Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur la pratique du sport et les valeurs qu'il véhicule contre le terrorisme et l'intolérance, Paris le 24 novembre 2015.

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En ce moment, je me sens particulièrement sport. Au stade de France ce terrible soir du 13 novembre, je n'ai cessé ces derniers jours de plaider pour que la vie, et donc le sport – et donc le sport (répéter) – puisse reprendre son cours.
Je me sens sport et je souhaite que le pays tout entier se sente sport, se rassemble, partage des moments de joie, des moments d'efforts partagés.
C'est donc avec grande satisfaction que je vous retrouve aujourd'hui pour le lancement de l'opération « Sentez-vous sport ».
Elle est en totale adéquation avec la politique que je mène avec Thierry Braillard, Secrétaire d'Etat aux sports et je ne peux donc que réaffirmer ici notre soutien plein et entier au CNOSF.
Cette opération fait découvrir la pratique du sport à pas moins de 6 millions de françaises et français chaque année, à travers 11 000 sites partout en France.
Le sport pour tous, tout au long de la vie, voilà l'enjeu qui nous anime les uns et les autres.
A l'âge où les poteaux de but sont des cartables et des manteaux roulés en boule, le sport permet de se défouler et en même temps d'apprendre à jouer ensemble, d'apprendre le respect de l'autre et le respect des règles.
Plus tard, à l'adolescence, on développe le sens de la solidarité, l'esprit d'équipe, la tolérance, mais aussi le sens de l'effort et l'envie de se dépasser.
Puis à l'âge adulte, pendant la période de la vie caractérisée par « je n'ai plus le temps pour rien », le sport devient une source de bien-être, de plaisir, de décompression…
A tous ces âges, et plus tard encore, le sport, c'est également un outil de santé publique.
Je veux que cette dimension soit prise au sérieux et c'est pour cela que nous soutenons l'amendement parlementaire sur la prescription médicale dans le cadre du projet de loi sur la modernisation de notre système de santé.
Je sais que le CNOSF est également proactif sur la question puisque, cher Denis, vous lancerez avec Alain CALMAT, ici même, le « Vidal du sport », si je peux l'appeler ainsi, le 9 décembre prochain.
Faire du sport toute notre vie, c'est mobiliser le mouvement sportif et ses clubs, les collectivités, mais aussi les entreprises.
En 2015, 48% des Français s'adonnent à l'exercice physique, mais seuls 13% le font sur le lieu de travail.
J'ai participé en septembre dernier aux 1ères Assises Européennes du sport en entreprise.
J'ai pu mesurer l'intérêt des entreprises à créer des sections sportives, soit sur le lieu de travail, soit en lien avec des fédérations sportives ou des associations.
Lors de ces assises, l'étude réalisée par Allan FUSTEC, que je salue ce soir, a été présentée.
Cette étude démontre bien la plus-value du sport pour l'entreprise dans un domaine plus large que celui de la communication, qui est l'utilisation traditionnelle faite du sport par une entreprise.
On le sait aujourd'hui : faire du sport en entreprise, c'est réduire les tensions salariales, c'est améliorer la productivité, c'est lutter contre l'absentéisme.
C'est aussi favoriser le bien-être de salariés en bonne santé physique et mentale.
Faire du sport en entreprise relève indéniablement de la responsabilité sociale de l'entreprise.
Bref, le sport pour tous, le sport tout au long de la vie… je rajoute un troisième objectif : le sport partout.
Le sport pour tous et partout, comme symbole de la vitalité et de la convivialité, deux valeurs violemment attaquées par nos agresseurs.
Nous ne sommes pas prêts à nous laisser faire.
Nous continuerons à chanter la Marseillaise dans les stades, et d'ailleurs à chanter tout court.
Et nous continuerons à nous retrouver dans cette activité à nulle autre pareille, qui nous transporte et nous rend plus grands.
Je vous remercie.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 4 juillet 2016