Texte intégral
Q - Quel est l'objectif de cette Conférence aujourd'hui pour la France et pour l'Europe ?
R - L'objectif est de mobiliser tous les partenaires, Européens notamment, qui souhaitent que la Centrafrique se relève. L'objectif est de les mobiliser politiquement et financièrement.
Nous voulons dire aux Centrafricains que nous sommes là, que nous allons les aider, mais nous voulons leur dire que cela dépend d'abord d'eux-mêmes. Nous voulons les inciter, les exhorter même, à prendre leur destin en main, à se mobiliser pour sortir de la situation dans laquelle ils ont été plongés depuis 2014, et pour que le pays puisse enfin se relever.
Les montants financiers annoncés seront donc importants, pour montrer la volonté politique européenne d'aider la RCA, volonté européenne et française en particulier, puisque la Centrafrique et la France ont une histoire liée. Et nous voulons dire que la France et l'Union européenne sont là pour aider les Centrafricains, à condition qu'ils s'aident eux-mêmes d'abord.
Q - Quelle sera la contribution de la France à cet effort important ?
R - La France depuis 2014 a déjà consacré 75 millions d'euros à la Centrafrique, en aide d'urgence ou en aide au développement, et je vais annoncer aujourd'hui que sur la période 2017-2019, nous allons apporter 85 millions d'euros supplémentaires pour aider la Centrafrique à se relever.
Q - Le problème n'est pas tant la hauteur des montants, mais plutôt qu'ils soient déboursés. On l'a vu, seulement un tiers de ces montants ont été déboursés pour cette année. Que faire pour les accélérer ?
R - Il faut accélérer les décaissements bien sûr, au fur et à mesure que les projets sont montés, qu'ils sont finalisés. S'ils ne sont pas toujours décaissés, c'est que les projets ne sont pas toujours finalisés. Il faut donc accélérer les processus de l'élaboration des projets de développement, mais aussi de leur mise en oeuvre.
Q - Et à quoi cet argent doit-il être affecté en priorité ? Le gouvernement et les ONG ne semblent pas tout à fait d'accord.
R - Il faut bien sûr affecter cet argent à l'aide d'urgence, aux populations les plus vulnérables, pour aider les populations qui ont été déplacées. Il y a eu beaucoup de personnes déplacées, mais aussi des Centrafricains qui sont partis se réfugier dans des pays voisins. Il faut faire revenir les gens chez eux afin qu'ils réintègrent leurs quartiers, leurs villages. Et ensuite, une fois que l'aide humanitaire et l'aide d'urgence sont bien employées, il faut évidemment consacrer le plus de crédits possibles au relèvement économique, notamment dans le montage de projets de développement dans le domaine agricole.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 novembre 2016