Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur la politique de la ville dans les DOM, notamment pour les équipements scolaires, Guadeloupe le 23 septembre 2016.

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Monsieur le député-Maire des Abymes, Président de la communauté d'agglomération, Eric JALTON,
Mesdames, Messieurs,
L'inauguration de ce complexe scolaire de Grand Camp, ainsi que la rénovation du centre d'animation culturelle et éducative de Bergevin que j'ai pu visiter ce matin, répondent à une même exigence, un même impératif : la justice.
La justice, pour ce Gouvernement, c'est de se battre pour qu'aucun territoire de la République ne soit délaissé, et d'assurer un égal accès aux services publics à tous nos citoyens.
C'est le combat de ce gouvernement, et singulièrement du ministre de la Ville.
La politique de la ville est une politique souvent méconnue des citoyens.
Elle ne concerne pas tous les territoires, elle est souvent technique, elle est au croisement de plusieurs domaines : il n'est pas évident d'en comprendre la nature et le périmètre.
Alors je vais la résumer d'un mot : il s'agit de donner plus à ceux qui ont moins.
C'est fondamentalement une politique de justice, en tout cas la justice telle que je l'entends et telle que le Gouvernement auquel j'appartiens l'entend.
Une conception de la justice où les plus forts et les plus fortunés n'ont pas nécessairement raison.
Une conception de la justice où les chômeurs ne sont pas nécessairement des fainéants.
Une conception de la justice qui fait la part belle à l'égalité et à la fraternité.
C'est cela la politique de la ville : là où se concentrent les difficultés, la solidarité nationale à travers la puissance publique doit s'exprimer avec plus de force.
Car il existe des territoires où il y a moins d'opportunités économiques, moins d'équipements publics, et pourtant les habitants qui y vivent ne sont pas, eux, moins méritants ou moins dignes d'être des citoyens de la République.
Alors la République doit vis-à-vis d'eux remplir sa promesse, faire que l'égalité ne soit pas qu'un vain mot que l'on agite selon les circonstances.
Alors très concrètement, la politique de la ville se traduit par des travaux de rénovation urbaine.
Pour la Guadeloupe, c'est plus d'un milliard d'euros qui a été alloué au territoire.
Cette somme a permis à des quartiers de se transformer et à des écoles comme celles que j'ai le plaisir d'inaugurer aujourd'hui de sortir de terre.
Permettre aux enfants d'apprendre dans les meilleures conditions, n'est-ce pas là la première responsabilité d'un élu ?
Je me réjouis donc d'être aujourd'hui parmi vous, pour montrer que certes l'action publique ne va jamais assez vite, assez fort, mais que les progrès sont incontestables et visibles, incontestables parce que visibles.
Et que ces progrès sont le fruit d'une volonté.
De la volonté, je n'en manque pas, le Gouvernement n'en manque pas donc nous allons poursuivre cette dynamique pour l'égalité.
Un nouveau programme va voir le jour, pour que d'autres équipements, d'autres logements puissent être construits ou réhabilités.
Nous continuerons avec détermination ce qui a été fait pour Pointe à Pitre et aux Abymes, pour un cadre vie amélioré, pour des services publics renforcés, pour une cohésion et une mixité sociale plus grande consolidées.
Cela vient évidemment en plus d'autres politiques pour l'emploi, pour la jeunesse, pour le sport.
Je pense au financement d'emplois aidés comme les emplois d'avenir.
Je pense au développement du service civique.
Je pense que plan de développement des équipements sportifs que je suis venu annoncer, doté de 20 millions d'euros.
Je sais aussi qu'une loi pour l'égalité réelle est en ce moment en discussion, portée par ma collègue Ericka Bareigts.
Tout cela est cohérent, tout cela forme un projet pour une République plus solide, plus égalitaire, plus soudée.
Certains voudraient nous faire croire qu'être français, c'est avoir des ancêtres gaulois…
Moi, je crois à une France tournée vers l'avenir, une France riche de sa diversité, une France métissée, et une France rassemblée dans la volonté de construire plutôt que recroquevillée dans sa volonté d'exclure.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 6 octobre 2016