Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à une question sur la situation à Alep en Syrie, à l'Assemblée nationale le 11 octobre 2016.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 11 octobre 2016

Texte intégral

Madame la Présidente,
La France n'a qu'une priorité, c'est de mettre un terme au drame insoutenable qui se déroule sous nos yeux à Alep. Voilà la priorité de la France qui devrait être partagée, je l'espère, par toute l'Assemblée nationale.
La France a pris ses responsabilités. Nous avons proposé au conseil de sécurité une résolution dont l'objectif était simple : la fin des bombardements et l'accès de l'aide humanitaire.
Cette résolution, nous l'avons négociée de bonne foi. Je suis allé personnellement à Moscou pour en parler directement avec mon homologue Sergueï Lavrov. Je suis allé à Washington et je suis allé ensuite au conseil de sécurité pour défendre cette résolution. Elle a recueilli une large majorité. La Russie s'est trouvée isolée, un seul pays l'a soutenue, le Venezuela. Tous les autres sont conscients qu'en effet il y a un drame auquel il faut mettre un terme. Et le choix de la Russie, c'est un choix désastreux, parce qu'il protège Bachar al-Assad et le conforte dans sa logique meurtrière et parce qu'il constitue un cadeau aux terroristes et un cadeau insensé à nos yeux parce que ce sont eux et eux seuls qui vont profiter de la radicalisation que ces bombardements provoquent.
Alors, vous posez la question de notre attitude vis-à-vis de la Russie. Vous avez raison de poser cette question. Je ne suis pas partisan d'une rupture avec Moscou, je suis partisan du dialogue avec Moscou et je l'ai montré la semaine dernière. Mais il faut être deux pour dialoguer. Et nous allons poursuivre sur la même ligne : pas de rupture avec Moscou parce que la rupture n'améliorerait pas les souffrances des habitants d'Alep.
Mais ce que nous voulons, c'est défendre la liberté et défendre la paix en Syrie. Alors, je l'ai fait à Moscou. Le président Poutine a pris sa décision, nous la respectons. Mais le dialogue n'est pas rompu. La Russie a pris ses responsabilités : le choix inconditionnel de Bachar al-Assad. Nous avons choisi celui de la paix.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 octobre 2016