Déclaration de Mme Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux personnes âgées et à l'autonomie, sur le partenariat avec le Réseau francophone Villes amies des aînés, Paris le 6 septembre 2016.

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Je me réjouis de vous accueillir aujourd'hui au ministère, à l'occasion de la signature de cette convention 2016, entre le Secrétariat d'État chargé des personnes âgées et de l'autonomie et le Réseau Francophone des Villes-amies des aînés.
J'aimerais tout d'abord vous remercier d'avoir répondu à l'appel et d'avoir collaboré activement, sous mon impulsion, à la conception de cette convention.
Vous le savez, nous avons voulu mettre en place une politique ambitieuse, réaliste et au service de toutes et de tous. La loi d'adaptation de la société au vieillissement est le résultat de cette vision, politique et humaine. Co-construite, et financée, cette loi donne enfin les moyens à tous les acteurs concernés, de répondre de manière efficiente aux bouleversements démographiques qui s'annoncent.
Car les défis sont immenses. Et les attentes tout autant.
Si, aujourd‘hui, en France, les personnes âgées de plus de 60 ans, sont au nombre de 15 millions, elles seront 24 millions en 2060. Quant à nos aînés, âgés de plus de 85 ans, ils passeront d'1,4 million actuellement à 5,4 millions en 2060 ! Autant dire que nous ne pouvons éluder cette réalité. Mais nous pouvons l'anticiper, afin de donner à chacune et chacun les moyens de bien vieillir, en étant reconnus, respectés et inclus dans la société.
Grâce aux outils de cette loi, nous souhaitons prévenir, anticiper et éviter la perte d'autonomie de nos aînés afin de créer les conditions du bien vieillir et de faciliter leur activité. Notre ambition se résume finalement à créer une société plus inclusive et riche de ses relations intergénérationnelles.
C'est une ambition et un défi passionnants. Motivants. Qui, pour être relevés avec succès, demandent la participation de tous. A tous les niveaux : local, national, politique, associatif, individuel, collectif, public, privé… Ces défis nous commandent de mutualiser nos connaissances, au service du bien vieillir.
Chacun à notre niveau, nous prenons nos responsabilités, pour une société plus juste et à l'écoute de toutes et de tous. Quels que soient l'âge, le degré d'autonomie ou les ressources financières.
Personne ne peut être exclu de la cité et de la vie collective, au prétexte que sa mobilité est réduite ou que ses finances ne lui permettent pas de rester en cœur de ville. Personne ne doit être relégué. C'est une exigence avec laquelle nous ne pouvons transiger.
Rester citoyen, c'est pouvoir choisir de vivre où on le désire. Avoir à disposition les services et relais nécessaires. Qu'ils soient matériels ou humains. C'est avoir été entendu, concernant l'adaptation de son cadre de vie quotidien.
Vous et moi portons cet engagement, dans la lutte contre l'isolement sociétal des aînés. Et c'est pourquoi nos ambitions se rejoignent.
L'objectif même de cette convention est bel et bien d'officialiser notre partenariat, sur le plan des idées, mais d'abord et avant tout sur le plan des actions. En nous engageant, d'une part, à suivre ou poursuivre des missions communes, et d'autre part, à soutenir l'action du Réseau francophone des Villes amies des Aînés.
Car vos actions démontrent, mieux que des mots, votre implication réelle et sincère, pour faire bouger les lignes, et faire avancer les mentalités.
Cher François Rebsamen, en tant que président du Réseau, je ne peux que vous répéter mon soutien, plein et entier. Dans la ville dont vous êtes maire, Dijon, vous avez prouvé par le « faire », qu'en peu d'années, la société a les capacités et l'envie de s'adapter à ses aînés. Reconnue Pôle d'excellence territoriale pour sa politique en faveur des aînés dès 2010, et officiellement labellisée « ville-amie des aînés » par l'Organisation mondiale de la Santé la même année, votre ville n'a cessé, depuis, d'avancer sur ce sujet, de manière globale et transversale.
En 2011, un Observatoire de l'âge, - que vous présidez -, est ainsi inauguré. Il fait réfléchir et travailler ensemble les professionnels, les habitants, les représentants des retraités, les institutionnels, les experts et les universitaires.
Puis en 2013, la ville ouvre la Maison des seniors, lieu unique d'information et d'orientation pour toutes les questions liées à l'âge, s'adressant aux seniors, à leurs proches et aux professionnels.
Grâce au Réseau, ces différentes expériences, actions et réflexions, peuvent être partagées, connues et reconnues. Et c'est essentiel.
En agissant en tant qu'interface entre les villes, l'action du Réseau favorise la communication et l'échange de bonnes pratiques entre les territoires, et notamment via un partage d'expériences. En cela, votre contribution à la mise en place de la grande enquête nationale des territoires où il fait bon vieillir, en collaboration avec le Secrétariat d'Etat et le magazine Notre Temps, est primordiale. Votre apport d'expertise pour la réalisation des enquêtes spécifiques aux territoires, la mobilisation de votre réseau pour leur diffusion, ainsi que votre participation au comité de pilotage sont essentielles à cette collaboration. Je me réjouis de constater encore une fois, qu'en mutualisant nos connaissances, nos expériences et notre volonté de faire concrètement, nous pouvons « soulever des montagnes ». Car il s'agit bien de cela. Faire changer les regards, adapter la société, c'est exiger en accompagnant, un changement radical de paradigme. Non, ce n'est pas à nos aînés de s'adapter à une société de plus en plus complexe et de plus en plus rapide. Mais bien à la société de faire en sorte que chacune et chacun puisse prendre part à la vie de la cité.
A travers ce Réseau, vous participez à la diffusion des clefs du bien vieillir et de l'intégration de nos aînés. Et c'est notamment ce que nous défendons dans la loi d'adaptation de la société au vieillissement. C'est parce que nous sommes face à ce défi stimulant que pose le vieillissement démographique que nous pensons que c'est aujourd'hui à la société de s'adapter à l'avancée en âge de toute la population.
La réflexion autour de cette convention a débuté au mois d'avril. Avecvous, nous avons identifié un certain nombre d'axes de travail qui nous ont permis d'aboutir à la convention que nous vous présentons aujourd'hui. L'objectif principal est d'instituer le Réseau Francophone des Villes amis des aînés comme interlocuteur privilégié en ce qui concerne la mise en place du programme de l'Organisation Mondiale de la Santé.
A ce titre, votre association s'engage à valoriser la démarche Ville Amies des Aînés sur les territoires français en proposant un soutien technique local, en diffusant les politiques inspirantes entre les villes et enfin, en développant des outils d'analyse et d'évaluation comme le prévoit l'Organisation Mondiale de la Santé.
Votre action se concentre sur une large palette de domaines, qu'il s'agisse du logement, de l'accès aux commerces et services de proximité, des transports en commun ou de l'intégration dans la vie sociale. Ainsi, c'est le quotidien dans son ensemble que vous ciblez et c'est en cela que votre action est complète.
Au regard de ces engagements, le Secrétariat d'Etat chargé des Personnes Âgées et de l'Autonomie a renforcé son soutien et alloué la somme de 20000 € comme subvention pour l'année 2016, contre 10000 € en 2015.
Nous partageons une autre certitude, éprouvée sur le terrain : c'est en partant des besoins de nos aînés que nous aurons les plus grandes réussites. C'est en les écoutant que nous pourrons répondre aux enjeux qui se posent.
Car, nos aînés ne sont pas une « classe » homogène. Pas plus qu'il existe UNE jeunesse, il n'existe UNE vieillesse. Et cela sera encore plus vrai dans les années à venir. Il ne faudra pas cesser de se poser des questions. Et continuer à écouter. Car nous sommes les aînés de demain. Mais déjà, nous ne vivons plus comme nos parents. Et demain, cela s'accentuera encore.
Nous devons nous inspirer des bonnes pratiques, où qu'elles se trouvent. Et les faire connaître. Afin de gagner du temps, et de proposer quel que soit le territoire, sa richesse ou ses difficultés, un égal accès au droit élémentaire qui est de bien vieillir.
Nous sommes au service de tous les citoyens et de toutes les citoyennes. C'est un privilège de pouvoir transformer, améliorer une société pour le bien du plus grand nombre. Une responsabilité que nous avons voulu exercer. Nous ne pouvons pas décevoir. Au contraire. Nous avons le devoir de rêver et de faire rêver. D'adapter, de connecter, et de permettre à nos aînés d'être citoyens à part entière. Ni sous-citoyens, ni privés de parole.
C'est cela la République du Respect. Et je me réjouis qu'elle s'étende, avec votre concours et celui de votre Réseau. De sa force. Car la démarche « Ville amie des aînés » est l'illustration parfaite de ce que devraient faire toutes les villes de France, quelle que soit leur taille. Pour rendre notre territoire accessible et bienveillant à nos aînés.
C'est pourquoi je vous le redis : en tant que Secrétaire d'Etat aux Personnes âgées et à l'Autonomie, je souhaite soutenir activement le développement du réseau en France. Car il incarne parfaitement la traduction de la loi d'adaptation de la société au vieillissement, que l'on parle urbanisme, habitat, vie et relations sociales et humaines. C'est pourquoi je souhaite que nous travaillions ensemble à l'extension de cette démarche exemplaire.
Ensemble, nous avançons et avons la capacité de faire sensiblement évoluer les choses. Ne nous arrêtons pas. Moi, je ne m'arrêterai pas. Je sais que vous non plus. Nous sommes en train d'accomplir, tous ensemble, une petite révolution, qui marquera durablement. Je n'en doute pas.
Je vous remercie.
Source http://social-sante.gouv.fr, le 22 septembre 2016