Texte intégral
Votre Altesse Royale,
Monsieur le ministre de la Défense,
Monsieur l'ambassadeur,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le maire de Longueval,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les présidents et représentants d'associations d'anciens combattants,
Mesdames et messieurs les porte-drapeaux,
Chers élèves venus de Nouvelle-Zélande,
Mesdames et messieurs,
Ici, dans le silence du recueillement, vit le souvenir des combattants néo-zélandais. De leur courage, de leur esprit de fraternité. De leur sacrifice.
En 1916, la bataille de la Somme est la 1ère campagne majeure des Néo-Zélandais sur le front de l'Ouest.
Deux ans auparavant, c'est sur le perron du Parlement à Wellington, que le Gouverneur-général a annoncé l'engagement de la Nouvelle-Zélande dans la guerre. La semaine suivante, 14 000 Néo-Zélandais se portaient volontaires. Ils furent 128 000 au total à quitter leur île pour venir se battre en France aux côtés des alliés, au nom d'un esprit de fraternité qui allait se manifester au cur des tranchées, au cur de l'horreur.
8 000 soldats venus de Nouvelle-Zélande ont été tués ou blessés, ici dans la Somme. 8 000 hommes arrachés à leur pays, à leur famille, à leur avenir et que la France accueillit sur ses terres pour qu'ils reposent en paix.
Et beaucoup reposaient sans nom. Parmi eux, un jeune homme devenu le soldat inconnu dont le corps a été transféré le 11 novembre 2004 au mémorial de Wellington comme pour tisser un lien privilégié entre nos deux pays.
Ce lien, c'est la mémoire partagée que fonde le souvenir de l'engagement des Néo-Zélandais à nos côtés dans la Grande Guerre puis dans la Seconde Guerre mondiale.
Cette mémoire vit en France, dans nos nécropoles à Armentières, à Bagneux, à Etaples, ici à Longueval et ailleurs. Elle vit près des mémoriaux de Grévillers ou encore du Quesnoy. Elle vit dans la carrière de Wellington à Arras.
Cette mémoire vivra demain au pied du monument français du Memorial Park de Wellington dont je poserai la première pierre avant la fin de l'année.
Mesdames et messieurs, notre génération avait le devoir de tout mettre en uvre pour transmettre la mémoire de ce premier conflit mondial. Il appartient désormais aux générations futures d'entretenir et de valoriser cette mémoire commune.
C'est déjà le cas avec le programme d'échanges et de coopération scolaires Shared Histories qui a permis de faire venir en France de « jeunes ambassadeurs » à l'occasion du Centenaire, et que je rencontrerai à la fin du mois. La présence de ces jeunes fait écho aux liens qui unissaient il y a 100 ans nos soldats sur les champs de bataille et nous rappelle combien la France doit aussi son histoire à l'engagement de leurs aînés.
Chers amis néo-zélandais, mes chers compatriotes, nous avons aujourd'hui en partage un héritage précieux, forgé dans les creusets de la Somme, des Flandres, de la Picardie, sur les plages de Normandie.
Il nous appartient de respecter cet héritage, et de le porter avec fierté et ambition.
Vive la Nouvelle-Zélande !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-néo-zélandaise !
Source http://www.defense.gouv.fr, le 3 octobre 2016