Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur les relations entre la France et la Grèce, à Athènes le 25 octobre 2016.

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Circonstance : Entretien avec M. Prokopis Pavlopoulos, président de la République hellénique, à Athènes (Grèce) le 25 octobre 2016

Texte intégral

Merci, Monsieur le Président de la République, pour votre accueil et pour vos propos. En peu de mots vous avez dit l'essentiel. Je partage beaucoup de choses de ce que vous avez dit, qui renforce encore davantage la qualité de la relation qui existe entre la France et la Grèce. Je voudrais aussi saluer le rôle qui est le vôtre depuis votre prise de fonctions l'année dernière, où vous avez d'emblée manifesté votre attachement à l'unité du peuple grec, à sa capacité à se rassembler pour relever tous les défis qui l'attendent. Vous avez à cette occasion clairement indiqué que le destin de la Grèce était dans l'Union européenne. Votre engagement européen est très fort, je crois que c'est une chance pour la Grèce, et c'est une chance pour les autres Européens.
C'est pour moi l'occasion aussi de saluer les efforts du peuple grec, le choix de rester dans l'Union européenne, dans la zone euro. Choix courageux souhaité par une très grande majorité des Grecs, mais qui représente aussi bien des efforts. C'est pourquoi la France n'a pas hésité à apporter son soutien, et continue de l'apporter, à tout ce qui peut aider la Grèce à poursuivre son redressement, son ancrage dans l'Union européenne. Il y a encore bien des chantiers mais la Grèce est aujourd'hui sur le bon chemin. C'est le message que je voulais vous adresser.
Le président de la République, François Hollande est très attaché à la qualité de cette relation, et notamment avec vous-même - vous avez pu le rencontrer il y a encore quelques semaines. La Grèce peut compter sur l'amitié et le soutien de la France, que ce soit dans le domaine de ses réformes mais aussi dans celui de la question difficile des réfugiés. La France prend sa part de responsabilités, tant en termes de moyens et d'aide pour que les services publics grecs puissent faire leur travail, et puis aussi en termes de relocalisations de réfugiés et de réinstallations dans le respect de l'accord Union européenne - Turquie.
Je crois en effet que c'est très important, et vous avez eu raison de le rappeler, que l'Europe ce sont des valeurs, ce n'est pas qu'un marché, ce sont des engagements et c'est aussi la solidarité. Je reviens d'Ankara où j'ai rappelé aussi l'attachement à la démocratie, notre attachement commun à la démocratie, et la solidarité de la France et de l'Europe avec la Turquie qui a été victime d'une tentative de coup d'État militaire. Vous qui avez souffert d'une dictature militaire, vous savez bien ce que cela signifie. Cela a été pour moi aussi l'occasion de rappeler notre attachement à l'État de droit, aux engagements de tous les membres du Conseil de l'Europe aux principes et aux valeurs du Conseil.
Vous avez évoqué aussi la question de Chypre, où je vais me rendre cet après-midi. Voilà un bel exemple de ce que les Européens pourraient contribuer à régler, en cohérence avec nos valeurs, en cohérence avec le droit européen, et nous sommes sur le bon chemin, en tout cas j'espère que nous pourrons vite proclamer, enfin, que nous avons ensemble réglé la question chypriote.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 octobre 2016