Texte intégral
Mesdames, messieurs,
Ça va mieux.
Ces mots prononcés par le Président de la République la semaine dernière ont beaucoup fait réagir.
Est-ce à dire qu'il n'y a plus de problème en France, que le chômage a disparu, que nous n'avons plus aucun défi devant nous ?
Evidemment que non, mais pour relever ces défis, il faut garder espoir. Et il se trouve qu'il y a des raisons objectives d'espérer.
La croissance était à zéro en 2012.
Elle est à 1,2 fin 2015 et elle sera à 1,5 en 2016.
Evoquer ainsi des taux de croissance, c'est un peu froid, un peu technique, mais concrètement, ce sont des dizaines de milliers de créations d'emplois derrière.
Alors quand dans le même temps, le pouvoir d'achat augmente, que la compétitivité des entreprises s'améliorent et que les déficits se réduisent, oui, je crois qu'on peut et même qu'on doit affirmer : « ça va mieux ».
C'est aussi une manière de redonner des perspectives.
Alors bien sûr, ce n'est pas parce que ça va mieux qu'il faut s'arrêter en route, surtout que ça ne va pas mieux pour tout le monde.
Moi qui suis Ministre de la jeunesse, je sais le trouble qui existe chez un certain nombre de jeunes en France, des jeunes qui s'inquiètent pour leur avenir, et particulièrement pour leur insertion professionnelle.
Répondre à ce trouble, c'est précisément ce qui nous réunit aujourd'hui. Je suis donc très heureux d'être parmi vous pour inaugurer ce forum « Insertion Formation Emploi ».
Une belle occasion pour les habitants de Landrecies et de ses alentours, et plus particulièrement pour les jeunes, de découvrir tous les dispositifs qui sont mis à leur disposition pour se former et s'insérer dans l'emploi.
Je sais les difficultés que rencontre la population de la Sambre Avesnois en termes de chômage. Mais justement les dispositifs que nous finançons ont vocation à répondre à ces difficultés, à faire que le chômage ne soit pas une fatalité.
Quels sont ces dispositifs pour les jeunes ?
Tout d'abord la « garantie jeunes », une garantie d'un revenu pour les jeunes de moins de 25 ans qui n'ont droit à rien.
Ils étaient 50 000 fin 2015, et seront 100 000 en 2016.
Nous avons décidé il y a quinze jours de généraliser cette « garantie jeunes » en 2017, c'est-à-dire que tous les jeunes éligibles pourront y accéder.
Autre dispositif que nous avons créé et développé dans des proportions considérables : les Emplois d'avenir.
Depuis 2013, nous en avons signé 260 000 !
260 000 jeunes à qui l'on a ainsi permis de mettre le pied à l'étrier, d'avoir une vraie première expérience de 3 ans qui leur ouvre durablement les portes de l'emploi.
Troisième dispositif : les contrats starters.
Ils ont été créés il y a 9 mois et déjà 15 000 jeunes sans diplôme ont intégré des entreprises grâce à ce contrat qui prévoit que l'Etat prend en charge 45% du salaire et des cotisations.
C'est un effort exceptionnel de la part de l'Etat mais un effort nécessaire, nous le savons.
Le développement des dispositifs de deuxième chance et de l'alternance contribuent également à l'insertion des jeunes dans le marché du travail, notamment pour ceux en situation de décrochage scolaire.
Les jeunes sont par ailleurs parmi les premiers bénéficiaires de la nouvelle aide « Embauche PME », qui apporte une aide financière aux entreprises et associations qui engage un nouveau salarié rémunéré jusqu'à 1 900 brut mensuels.
Enfin, je me réjouis de la mise en place de la prime d'activité en ce début d'année 2016, pour soutenir les revenus des travailleurs, dès 18 ans.
C'est une mesure universelle pour ceux qui ont des revenus inférieurs à 1500.
Aucune aide de ce type n'existait jusqu'à présent pour les jeunes majeurs. Au 30 mars, 2,2 millions de bénéficiaires la percevaient, dont 323 000 actifs de 18 à 24 ans.
Cette aide, ce n'est pas rien, c'est 140 pour un célibataire au SMIC. C'est donc un vrai coup de pouce au pouvoir d'achat.
C'est principalement grâce à ces nombreux dispositifs que depuis décembre 2014 le nombre de jeunes chômeurs a baissé de 4,5 %. Il faut continuer.
Alors nous continuons.
Avec la création d'un compte personnel d'activité, pour permettre aux jeunes qui n'ont pas eu de grands diplômes de se former, et de les sécuriser dans leurs parcours professionnel.
Nous continuons en garantissant le versement des bourses pendant 4 mois après les études, le temps que la personne trouve un emploi.
Nous continuons en taxant davantage les CDD, c'est-à-dire en taxant la précarité.
Bref, l'emploi, et notamment l'emploi des jeunes, est notre préoccupation première, notre priorité absolue, et nous agirons sans relâche dans ce domaine.
Et je sais que de nombreux acteurs, partout sur le territoire en feront autant.
Qu'il me soit ici permis de les en remercier, et je salue particulièrement les organisateurs de cet événement.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 23 juin 2016