de quenelles.
Il y a les nostalgiques d'une France qui n'a jamais existé, d'une France sans immigrés.
Il y a ceux qui croient en l'inégalité fondamentale des races et ceux qui font semblant de ne pas y croire.
Il y a enfin ceux qui tuent, qui assassinent, au nom d'une idéologie morbide.
Il ne faut pas être naïf : la solidarité, l'égalité, la fraternité sont des valeurs précieuses et comme tout ce qui est précieux, elles sont fragiles.
Vous en êtes, avec d'autres, les gardiens. Ou plutôt les promoteurs. Depuis 70 ans. Depuis qu'une autre idéologie morbide, déjà, les avait mises en péril comme jamais.
Sur les décombres, le programme du pacte national de la résistance a été érigé.
Il a donné corps à cet idéal que François Hollande continue de faire sien et qu'il a rappelé récemment : la République sociale.
Je veux, à la place qui est la mienne aujourd'hui, participer à la construction toujours inachevée de cette République sociale.
Pour la jeunesse, qui de plus en plus est frappée par la pauvreté et la précarité.
Dans les périodes de crise, c'est d'abord pour les jeunes que la vie se durcit.
Je veux leur montrer que leur génération n'est pas sacrifiée, comme ils ont tendance à le juger eux-mêmes, mais qu'au contraire, elle est au cœur des préoccupations du Gouvernement.
A travers l'éducation nationale qui est devenue le premier budget de l'Etat.
A travers l'emploi et tous les dispositifs de contrats aidés et d'insertion qui ont profité déjà à plus de 200 000 jeunes.
A travers l'éducation populaire et l'invitation à s'engager. Nous repensons depuis le plus jeune âge les temps de formation et de développement de l'enfant. Nous voulons qu'il s'épanouisse à l'école et hors l'école, dans le savoir et dans la pratique.
La République sociale, c'est aussi une France unie, une France dont les fractures territoriales, sociales, ethniques sont résorbées.
Tout le gouvernement sera réuni le 6 mars pour faire des propositions dans ce sens :
Faire respecter strictement les lois sur le logement social, casser les ghettos, soutenir l'entrepreneuriat, notamment féminin, reconsolider le tissu associatif et faire en sorte que tous les adultes agissent de concert pour faire des jeunes de futurs citoyens.
Parce que oui, l'Etat doit prendre ses responsabilités ; il est le garant de cette République sociale. Mais nous savons le rôle des associations. Nous l'estimons et nous le respectons.
C'est pour ça que je porte des mesures importantes de simplification de la vie associative et d'encouragement à l'engagement bénévole.
C'est pour ça que toujours, vous me trouverez aux côtés de ceux qui œuvrent quotidiennement, avec conviction et humanité, à faire de notre nation une nation solidaire et fraternelle.
Merci au Secours populaire.
Merci à vous.
Et évidemment, un très joyeux anniversaire.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 29 juillet 2016