Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le directeur général de la mission du centenaire,
Mesdames et messieurs,
J'ai eu plusieurs occasions de me rendre dans la Marne, terre qui porte encore les cicatrices de la Grande Guerre. Mais c'est la première fois que je me rends à Vitry le François depuis ma prise de fonction il y a près de deux ans.
C'est d'abord à votre invitation, monsieur le maire, cher Jean-Pierre, que je réponds avec amitié mais aussi pour saluer l'engagement de votre ville dans cet indispensable travail de mémoire.
Je me réjouis que Vitry le François marque de son empreinte le cycle mémoriel du Centenaire de la Grande Guerre.
Il est important que notre histoire vive dans toutes les régions et villes de France.
C'est pourquoi le ministère s'engage dans la valorisation des lieux de mémoire et des nécropoles, avec le double objectif de la transmission de la mémoire aux plus jeunes et de l'attractivité des territoires.
Ainsi à Vitry le François, la nécropole rassemblant plus de 4 000 corps de soldats a bénéficié d'une valorisation à travers la pose d'un panneau d'information, d'un nettoyage du soubassement extérieur et prochainement de travaux de couverture.
Aujourd'hui, c'est une nouvelle lecture de la guerre que Vitry nous propose, à travers cette exposition pour laquelle je remercie à mon tour l'ensemble des partenaires. Je suis fier que l'Etat, à travers la mission du centenaire et l'Office national des Anciens combattants et victimes de guerre, ait soutenu ce projet.
Bien sûr la guerre a bouleversé la société française, obligeant les femmes à servir l'effort de guerre et à occuper un place qu'elles n'avaient pas jusqu'alors, à l'usine, à la campagne, dans les hôpitaux, près des champs de bataille, dans les écoles, vous l'avez rappelé monsieur le maire.
Mais le déclenchement de la guerre mit aussi un coup d'arrêt à l'élan féministe qui, depuis les années 1900, faisait rêver les femmes de liberté et d'égalité.
Au lendemain de la guerre, non seulement beaucoup de femmes deviennent des veuves de guerre mais surtout la reconnaissance n'est pas à la hauteur de leur engagement et de leur sacrifice.
Il faut attendre par exemple avril 1944 pour que, obtenant le droit de vote, les femmes deviennent des citoyennes à part entière.
Il faut attendre les années 1970 pour que les historiens, sensibles à une approche plus humaine et intime de la guerre, s'intéressent aux femmes.
Il faut attendre 1995 et la décision de François Mitterrand pour que Marie Curie entre au Panthéon, première femme admise au nom de son propre mérite.
Il faut attendre 2015 et le président François Hollande pour que deux femmes engagées dans la Seconde Guerre mondiale fassent leur entrée dans le temple des « grands Hommes ».
Voilà ce qu'est l'histoire des femmes. Une longue histoire de courage et de combats pour faire valoir des droits et une juste reconnaissance.
J'ai souhaité à mon tour donner un coup de projecteur particulier sur le rôle des femmes en temps de guerre et notamment sur les formes que prenne leur engagement.
Marraines de guerre, infirmières, opératrices radio, agents de liaison, résistantes, soldats engagées dans les opérations extérieures, toutes seront mises à l'honneur dans une exposition réalisée par l'association « Femmes solidaires » en partenariat avec l'Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle du ministère de la Défense.
Ce projet témoigne que la continuité de l'engagement militaire de la France depuis 100 ans pour la défense de ses valeurs ne se conjugue pas seulement au masculin.
C'est au nom de cette histoire, celle que Vitry le François accueille aujourd'hui, celle des combats féministes d'Olympe de Gouges à Simone Veil, que les femmes doivent occuper aujourd'hui une place égale à celle des hommes dans notre société.
Egalité hommes/femmes dans le domaine professionnel, droit à disposer de leur corps, parité politique, lutte contre les violences. Des combats restent à mener aujourd'hui.
Le gouvernement s'y emploie avec force, notamment à travers le plan d'action pour la mise en uvre de l'égalité réelle entre hommes et femmes arrêté dès 2012 par le Comité interministériel aux droits des femmes réuni autour du Premier ministre.
Aujourd'hui, ceux qui bafouent les droits des femmes vont à l'encontre des principes de notre République.
Ils nient une histoire d'engagement qu'elles ont marquée de leur courage, de leur audace et de leur esprit de sacrifice.
Une histoire que Vitry le François rappelle aujourd'hui à nos mémoires. Qui a mis du temps à s'imposer, mais qui a désormais toute sa place dans les récits et la lecture que nous faisons de la Grande Guerre.Je vous remercie.