Texte intégral
Une partie de la jeunesse française est inquiète, parfois même en colère.
Pour le ministre de la jeunesse que je suis, issu d'un gouvernement qui a fait de la jeunesse sa priorité, c'est nécessairement un sujet de préoccupation.
Depuis le début du quinquennat, beaucoup a été fait pour la jeunesse.
Pour améliorer les conditions de vie :
- La prime d'activité : 140 par mois en plus, quand on touche le SMIC, c'est un vrai coup de pouce.
- L'augmentation des bourses étudiantes.
- La caution locative pour faciliter l'accès au logement dont on sait que c'est une des premières aspirations des jeunes.
Nous avons pris des mesures pour leur permettre de vivre pleinement leur citoyenneté et de s'épanouir :
- Le service civique qui était un dispositif confidentiel et que nous portons à un niveau universel. Une demi-génération pourra y accéder fin 2018.
- L'augmentation de 40% des crédits Erasmus et le lancement d'un portail de la mobilité internationale, car aujourd'hui, découvrir le monde est devenu une compétence essentielle.
Et puis, il y a l'emploi.
La démographie française est une chance ; elle est aussi un défi, notamment pour notre économie : absorber 200 000 nouveaux arrivants chaque année sur le marché du travail.
La situation actuelle est très injuste et très cruelle pour les jeunes. Si je devais résumer d'une phrase : « derniers arrivés, derniers servis. »
Pour contrecarrer ce fonctionnement du marché du travail, nous avons multiplié les contrats aidés et les dispositifs d'insertion : emplois d'avenir, garantie jeunes, contrats starters, EPIDE, etc.
Mais force est de constater que ça ne suffit pas. Certes le chômage des moins de 25 ans a baissé depuis janvier 2015 : -30 000. Et pourtant, il faut faire plus.
Je multiplie les déplacements, comme celui d'aujourd'hui, et les rencontres avec la jeunesse, avec les organisations de jeunesse. Je n'ignore rien de ce que sont leurs attentes, leurs déceptions, leurs impatiences.
Ma volonté est et celle de l'ensemble du gouvernement est d'être dans le dialogue et le respect.
Brusquer la jeunesse n'est ni notre volonté, ni notre intérêt.
Mais nous avons aussi la conviction que le statu quo n'est pas à leur avantage, alors il faudra avancer, ensemble.
Si à la jeunesse, nous proposons cette palette d'offres que j'évoquais, dans le domaine des ressources et conditions de vie, de la citoyenneté, de l'épanouissement culturel, de l'emploi, c'est parce que tous ces enjeux se manifestent au moment de la jeunesse.
Entre 16 et 25, on veut pleinement profiter du présent, et il faut construire son avenir.
Devenir autonome est une aspiration et un projet. Mais l'autonomie, ce n'est pas faire seul, ou sans aide. Les pouvoirs publics sont non seulement légitimes mais ils ont le devoir de soutenir cette prise d'autonomie.
Par toutes ces politiques et ces dispositifs. Mais aussi par des lieux. Des lieux pour la jeunesse.
C'est le sens de cette maison des jeunes : un espace dédié aux 16/25 ans pour que les jeunes participent et s'engagent, trouvent les ressources dont ils ont besoin pour mener à bien leurs initiatives, leurs projets, qu'ils soient collectifs ou personnels.
Faire le choix d'une maison des jeunes c'est prendre acte qu'une politique de jeunesse ne peut se réduire à un programme d'activités.
Une politique de jeunesse doit permettre d'aborder toutes les dimensions de ce moment de la vie : vivre bien son parcours de lycéen ou d'étudiant, faire les bons choix, veiller à sa santé, se préparer à son insertion professionnelle mais aussi accéder à des pratiques artistiques, culturelles, sportives, s'ouvrir au monde, bref s'épanouir.
Si un tel lieu peut voir le jour, c'est grâce à la qualité du travail partenarial. J'aimerais dire ma reconnaissance à tous les acteurs qui rendent cet endroit possible, saluer le GIP « Réussir en Sambre » qui regroupe la maison de l'emploi, la mission locale et le PLIE.
La jeunesse est et restera la priorité du Président de la République.
Il suffit de voir mon agenda pour s'en convaincre Un comité interministériel égalité citoyenneté, où la question de la jeunesse sera largement abordée début avril.
Un projet de loi présenté dès le lendemain en conseil des ministres, et dont le premier titre porte sur l'épanouissement de la jeunesse.
Nous avons du pain sur la planche mais sous savons pourquoi nous le faisons. C'est un choix politique, un choix juste. La jeunesse a besoin qu'on lui fasse plus de place, plus d'opportunités, dans le domaine économique, dans le domaine politique, dans le domaine associatif, partout.
Les mécontentements qui s'expriment autour de la loi travail ne font que redoubler ma détermination à agir pour eux.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 28 juin 2016