Déclaration de M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire, en hommage aux soldats français des Deux-Sèvres morts en Indochine, Corée, Afrique du Nord et en opérations extérieures, à Mazières-en-Gâtine le 29 octobre 2016.

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Circonstance : Inauguration du Mémorial des Morts des Deux-Sèvres en Indochine, Corée, Afrique du Nord et Opérations extérieures, à Mazières-en-Gâtine (Deux-Sèvres) le 29 octobre 2016

Texte intégral


Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le Président du conseil départemental,
Monsieur le maire,
Monsieur le Délégué militaire départemental, mon général,
Monsieur le Président de l'Association du mémorial,
Messieurs les anciens combattants et représentants d'associations,
Mesdames et messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et messieurs,
C'est un rendez-vous avec notre histoire et les mémoires qui en découlent auquel nous sommes invités aujourd'hui.
Il est l'occasion de rappeler les souffrances endurées et les sacrifices consentis par tous ceux qui sont morts pour la France durant les guerres d'Indochine, d'Algérie, de Corée et les opérations extérieures.
Merci chère Delphine Batho d'avoir lancé cette invitation, à laquelle j'ai répondu favorablement sans l'ombre d'une hésitation.
Il est de mon devoir de parcourir notre pays à la rencontre de son histoire qui se décline localement en des milliers d'histoires.
Les Deux-Sèvres nous content aujourd'hui les siennes. Celles de 275 femmes et hommes dont le nom est désormais gravé sur ce mémorial, dans l'éternité de la pierre.
Jean Brossard, né à Mouzé Thanarsais, mort pour la France le 9 octobre 1948 en Indochine. Christian Bernard, né à Melle, mort pour la France le 1er janvier 1984 au Liban.
Ces deux noms se côtoient, parmi des dizaines d'autres venus sceller leur destin à celui de la France.
En érigeant ce monument, c'est un hommage à toutes les générations combattantes depuis 1945 que vous rendez.
C'est un geste fort pour lequel je veux remercier l'Union Départementale des associations d'anciens combattants et la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Tunisie et Maroc pour leur initiative.
Je veux également saluer la mobilisation des institutions, des parlementaires, des collectivités locales, du monde combattant et des mécènes autour de ce projet fédérateur. Voilà à quoi doit servir le travail de mémoire. Fédérer. Rassembler. Inclure.
Je me réjouis que la mémoire des anciens combattants d'Indochine, d'Afrique du Nord, de Corée et des opérations extérieures parcoure le territoire national et se fixe dans le paysage de nos communes françaises.
Celles-là mêmes où sont nés il y a plus de 100 ans les monuments aux morts en réponse au besoin d'individualisation de la mort et du deuil par les familles au temps de la Grande Guerre.
Depuis ce jour, l'hommage de la Nation se poursuit à l'égard de tous les morts pour la France qui rejoignent le panthéon communal de leur lieu de naissance ou de leur lieu de vie.
La cérémonie qui nous réunit aujourd'hui est le témoignage de la volonté des acteurs locaux d'assurer en région le relais des grandes orientations mémorielles dessinées au niveau national.
Cette initiative s'inscrit en effet dans la politique patrimoniale conduite par le ministère de la défense qui vise à entretenir, rénover et valoriser pour faire parler nos lieux de mémoire quand tous les témoins s'apprêtent à se taire.
Convaincu que la mémoire doit se transmettre au-delà des temps forts que constituent les cérémonies, j'ai veillé à promouvoir la politique de valorisation des lieux de mémoire et de développement du tourisme de mémoire, qui trouve sa légitimation dans la disparition des témoins et sa force dans les dimensions pédagogique et culturelle qui l'accompagnent.
Mesdames et messieurs,
Qu'ils soient tombés en Indochine, en Afrique du Nord, en Corée, en Afghanistan, au Liban, au Tchad, au Mali ou ailleurs, nos soldats sont en droit d'attendre un hommage à la hauteur de leur engagement et de leur sacrifice.
Cet hommage se fixe en plusieurs lieux de notre territoire : au mémorial de la guerre d'Indochine à Fréjus, au mémorial du Quai Branly à Paris, à la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette où reposent les soldats inconnus morts en Indochine et en Afrique du Nord, bientôt au mémorial dédié aux morts en opérations extérieures parc André Citroën à Paris.
Aujourd'hui, à Mazières-en-Gâtine, je suis venu saluer l'ensemble des forces locales qui se sont rassemblées autour de ce projet pour que vivent et nous survivent les mémoires des conflits contemporains et le souvenir de l'engagement des 275 femmes et hommes qui sont aussi la fierté des Deux-Sèvres.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 4 novembre 2016