Texte intégral
2016 sera une année sportive.
Déjà deux fois depuis le début de l'année, Manuel Valls a conclu son propos en conseil des Ministres sur l'enjeu que représentait l'Euro 2016.
L'Euro 2016, c'était 20 000 ETP pour la construction et la rénovation des stades ; ça en sera 20 000 de plus pendant la compétition elle-même.
Plus d'un milliard d'euros de retombées économiques, 562 entreprises françaises concernées, 6000 volontaires du service civique mobilisés : l'Euro 2016 sera un formidable tremplin pour notre économie, pour l'emploi, pour la solidarité.
2016 sera donc l'année de l'Euro mais aussi de cinq autres compétitions internationales, pour lesquelles je porte la même ambition, si ce n'est en volume, au moins en nature : démonstration de l'attractivité de la France en termes de GESI, bénéfices économiques et sociaux, cohésion.
2016 sera l'année de la construction de notre candidature aux JO.
C'est notamment l'année durant laquelle nous devons susciter l'adhésion populaire autour ce projet. Associer les plus enthousiastes, enthousiasmer les plus indifférents, convaincre les sceptiques. Cette candidature sera le succès d'une nation ou sera un échec.
2016 sera l'année de finalisation de la transposition du code mondial antidopage dans notre législation.
Le dopage est un fléau, sanitaire et moral, contre lequel la France luttera en redoublant d'effort.
Je sais pouvoir compter sur l'implication de l'AFLD, dont je salue le président, tout comme des fédérations sportives aussi bien en termes de contrôle et de sanction c'est nécessaire mais aussi en termes de prévention en lien avec le ministère, y compris en direction des licenciés amateurs.
2016 sera enfin une année de mobilisation du sport et de ses acteurs au service de la citoyenneté. Le sport peut être un vecteur formidable pour éduquer la jeunesse, la sensibiliser aux valeurs de respect et d'ouverture, là où des acteurs plus « institutionnels » échouent.
C'est tout l'enjeu du plan citoyens du sport que nous avons avec Thierry porté à l'occasion du comité interministériel égalité et citoyenneté de mars dernier, mais je laisserai Thierry revenir dessus, lui a sillonné la France pour veiller à sa mise en uvre.
Parce que le sport occupera une place centrale en 2016, je souhaitais associer pleinement le conseil national du sport à cette dynamique. Je suis ravi que nous puissions avoir cet échange aujourd'hui.
A la création de ce Conseil national du sport en 2013, vous avez été fortement mobilisés sur le projet de loi de modernisation du sport.
Si le principe d'une « grande loi » n'a pas été poursuivi, des mesures importantes sur lesquelles vous avez travaillé ont abouti dans d'autres vecteurs législatifs.
On peut citer, et la liste est longue :
- la reconnaissance du comité paralympique et sportif français,
- la prescription des APS comme thérapie non médicamenteuse,
- l'évolution du certificat médical de non contre-indication,
- la reconnaissance de l'affiliation fédérale au titre de l'agrément préfectoral des clubs,
- la reconnaissance automatique des avantages de la déclaration d'utilité publique aux fédérations agréées,
- la suppression de la déclaration des établissements d'APS,
- l'évolution des modalités d'accès et de formation des sportifs de haut niveau et, plus largement, la création d'un véritable statut social adapté à leur spécificité
- ou encore l'extension des CIP aux arbitres de haut niveau.
Vous avez aussi débattu, souvent avec des experts et des parlementaires, des principaux sujets qui traversent le sport et sa pratique : l'éducation par le sport, le sport de haut niveau, l'éthique sportive ou le sport professionnel.
Vous avez réussi, Madame la présidente, à ce que ce conseil devienne le lieu de la réflexion et de la prospective du sport.
La politique sportive est par nature multipartenariale. Elle se fonde beaucoup sur le dialogue entre l'Etat et le mouvement sportif, mais associe tout autant aujourd'hui les trois niveaux de collectivités territoriales, les partenaires sociaux et les entreprises de la branche, les autres ministères et les autorités administratives indépendantes.
Jusqu'en 2013, il n'existait pas de lieu où tous ces partenaires pouvaient mettre en commun leurs évaluations, leurs réflexions, et leurs projets.
Parce que je crois aux vertus du dialogue et à l'intelligence collective, je suis heureux que le conseil national du sport puisse constituer le creuset d'une politique partagée et efficace.
Cette fonction doit maintenant, à mon sens, s'enrichir de la production de nouvelles propositions, et de données partagées.
Vos deux thèmes de travail en cours, relatifs à l'analyse du décalage entre l'offre et la demande sportive et aux conditions d'une meilleure utilisation par le monde sportif des outils de l'économie sociale et solidaire vont, dans les mois qui viennent, permettre d'enrichir le débat sportif et d' « outiller » ceux qui en sont les principaux acteurs.
Je serai très attentif à vos productions, comme à vos travaux à venir sur l'héritage de la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques que nous organiserons, j'en suis convaincu, en 2024 !
Le CNS doit être le promoteur et le relais des initiatives des acteurs. Une sorte, vous le dites souvent madame la présidente, de «boite à idées » du sport.
Mais vos travaux ne se limitent pas à cette formation plénière.
J'ai pu constater que vos commissions fonctionnent bien, sous l'égide de leurs présidente et présidents, et je salue ici le travail de Laura FLESSEL, Jean-Luc ROUGE, Pascal BONNETAIN, qui a quitté cette instance à la fin de son mandat de conseiller régional, et David LAZARUS, qui a succédé, à la difficile présidence de la CERFRES, à Robert CADALBERT et Jacques THOUROUDE.
Depuis notre dernière rencontre, ces commissions se sont réunies en tout à 15 reprises. Nous aurons l'occasion, lors de votre prochaine séance, d'en examiner les rapports d'activité.
Force est de constater que leur situation n'est pas identique.
La Commission du sport de haut niveau, cher Jean-Luc (ROUGE), dispose de compétences réglementaires et d'une antériorité qui lui permettent une action reconnue en matière de propositions de critères de reconnaissance des disciplines de haut niveau ou de validation des projets de performance fédéraux, et donc légitiment sa contribution à la réforme de la politique du sport de haut niveau.
Ce travail a été mené avec efficacité. Il a vu une première traduction dans la loi du 27 novembre 2015, et sera achevé avant les Jeux de Rio.
La CERFRES (commission des règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs) a connu trois présidents. Cela ne l'a pas empêché de poursuivre sa mission de lieu de dialogue entre les collectivités, le mouvement sportif et l'Etat pour la validation des normes fédérales qui impactent, en particulier, les collectivités locales. Les travaux sur les piscines, les patinoires ou les buts mobiles ont montré que le dialogue permet d'aboutir à des solutions pertinentes. Je ne doute pas que David LAZARUS poursuivra sa présidence dans cet esprit.
La situation des deux autres commissions est différente.
En effet, la commission égalité des territoires et celle relative à l'éthique et aux valeurs du sport sont deux créations récentes qui doivent trouver leur place.
Pour ce qui est de la commission égalité des territoires, la réforme de l'organisation territoriale de la République, qui a sans doute, ces derniers mois, perturbé son fonctionnement, doit être comprise comme le levier qui va permettre un travail d'analyse des inégalités et de faire connaître les plus belles initiatives locales. C'est la mission qui incombera au successeur de Pascal BONNETAIN.
Le champ de la commission éthique et valeurs du sport est au cur des préoccupations de tous les acteurs ici présents.
J'attends que, sous l'égide de Laura FLESSEL, elle soit plus encore une force de proposition sur les thèmes majeurs que sont l'intégration des personnes en situation de handicap, la féminisation du sport, la lutte contre les discriminations et au-delà, tous les aspects de l'éducation par le sport et de son éthique.
Je tiens ici à souligner l'implication des services de la direction des sports pour permettre à ces commissions de bien fonctionner.
Vous le voyez, le gouvernement est très attentif à vos travaux, dont la richesse vient de vos compétences rassemblées.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 29 juillet 2016