Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur le conflit armé au Yémen, à Paris le 10 octobre 2016.

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Circonstance : Point de presse avec M. Ismaël Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, à Paris le 10 octobre 2016

Texte intégral


Mesdames et Messieurs,
Je viens de m'entretenir avec Ismaël Ould Cheikh Ahmed. Je voudrais tout d'abord, de nouveau, condamner avec la plus grande fermeté les frappes qui ont eu lieu samedi à Sanaa et qui ont touché un rassemblement funéraire, des personnes qui étaient recueillies pour un deuil. Ces frappes ont fait plus de 140 morts et plus de 500 blessés. C'est un événement dramatique, alors que la population civile est déjà dans une situation de grande détresse puisqu'une très grande partie de la population du Yémen nécessite une aide humanitaire. Les organisations non-gouvernementales ne cessent de réclamer l'arrivée de cette aide humanitaire, ce que nous partageons évidemment.
En ce qui concerne la France, nous encourageons la coalition à rendre public, dès qu'ils seront connus, les résultats de l'enquête qui a été ouverte. Quant à l'attitude de la France, vous la connaissez, c'est la même depuis le début de ce conflit. Nous souhaitons que les différentes parties coopèrent activement, et qu'elles s'engagent résolument en faveur d'une sortie de crise politique. Il n'y a pas de solution militaire et l'intervention des frappes ne crée que davantage de chaos, de morts, de misère et de destruction.
Encore une fois, je le répète, la position de la France est de dire que l'option militaire ne mène nulle part. C'est la raison pour laquelle la France soutient la médiation des Nations unies, sous l'égide de M. Ould Cheikh Ahmed, sur la base des résolutions du conseil de sécurité des Nations unies, notamment la résolution 2216.
Je tiens à saluer votre travail et à réaffirmer le soutien total que la France vous apporte. Nous avons souvent eu l'occasion de parler ensemble au téléphone, mais j'ai été heureux de vous recevoir aujourd'hui, d'échanger avec vous de vive voix et de partager la même préoccupation. Je sais que vous êtes engagé avec beaucoup de conviction et beaucoup de courage, nous sommes convenus pendant notre entretien de l'organisation rapide d'une nouvelle session de pourparlers, dans laquelle les parties doivent s'engager et le faire de bonne foi. Je pense que la voie à suivre est celle du dialogue, il n'y en a pas d'autre mais il y a urgence à le faire. Le plan qui est sur la table est une bonne base politique, nous l'avons salué, mais maintenant il faut le mettre en oeuvre et arrêter les combats. Chaque partie doit y contribuer. Nous multiplierons donc les contacts pour contribuer à aider à une solution politique.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 octobre 2016