Texte intégral
Madame la ministre de la défense de la République fédérale d'Allemagne,
Monsieur l'Ambassadeur,
Madame l'adjointe à la maire de Paris,
Madame la directrice du musée du Général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris Musée Jean Moulin,
Monsieur le Président de la fondation du 20 juillet 1944,
Madame la conservatrice du musée de la Résistance de Berlin,
Mesdames et messieurs,
« Que pouvaient-ils faire ? »
Voilà la question qui nous est posée aujourd'hui.
Nous avons déjà eu l'occasion d'y réfléchir dans les temps d'hommage aux résistants que la France a connus et partagés, notamment ces dernières années.
L'hommage rendu n'est jamais trop grand à l'égard de ceux qui ont fait l'honneur et la fierté d'un pays quand il s'abandonnait à la violence et à l'horreur de l'idéologie nazie.
La France a su honorer les grands noms de la Résistance, ceux inscrits par exemple depuis le 27 mai 2015 dans le marbre du Panthéon.
Mais la France a aussi honoré des anonymes, tous unis par leur amour des valeurs de la République.
La France a salué la mémoire de Lucie Aubrac, de Jean Moulin, de Danièle Casanova, de Pierre Brossolette, de Missak Manouchian.
Mais les grands noms de la Résistance avaient aussi une consonance allemande. Ils s'appelaient Sophie et Hans Scholl, Christoph Probst. Ils s'appelaient Helmut Hübener, Liane Berkowitz. Ils s'appelaient encore Julius Leber, Liselotte Herrmann.
Ces hommes, ces femmes, « Que pouvaient-ils faire » ?
La question permet de mesurer ce qu'était le contexte allemand de 1933 à 1945 une société soumise au diktat d'un homme élu par le peuple - et donc mesurer ce que pouvait représenter et impliquer l'acte de résistance.
Le souvenir de cette histoire est un fil qui relie Paris à Berlin, deux villes déjà engagées dans la coopération culturelle. Je veux remercier la fondation du 20 juillet 1944 et le mémorial de la résistance allemande de nourrir cette coopération.
Et c'est tout un symbole que le musée Jean Moulin, partenaire depuis 1994 de la Fondation et du Mémorial, accueille aujourd'hui un pan de cette histoire, comme pour mieux tisser un lien entre toutes celles et tous ceux qui, il y a plus de 70 ans, ont scellé leur destin au sceau de la défense de la liberté et des valeurs républicaines.
« Que pouvaient-ils faire ? »
Cette interrogation relie dans un destin commun toutes celles et tous ceux qui ont pris la décision de faire quelque chose. Un choix qui engageait non seulement leur vie mais aussi celle de leur famille.
Comme les résistants français, les résistants allemands étaient de toutes les catégories sociales, de tous les groupes politiques, de toutes les confessions religieuses.
Comme les résistants français, ils risquaient l'arrestation, la torture, la déportation, la mort.
Mais en résistant, les Allemands accomplissaient un acte unique : ils combattaient non seulement leur propre gouvernement mais s'engageaient aussi contre leurs compatriotes, ce qui leur valait d'être accusés de haute trahison, punie de la peine capitale.
« Que pouvaient-ils faire » ?
« Contre vents et marées, savoir se maintenir », c'est la réponse, empruntée à Goethe, que Hans Scholl écrivit sur le mur de sa prison avant d'être guillotiné. Un dernier témoignage de résistance offert à la postérité.
Aujourd'hui, face aux injustices et à ceux qui menacent les fondements de notre République, que pouvons-nous faire ?
« Contre vents et marées, savoir se maintenir ». Cela exige du courage, de l'audace, une ambition collective. Face au national-socialisme, c'est la seule chose qu'ils pouvaient faire. Et ils l'ont faite, pour la liberté des peuples, pour le salut de l'Europe.
Je vous remercie. Source http://www.defense.gouv.fr, le 6 octobre 2016
Monsieur l'Ambassadeur,
Madame l'adjointe à la maire de Paris,
Madame la directrice du musée du Général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris Musée Jean Moulin,
Monsieur le Président de la fondation du 20 juillet 1944,
Madame la conservatrice du musée de la Résistance de Berlin,
Mesdames et messieurs,
« Que pouvaient-ils faire ? »
Voilà la question qui nous est posée aujourd'hui.
Nous avons déjà eu l'occasion d'y réfléchir dans les temps d'hommage aux résistants que la France a connus et partagés, notamment ces dernières années.
L'hommage rendu n'est jamais trop grand à l'égard de ceux qui ont fait l'honneur et la fierté d'un pays quand il s'abandonnait à la violence et à l'horreur de l'idéologie nazie.
La France a su honorer les grands noms de la Résistance, ceux inscrits par exemple depuis le 27 mai 2015 dans le marbre du Panthéon.
Mais la France a aussi honoré des anonymes, tous unis par leur amour des valeurs de la République.
La France a salué la mémoire de Lucie Aubrac, de Jean Moulin, de Danièle Casanova, de Pierre Brossolette, de Missak Manouchian.
Mais les grands noms de la Résistance avaient aussi une consonance allemande. Ils s'appelaient Sophie et Hans Scholl, Christoph Probst. Ils s'appelaient Helmut Hübener, Liane Berkowitz. Ils s'appelaient encore Julius Leber, Liselotte Herrmann.
Ces hommes, ces femmes, « Que pouvaient-ils faire » ?
La question permet de mesurer ce qu'était le contexte allemand de 1933 à 1945 une société soumise au diktat d'un homme élu par le peuple - et donc mesurer ce que pouvait représenter et impliquer l'acte de résistance.
Le souvenir de cette histoire est un fil qui relie Paris à Berlin, deux villes déjà engagées dans la coopération culturelle. Je veux remercier la fondation du 20 juillet 1944 et le mémorial de la résistance allemande de nourrir cette coopération.
Et c'est tout un symbole que le musée Jean Moulin, partenaire depuis 1994 de la Fondation et du Mémorial, accueille aujourd'hui un pan de cette histoire, comme pour mieux tisser un lien entre toutes celles et tous ceux qui, il y a plus de 70 ans, ont scellé leur destin au sceau de la défense de la liberté et des valeurs républicaines.
« Que pouvaient-ils faire ? »
Cette interrogation relie dans un destin commun toutes celles et tous ceux qui ont pris la décision de faire quelque chose. Un choix qui engageait non seulement leur vie mais aussi celle de leur famille.
Comme les résistants français, les résistants allemands étaient de toutes les catégories sociales, de tous les groupes politiques, de toutes les confessions religieuses.
Comme les résistants français, ils risquaient l'arrestation, la torture, la déportation, la mort.
Mais en résistant, les Allemands accomplissaient un acte unique : ils combattaient non seulement leur propre gouvernement mais s'engageaient aussi contre leurs compatriotes, ce qui leur valait d'être accusés de haute trahison, punie de la peine capitale.
« Que pouvaient-ils faire » ?
« Contre vents et marées, savoir se maintenir », c'est la réponse, empruntée à Goethe, que Hans Scholl écrivit sur le mur de sa prison avant d'être guillotiné. Un dernier témoignage de résistance offert à la postérité.
Aujourd'hui, face aux injustices et à ceux qui menacent les fondements de notre République, que pouvons-nous faire ?
« Contre vents et marées, savoir se maintenir ». Cela exige du courage, de l'audace, une ambition collective. Face au national-socialisme, c'est la seule chose qu'ils pouvaient faire. Et ils l'ont faite, pour la liberté des peuples, pour le salut de l'Europe.
Je vous remercie. Source http://www.defense.gouv.fr, le 6 octobre 2016