Texte intégral
Q - Quel est aujourd'hui l'impact des attentats sur le tourisme en France ?
R - Sur les premiers mois de l'année, les chiffres indiquaient une tendance de baisse de 10% de la fréquentation internationale du pays, très concentrée sur Paris et l'Ile-de-France, et les destinations directement liées, car proches...
Mais il y avait en parallèle une hausse de 2% dans les autres régions, qui montre que les touristes internationaux ont toujours envie de venir en France.
Q - Depuis, Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray ont été frappés. Avec quelles conséquences sur les régions ?
R - Nous savons qu'après de tels événements, il y a toujours des annulations. Ce qui compte, ce sont les semaines et les mois qui suivent. Tous les efforts sont faits pour que la tendance à moyen terme soit positive. Le risque zéro n'existe plus nulle part : la Belgique, les États-Unis, d'autres pays méditerranéens ont malheureusement été frappés comme nous. Mais la France a des fondamentaux solides, avec une offre touristique très variée : malgré les attentats de 2015, nous avons battu un nouveau record, avec 85 millions de touristes internationaux.
La France reste la première destination touristique mondiale, et nous maintenons l'objectif de 100 millions de touristes en 2020.
Q - Que faire pour limiter l'impact ?
R - D'abord, bien sûr, poursuivre le travail mené par Bernard Cazeneuve sur la sécurité. Ensuite, nous mobilisons avec Jean-Marc Ayrault toutes nos ambassades pour faire la promotion de notre pays, en particulier là où la chute est la plus forte : des pays d'Asie, les États-Unis... Nous avons accéléré la délivrance des visas touristiques : plus d'un tiers sont délivrés en 48 heures, et même en 24 heures pour les groupes dans nos consulats en Chine. Enfin, le gouvernement soutient les professionnels du tourisme avec des mesures conjoncturelles pour faire face à la situation (dispositifs d'étalement des cotisations fiscales et sociales, autorisation de recours au travail temporaire...), mais aussi sur le long terme avec un fonds d'investissement d'1 milliard d'euros géré par la Caisse des dépôts et des consignations.
Q - Vous comprenez les municipalités qui annulent des manifestations ?
R - Bien sûr ! Pour un maire, c'est toujours un déchirement d'annuler une manifestation...
Pour le moment, nous avons constaté, avec la ministre de la culture, qu'il y a moins d'annulations qu'on ne l'a craint. Des festivals qui se sont maintenus ont même connu des hausses de fréquentation, ce qui montre que les gens ont besoin, dans ces périodes troubles, de se retrouver, de se cultiver. C'est aussi une manière de résister à la barbarie qui attaque notre art de vivre.
Q - Dans un registre beaucoup moins tragique, mais également dommageable, il y a les grèves : contre la loi Travail au printemps, Air France en pleins départs en vacances...
R - On ne peut évidemment pas mettre ces sujets sur le même plan. Ceci précisé, j'ai moi-même déjà souffert comme vacancier d'une grève des transports, bloqué avec un enfant dans un aéroport, et c'est franchement ce qu'il y a de pire quand vous avez quelques jours de repos... Mais le droit de grève est un droit fondamental auquel je suis attaché. Il faut donc l'exercer avec responsabilité. Au-delà, nous allons travailler avec les compagnies étrangères à une meilleure connectivité de nos aéroports, en développant les liaisons aériennes directes entre Paris, nos régions, et le monde entier, afin que plus de touristes puissent être accueillis en France.
Q - Airbnb vient de passer les dix millions de voyageurs accueillis en France. Selon vous, c'est un problème ou une solution ?
R - Nous savons, avec les professionnels du tourisme, que le numérique fait partie de l'avenir du secteur. Ensuite, la concurrence doit évidemment être équitable, avec des règles claires pour tout le monde. C'est l'équilibre qui a été trouvé par le gouvernement, pour assurer l'équité sans bloquer l'économie collaborative.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 août 2016
R - Sur les premiers mois de l'année, les chiffres indiquaient une tendance de baisse de 10% de la fréquentation internationale du pays, très concentrée sur Paris et l'Ile-de-France, et les destinations directement liées, car proches...
Mais il y avait en parallèle une hausse de 2% dans les autres régions, qui montre que les touristes internationaux ont toujours envie de venir en France.
Q - Depuis, Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray ont été frappés. Avec quelles conséquences sur les régions ?
R - Nous savons qu'après de tels événements, il y a toujours des annulations. Ce qui compte, ce sont les semaines et les mois qui suivent. Tous les efforts sont faits pour que la tendance à moyen terme soit positive. Le risque zéro n'existe plus nulle part : la Belgique, les États-Unis, d'autres pays méditerranéens ont malheureusement été frappés comme nous. Mais la France a des fondamentaux solides, avec une offre touristique très variée : malgré les attentats de 2015, nous avons battu un nouveau record, avec 85 millions de touristes internationaux.
La France reste la première destination touristique mondiale, et nous maintenons l'objectif de 100 millions de touristes en 2020.
Q - Que faire pour limiter l'impact ?
R - D'abord, bien sûr, poursuivre le travail mené par Bernard Cazeneuve sur la sécurité. Ensuite, nous mobilisons avec Jean-Marc Ayrault toutes nos ambassades pour faire la promotion de notre pays, en particulier là où la chute est la plus forte : des pays d'Asie, les États-Unis... Nous avons accéléré la délivrance des visas touristiques : plus d'un tiers sont délivrés en 48 heures, et même en 24 heures pour les groupes dans nos consulats en Chine. Enfin, le gouvernement soutient les professionnels du tourisme avec des mesures conjoncturelles pour faire face à la situation (dispositifs d'étalement des cotisations fiscales et sociales, autorisation de recours au travail temporaire...), mais aussi sur le long terme avec un fonds d'investissement d'1 milliard d'euros géré par la Caisse des dépôts et des consignations.
Q - Vous comprenez les municipalités qui annulent des manifestations ?
R - Bien sûr ! Pour un maire, c'est toujours un déchirement d'annuler une manifestation...
Pour le moment, nous avons constaté, avec la ministre de la culture, qu'il y a moins d'annulations qu'on ne l'a craint. Des festivals qui se sont maintenus ont même connu des hausses de fréquentation, ce qui montre que les gens ont besoin, dans ces périodes troubles, de se retrouver, de se cultiver. C'est aussi une manière de résister à la barbarie qui attaque notre art de vivre.
Q - Dans un registre beaucoup moins tragique, mais également dommageable, il y a les grèves : contre la loi Travail au printemps, Air France en pleins départs en vacances...
R - On ne peut évidemment pas mettre ces sujets sur le même plan. Ceci précisé, j'ai moi-même déjà souffert comme vacancier d'une grève des transports, bloqué avec un enfant dans un aéroport, et c'est franchement ce qu'il y a de pire quand vous avez quelques jours de repos... Mais le droit de grève est un droit fondamental auquel je suis attaché. Il faut donc l'exercer avec responsabilité. Au-delà, nous allons travailler avec les compagnies étrangères à une meilleure connectivité de nos aéroports, en développant les liaisons aériennes directes entre Paris, nos régions, et le monde entier, afin que plus de touristes puissent être accueillis en France.
Q - Airbnb vient de passer les dix millions de voyageurs accueillis en France. Selon vous, c'est un problème ou une solution ?
R - Nous savons, avec les professionnels du tourisme, que le numérique fait partie de l'avenir du secteur. Ensuite, la concurrence doit évidemment être équitable, avec des règles claires pour tout le monde. C'est l'équilibre qui a été trouvé par le gouvernement, pour assurer l'équité sans bloquer l'économie collaborative.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 août 2016