Discours de M. Pierre Mauroy, Premier ministre, sur la politique aéronautique, le Bourget le 4 juin 1983.

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Circonstance : Salon aéronautique du Bourget

Texte intégral

Monsieur le président,
Messieurs les ministres,
Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Il y a deux ans, très exactement le 13 juin 1981, j'avais l'honneur de présider, comme aujourd'hui le déjeuner offert par le GIFAS au Salon aéronautique du Bourget.
Cette manifestation, la plus importante au monde dans ce domaine, témoigne de la vitalité de cette industrie et de la place de plus en plus grande que la France a su y conquérir.
Je suis donc extrêmement heureux, Monsieur Je président, de me trouver à nouveau parmi vous pour évoquer le bilan et les orientations de la politique du gouvernement concernant l'industrie aérospatiale.
Depuis deux ans, en dépit d'une conjoncture difficile, votre industrie a su développer ses activités et augmenter ses effectifs de 5.000 personnes en s'appuyant principalement sur la progression des ventes à l'exportation.
Voilà une industrie puissante et moderne qui contribue ainsi efficacement à la lutte contre le chômage et au rétablissement de notre commerce extérieur. Il est donc tout à fait naturel qu'elle ait bénéficié, et qu'elle bénéficie à l'avenir, du soutien du gouvernement.
Je commencerai, si vous le permettez, par évoquer la construction aéronautique civile. Elle représente aujourd'hui plus du tiers de l'activité aérospatiale française avec plus de 40 000 emplois et 12 milliards de francs de chiffre d'affaires.
La récession économique est venue ralentir cette expansion. En ce qui concerne le transport aérien, les effets en ont été amplifiés par les conséquences désastreuses d'une dérèglementation que la France a toujours condamnée. La situation financière des compagnies aériennes internationales est en effet inquiétante et la plupart d'entre elles éprouvent les plus grandes difficultés à procéder au renouvellement de leur flotte, pourtant nécessaire à l'accroissement de leur productivité.
Aussi le gouvernement français est-il particulièrement désireux de voir s'instaurer une organisation cohérente du transport aérien mondial.
Face à cette conjoncture défavorable, je suis toutefois heureux de constater que nos industriels résistent plutôt mieux que leurs concurrents étrangers. Je n'en veux pour preuve que la confirmation de certaines commandes en dépit de la très forte pression de la concurrence.
Il est indispensable que cette profession continue à faire preuve d'imagination et d'agressivité commerciale.
L'Etat lui apportera son soutien pour franchir la passe difficile actuelle et pour placer nos sociétés à égalité de chances avec les autres constructeurs. L'Etat ne peut pas tout faire. Il est donc indispensable de renforcer notre solidarité. C'est pourquoi je demande aux responsables des grandes entreprises qui m'écoutent d'assurer aux fournisseurs et aux sous-traitants, qui subissent avec le plus de gravité les conséquences de la baisse des commandes, un niveau suffisant d'activité.
Il faut dès à présent être prêts à répondre à la reprise avec des produits nouveaux et compétitifs.
Il s'agit tout d'abord de la famille Airbus.
Elle vient de s'étendre avec la mise en service, en avance sur le calendrier prévu, de l'A310 dont les performances se révèlent supérieures aux prévisions. Airbus Industrie a su dans le même temps lancer une version long courrier de cet appareil, l'A310-300 et mettre au point l'A300-600 qui remplacera l'A300-B4 des débuts. Ces produits modernes, parfaitement adaptés aux besoins des compagnies, permettront au Groupement européen d'affirmer sa place sur le marché des gros porteurs.
Cependant l'avenir d'Airbus Industrie et de l'industrie aéronautique civile européenne tout entière, ne sera définitivement assuré que lorsqu'il aura pu également prendre position sur le marché des appareils à fuselage étroit.
C'est pourquoi le gouvernement français n'a jamais relâché son soutien aux efforts entrepris par Airbus Industrie pour lancer l'A320.
Au début de cette année, Airbus Industrie a pu lever l'obstacle de la motorisation de cet appareil grâce au CFM 56-4 développé par la SNECMA et général Electric.
Je tiens, à ce propos, à féliciter le président de la SNECMA et son homologue du groupe "moteurs d'avions" de Général Electric, qui sont, l'un et l'autre, parmi nous. Je les félicite d'avoir su relever le défi qui était lancé aux motoristes.
Airbus Industrie peut ainsi entamer une campagne commerciale sur la base d'offres fermes, en matière de performances et de prix, pour un appareil entrant en service au printemps 1988. Un appareil dont les caractéristiques et les performances sont supérieures à celles des avions proposés par ses concurrents.
Pour ce qui est de la France, après Air-France qui maintient sa commande de cinquante appareils, Air Inter vient également - ce dont je me réjouis au nom du gouvernement - de rendre publique son intention d'acquérir vingt exemplaires de l'A320.
Nous sommes entrés dans une phase décisive. Dans les prochains mois nous devrons convenir, avec nos partenaires et sur la base des résultats de la campagne commerciale en cours, du lancement du programme. La volonté, la cohésion et la détermination des différents partenaires - industriels et gouvernements - ne doivent pas se démentir un seul instant. Le gouvernement français, quant à lui, ne ménagera aucun effort pour assurer le succès de cette entreprise vitale pour l'avenir.
Depuis le dernier salon, une nouvelle coopération a été lancée. Il s'agit de l'avion de transport régional ATR 42 réalisé sur une base paritaire entre l'Aérospatiale et Aéritalia. La division avions de l'Aérospatiale a créé, avec son partenaire, les conditions techniques et industrielles qui assureront, auprès des compagnies françaises et étrangères, le succès de cet avion. Les commandes et options s'élèvent déjà à plus de soixante exemplaires.
L'ATR 42 sera un facteur important dans la mutation qui est en cours au sein du transport aérien français. Le gouvernement s'attache, dans le cadre de la loi d'orientation des transports intérieurs, à en améliorer l'organisation et l'efficacité.
En ce qui concerne les gros moteurs civils, le succès du CFM 56, dont plus de sept cent exemplaires ont été vendus, semble maintenant assuré. L'entrée de la SNECMA sur le marché des moteurs civils est ainsi concrétisée.
Là encore, les efforts ne doivent pas être relâchés. C'est pourquoi le gouvernement a inscrit dans le contrat de plan de nouvelles orientations qui permettront à la SNECMA d'acquérir des compétences supplémentaires dans le domaine des parties chaudes des moteurs civils, et de développer ses acquis dans le domaine des parties froides.
Ainsi la France pourra intervenir comme un partenaire disposant de toutes les capacités nécessaires dans les coopérations qui ne manqueront pas de s'établir dans les années 1990, que ce soit au sein de l'Europe, cadre naturel et privilégié de notre industrie aéronautique, ou dans un contexte plus large.
Nous apporterons également notre soutien aux hélicoptères de l'Aérospatiale et aux turbines de Turbomeca. L'année 1983 sera celle du lancement des versions avancées du Dauphin et de l'Écureuil monomoteur, équipées du moteur TM 333.
Une nouvelle turbomachine, le TM 319, est en cours de développement pour concurrencer les moteurs américains sur l'Écureuil bimoteur. L'armée de l'air a déjà passé commande de cette nouvelle version.
Dans le domaine des avions d'affaires, la réussite de la Société des avions Marcel Dassault doit_être préservée avec le Mystère 50 ; le Mystère 200, version modernisée du Mystère 20 ; le Mystère 10 et plus tard le Mystère 900 à fuselage élargi dont l'entreprise vient d'annoncer le lancement.
L'ensemble de ces programmes civils fournira aux fabricants d'équipement de bord français le point d'appui nécessaire pour développer leur part de marché. Ils doivent poursuivre leurs efforts pour être présents sur les nouveaux créneaux ouverts par la visualisation cathodique et l'utilisation des calculateurs.
Le ministre des Transports a indiqué cette semaine les mesures qui ont été décidées pour l'aviation légère, après examen des conclusions du rapport du sénateur Parmentier.
Il s'agit d'ouvrir au plus grand nombre l'accès aux sports de l'air en simplifiant les procédures et en mettant à la disposition des amateurs les planeurs et les avions, légers ou ultra légers, dont ils ont besoin. Nos industriels doivent, dans ce but, unir leurs efforts pour développer et construire des matériels capables de s'imposer sur les marchés extérieurs. Je me félicite à cet égard de l'accord de commercialisation qui vient d'être signé entre la SOCATA et la Société des avions Pierre Robin.
Je voudrais clore ce chapitre consacré à l'aviation civile en évoquant deux secteurs qui apportent une contribution importante à l'équilibre de nos échanges extérieurs.
Il s'agit d'abord de la navigation aérienne qui a permis à notre industrie électronique de se situer aux deuxième rang mondial. Il s'agit ensuite du secteur aéroportuaire qui a su se doter d'une gamme d'équipements et de services particulièrement adaptés aux besoins.
Au total, ces deux secteurs, dont le rayonnement sur les cinq continents s'appuie sur des entreprises dynamiques comme Aéroport de Paris, SOFREAVIA et THOMSON-CSF, auront été à l'origine d'un apport en devises de près de 5 milliards de francs en 1982. Je tiens à assurer leurs responsables du soutien du gouvernement à leurs efforts en vue d'améliorer encore leur position.
Venons en maintenant, si vous le voulez bien, au domaine militaire.
A maintes reprises, le président de la République a, depuis deux ans, confirmé la volonté de notre pays de conserver les moyens d'une défense indépendante. Nous nous appuyons pour cela à la fois sur nos capacités nucléaires et sur les matériels conventionnels.
Le projet de loi de programmation pour la période 1984-88, qui vient d'être adopté en première lecture par le Parlement, démontre pleinement cette volonté.
Il donne la priorité à l'équipement de nos forces armées, permettant ainsi à notre pays de rester au premier rang dans toutes les technologies nécessaires au maintien de ses capacités militaires essentielles.
Un puissant soutien sera ainsi apporté à notre industrie aérospatiale, que ce soit dans le domaine des missiles stratégiques ou tactiques ; de l'aviation de combat ; de la surveillance maritime, avec le démarrage en série de l'Atlantic de seconde génération ; des hélicoptères de combat ; ou encore de l'aviation de débuts avec la production en série de l'Epsilon.
Les remarquables succès déjà obtenus lors des essais en vol du missile M4 à têtes multiples, qui doit entrer en service en 1985, concrétisent la maîtrise que notre industrie - et au premier rang la SNIAS - a maintenant acquise dans ce secteur. Le développement des missiles nucléaires tactiques A.S.M.P. et Hadès, les études et recherches destinées au missile stratégique mobile et au missile successeur du M4, permettront de maintenir notre position dans ce domaine, fondamental pour la sécurité de notre pays.
L'intérêt porté, à l'échelle mondiale, à nos missiles tactiques donne également la preuve de notre capacité à dominer industriellement des technologies de pointe. Mais le niveau aujourd'hui atteint par ces systèmes fait que toute nouvelle génération nous confronte à un défi technique et industriel considérable. La mise en commun de nos expériences, en particulier sur le plan européen, constitue un atout essentiel pour répondre à ce défi.
L'accord intergouvernemental, signé au début de cette année avec l'Allemagne fédérale et la Grande-Bretagne pour la nouvelle génération de missiles anti-chars ne doit constituer qu'une étape dans un élargissement de la coopération avec nos partenaires européens.
Les brillantes perspectives que j'évoquais ici même, il y a deux ans, pour le Mirage 2000 se sont pleinement confirmées. La production en série est maintenant bien engagée. Les premiers appareils ont été livrés à l'armée de l'air. Celle-ci sera financièrement en mesure de commander environ 33 appareils par an jusqu'en 1988. En outre, cet avion remporte d'éloquents succès à l'exportation. Il démontre, une nouvelle fois, la compétitivité de nos matériels et notre capacité à offrir une assistance technique complète aux pays amis qui s'adressent à nous pour équiper leurs forces de défense.
Le succès de ce programme, essentiel pour toutes les composantes de votre industrie comme pour notre armée de l'air, ne doit pas nous faire oublier l'avenir.
La préparation de la génération future de nos avions de combat est activement poursuivie. Elle vient de se concrétiser par le lancement d'un appareil expérimental, l'ACX, dont vous avez pu voir, présentée par les avions Marcel Dassault, une maquette qui traduit l'état des réflexions des spécialistes. Les prototypes de démonstration du futur moteur seront en essais dans les prochains mois. Les équipements et systèmes d'armes font l'objet d'études approfondies.
Nos équipements ont déjà su réaliser des percées remarquables sur le marché international. La préparation d'un avion de combat d'avenir leur donnera l'occasion de s'affirmer encore davantage.
Cette mobilisation de notre potentiel de recherche et les décisions prises montrent notre volonté de maintenir le haut niveau de nos matériels. Il ne signifie cependant pas que la France tienne à mener seule ce programme ambitieux d'avion de combat des années 1990. Au contraire, les discussions techniques et opérationnelles engagées avec nos partenaires européens, traduisent notre ouverture à toutes les possibilités de coopération.
Dans cet ordre d'idées, et pour des échéances plus proches, les études préparatoires au lancement d'un hélicoptère de combat sont dans leur phase finale. Le dernier sommet franco-allemand a permis de dégager une bonne convergence de vue sur les concepts opérationnels et techniques susceptibles de servir de base à un développement en coopération.
J'espère que nous trouverons ainsi la voie qui permettra de maintenir et développer les liens, très étroits, que nous avons entretenus jusqu'à présent avec nos amis allemands pour la réalisation en commun de nos moyens de défense.
Le troisième volet de votre activité concerne l'espace. La France a accompli, dans ce domaine, des progrès importants depuis deux ans.
Les orientations que j'avais esquissées devant vous, il y a deux ans, se sont concrétisées lors d'un conseil restreint tenu sous la présidence du chef de l'Etat le 15 octobre 1981. Ces décisions ont été mises en oeuvre. Elles ont exigé un effort financier de grande ampleur puisque, sur les deux dernières années, le budget du Centre national d'études spatiales a augmenté de 40 %.
Ces moyens croissants nous permettront de mener à bien les grands programmes en cours.
Il s'agit d'abord du satellite TELECOM 1 qui doit nous permettre, à partir de la fin de l'année prochaine, d'offrir aux entreprises françaises et européennes un service télématique d'avant garde en même temps que de consolider les liaisons avec les départements d'outre-mer.
Il s'agit ensuite du premier exemplaire du satellite de télévision directe TDF 1 qui sera mis en orbite à la fin 1985. Des négociations sont engagées avec des partenaires européens en vue de la réalisation et de l'utilisation commune d'un second satellite.
Le satellite d'observation de la terre, SPOT, volera lui dans un peu plus d'un an et fournira des images d'une qualité supérieure à celles de tous ses concurrents civils.
Enfin ARIANE, avec trois lancements réussis sur cinq, a passé le cap de la qualification. Permettez-moi d'assurer ici, les ouvriers, techniciens et ingénieurs qui, à KOUROU et en métropole, sont en train de procéder aux derniers essais et de préparer le 6ème lancement prévu pour les prochains jours, de toute la confiance du gouvernement. J'y ajoute mes voeux personnels de succès.
Il y a là, pour les années 1984, 1985 et 1986 un ensemble d'échéances qui exigent de la part du Centre national d'études spatiales et de nos industriels la plus grande rigueur dans les méthodes et dans les processus de fabrication.
Grâce à ces programmes, nos activités spatiales sont toutefois parvenues au stade industriel et commercial.
Il convient à présent que l'industrie s'organise afin de mettre le maximum de chances de son côté dans la compétition internationale. Une gamme de produits fiables doit être offerte. Un premier effort de concertation et d'adaptation de ces produits a été entrepris. Je souhaite qu'il soit poursuivi.
Les succès remportés, hors d'Europe, par la société ARIANESPACE montrent que nous pouvons réussir, à condition de présenter des dossiers techniques, industriels et commerciaux de qualité.
Nous devons rapidement mettre en place et animer les structures qui nous permettront d'assurer, dans les meilleures conditions, l'exploitation de nos grands programmes de satellite.
Dans le domaine des télécommunications, il s'agit de structures nationales avec TELECOM 1 et TDF 1. L'exemple nous est donné par la société SPOT-IMAGE dans le domaine de l'observation terrestre.
Dans le cas d'ECS (satellite de télécommunication européen) et dans le cas de METEOSAT (satellite européen de météorologie), il s'agit de structures européennes.
Enfin, une structure mondiale s'élabore avec nos amis américains, canadiens et soviétiques, pour la gestion des satellites "de recherche et de sauvetage" dont-on me dit qu'il a déjà permis de sauver 30 vies humaines.
De nouveaux domaines d'activités industrielles et commerciales s'ouvrent ainsi à la suite des grands programmes de développements technologiques. Nous devons être prêts à y tenir la place qui nous revient selon des formules de gestion nouvelles, originales, bien adaptées aux enjeux.
Enfin il nous faut préparer l'avenir des années 1990-2000.
Cela suppose deux types d'actions.
Tout d'abord, nous devons, en liaison avec nos partenaires européens, faire progresser notre réflexion sur ce que sera l'espace de ces années là : ses enjeux et ses perspectives. C'est la stratégie des 20 prochaines années qu'il s'agit d'élaborer.
Je souhaite qu'avant la fin de cette année, le Centre national d'études spatiales, après avoir procédé à de larges consultations auprès des industriels et de nos partenaires européens, puisse présenter au gouvernement des propositions permettant de préparer un programme cohérent.
Parallèlement, il nous faut engager, sans plus tarder, les recherches et les développements de base dont nous savons que, de toutes manières, ils conditionnent les décisions à prendre. Un relâchement s'était produit, dans les années 1970, sur ces recherches de base. Nous leur avons redonné vigueur en consentant un effort budgétaire particulier. Il s'agit de développements longs, de 7 à 10 ans, qui visent à la fois à combler nos lacunes, à consolider nos acquis, et à développer de nouvelles technologies dans le domaine des télécommunications, de l'observation de la terre et des lanceurs.
J'ajouterai, pour terminer ce chapitre spatial, que cette réflexion sur le moyen et le long terme, et sur les conditions dans lesquelles notre autonomie pourra être assurée, ne peut être menée sur un plan uniquement scientifique et industriel. Elle doit également prendre en considération le point de vue de notre défense.
Dès 1984, nos armées utiliseront TELECOM I pour leurs transmissions.
Des réflexions sur les applications futures de l'espace pour la défense sont menées activement en particulier dans le domaine de l'observation par satellite. Son importance stratégique est en effet croissante. Les recherches et développements technologiques nécessaires, dont les financements figurent dans la loi de programmation militaire, sont définis en tenant compte des besoins civils et en liaison étroite avec le Centre national d'études spatiales.
Après ce rapide tour d'horizon de trois grands secteurs d'activité qui sont, en fait, étroitement imbriqués à l'intérieur même de vos entreprises, quel bilan pouvons-nous dresser ?
L'industrie aéronautique internationale est soumise aux fluctuations de la conjoncture du transport aérien et des ressources des budgets nationaux.
En dépit des difficultés, et dans un contexte de concurrence toujours plus vive, notre industrie aérospatiale a obtenu une place de choix sur le marché international. L'énumération des programmes en cours et des projets futurs montre qu'elle a devant elle un avenir remarquable, même si, en ce moment, les variations de plan de charge provoquent quelques inquiétudes pour le très court terme.
La constitution d'un grand secteur nationalisé, dont les objectifs sont fixés par les contrats de plan, en est un des atouts majeurs. Il permet, en dépit des fluctuations conjoncturelles, d'assurer la préparation de l'avenir et de conserver un tissu industriel dynamique et à la pointe du progrès technique. Il permet aussi d'équilibrer la place faite aux grands maîtres d'oeuvre et aux sous-traitants.
En France également, l'industrie aérospatiale occupe une position exemplaire par les emplois de haute qualification qu'elle procure et par sa contribution très importante à la balance économique extérieure. En 1982, elle a dégagé un excédent commercial de 23 milliards de francs
Ces performances, dans un contexte pourtant difficile, nous les devons d'abord à ceux qui forment la force vive de vos entreprises : ouvriers, techniciens, ingénieurs, dirigeants. Je les en remercie aujourd'hui, au nom du gouvernement.Pour terminer, Monsieur le président, permettez-moi de vous féliciter de la qualité de cette grande fête de l'aéronautique et de l'espace que vous nous offrez. Permettez-moi aussi de remercier les constructeurs, les organisateurs et l'armée de l'air qui ont contribué à son succès.