Texte intégral
Monsieur le Directeur de l'INJEP,
Monsieur le Délégué Général de l'Agence Erasmus+ Jeunesse et Sport,
Monsieur le Président de l'Agence du service civique, François Chérèque,
L'idée que se fait une société de sa jeunesse en dit long sur son état d'esprit, sur sa confiance en l'avenir, sa capacité à se projeter.
En choisissant de faire de la jeunesse la priorité de son quinquennat, le Président de la République a voulu relever un double défi : d'une part, répondre au désarroi d'une jeunesse qui se considère comme « sacrifiée » et d'autre part, donner aux Français l'envie d'aller de l'avant.
Il fallait rompre avec un certain déclinisme qui avait gagné les esprits : ce qu'on appelle parfois le french-bashing vient avant tout de France.
Ce qui est vrai à l'échelle individuelle l'est de manière démultipliée à l'échelle collective : pour réussir, il faut y croire. Et nous avons, objectivement, des raisons d'y croire.
L'une d'elles, c'est la vitalité de la jeunesse française. Oui, la vitalité, l'énergie, la curiosité, le goût de faire et de découvrir. Les promoteurs de la sinistrose décriront une jeunesse apathique, sans motivation, repliée sur elle-même.
Je veux tordre le coup à cette idée.
Je ne cesse de rencontrer des jeunes plein d'entrain, plein d'idées, qui trouvent dans l'action collective une façon efficace et épanouissante de mener leur vie.
Encore aujourd'hui, je regarde cette salle, je vous regarde, et je retrouve cet appétit, cette volonté d'engagement, ce sens critique aussi.
Vous n'hésitez pas à interpeller les décideurs publics, et c'est très bien ainsi, c'est comme ça que notre démocratie reste vivace.
Je vais vous faire une confidence : je suis un Ministre en campagne.
Une campagne un peu particulière, une campagne sans élection à la clé.
Je n'ai qu'un seul mot d'ordre : faisons confiance à la jeunesse.
Je cherche à en convaincre mes concitoyens et au-delà tous les acteurs qui pèsent sur le cours des choses.
J'étais ainsi à New York jeudi dernier, au conseil de sécurité des nations unies.
Dans un lieu où la jeunesse est rarement au cur des débats, la Présidence jordanienne a eu l'intelligence de poser la question de la place de la jeunesse dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation.
J'ai pu alors partager avec des dirigeants du monde entier cette vision d'une jeunesse qui, à travers le service civique, à travers les programmes de mobilité internationale, à travers son engagement associatif, était la meilleure ambassadrice des valeurs républicaines et humanistes.
J'ai aujourd'hui une nouvelle occasion de mettre à l'honneur la jeunesse et son formidable potentiel de mobilisation.
J'espère que vous serez nombreux à proposer vos vidéos dès septembre dans le cadre de l'EVS Film Festival et que, de vos échanges sur le nouveau réseau social inVOLve présenté à l'instant par Jean-Marc Siry, naîtront de nouveaux projets d'engagement.
J'espère aussi que le Laboratoire d'idées sera effectivement un lieu de bouillonnement et d'initiatives pour le plus grand intérêt de tous, et dans tous les domaines.
Tous sont importants et méritent d'être investis. Mais cette année est un peu spéciale pour la France car elle accueillera en décembre la 21è conférence internationale sur le climat.
C'est un rendez-vous majeur, pour la France bien entendu, mais pour le monde.
L'écologie je sais que vous en avez conscience est un des grands enjeux, si ce n'est le grand enjeu des années à venir.
A ce titre, la jeunesse est concernée au premier plan.
Le développement durable, c'est une question d'héritage, de transmission entre les générations.
Je me réjouis que le projet porté par les jeunes français se place dans cette perspective. Je souhaite donner le maximum de possibilités aux jeunes de s'engager pour l'environnement.
C'est pourquoi avec Ségolène Royal, nous avons lancé le premier grand programme de service civique consacré à la transition énergétique, au climat et à la biodiversité.
D'ici à 2017, ce sont près de 15 000 nouvelles missions qui seront proposées aux jeunes sur ce thème.
Partout en France et en Europe, des volontaires donnent de leur temps pour sensibiliser les jeunes aux questions environnementales, pour proposer aux habitants d'un quartier des formations aux éco-gestes, pour faire part au grand public du besoin urgent de protéger la diversité de notre faune et de notre flore.
Mais l'engagement de la jeunesse est multiple et il recouvre tous les aspects de la vie sociale.
J'ai en tête les témoignages des jeunes que j'ai rencontrés au lancement du nouveau programme « Erasmus+ »à la Cité universitaire internationale.
Je venais tout juste de prendre mes fonctions et un témoignage m'a particulièrement marqué : celui de Clémence.
Je ne dis pas ça parce que Clémence est originaire de Nortkerque dans le Nord Pas-de-Calais, une région que je connais bien, mais parce qu'elle a su, en quelques mots, nous expliquer ce que son service volontaire européen avait changé pour elle.
Elle avait effectué son SVE en Macédoine où, pendant trois mois, elle proposait dans un centre de loisirs, des activités ludiques et culturelles aux enfants.
Elle nous avait dit à quel point le SVE l'avait transformée.
Ces rencontres et ces échanges m'ont convaincu qu'une expérience de mobilité est un atout formidable dans le parcours des jeunes, et c'est pour cela que je me félicite que le programme Erasmus+ Jeunesse pour 2014-2020 dispose de plus de 70% de crédits supplémentaires par rapport à la période précédente.
Ces fonds doivent servir à ce que progressivement tous les jeunes, sans distinction de statuts ou de milieu social, puissent partir à l'étranger et être utiles là-bas s'ils le souhaitent.
En 2014, plus de 1000 jeunes français ont pu partir en Service volontaire européen et plus de 570 jeunes européens ont été accueillis en France pour effectuer leur SVE.
Je veux faire plus encore. Pour permettre aux dispositifs de mobilité d'être mieux connus des professionnels et des jeunes eux-mêmes, nous avons lancé récemment des Comités régionaux de la mobilité.
Dans chaque Région, l'ensemble des acteurs de la mobilité des jeunes : l'Etat, les collectivités, les opérateurs, les associations et les jeunes eux-mêmes, vont travailler de concert.
J'ai souhaité allouer 2 millions d'euros pour les aider à mettre en uvre les solutions qu'ils auront définies.
Nous avons des dispositifs pour la jeunesse, et en particulier pour la mobilité internationale, qui sont de grande qualité. Mais trop peu de jeunes les connaissent.
Mon objectif, c'est de faire monter en charge tous ces dispositifs pour qu'ils fassent parte de la vie quotidienne des jeunes.
C'est dans cette optique que nous lancerons d'ici quelques mois un grand portail de la mobilité européenne et internationale des jeunes, qui regroupera sur un site unique l'ensemble des offres de mobilité.
Faire simple, c'est important pour toucher un public plus large : avec ce portail, chaque jeune pourra s'orienter facilement et trouver l'offre de mobilité qui lui convient le mieux en quelques clics. Rendre les choses simples, c'est le premier pas pour qu'elles puissent profiter à tous.
Je voulais encore une fois vous dire le plaisir que j'ai eu à être parmi vous ce matin.
Je suis preneur de toutes les idées, donc allez-y franchement, débattez, produisez, critiquez.
Prenez votre place !
Source http://www.patrickkanner.fr, le 27 juillet 2016