Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Le 11 novembre 1918, l'armistice était signée à Rethondes, mettant ainsi fin à la première Guerre Mondiale.
Français, tirailleurs Sénégalais, Belges, Britanniques, Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais, Américains, sud-Africains C'est le monde entier qui est venu se battre sur notre territoire. Avec l'idée et la conviction que se jouait ici le destin de nos Nations.
En cette année du centenaire de la bataille de la Somme, nous rendons hommage à toutes les victimes qui ont été blessées ou qui ont péri dans cette Grande Guerre.
En France, la première Guerre Mondiale a fait près d'un million et demi de morts. C'est toute une génération de jeunes hommes qui a été sacrifiée. Nombre de victimes de cette guerre n'ont jamais pu être identifiées. Ce conflit massif, tant par ses morts que par les moyens utilisés, a modifié à jamais les paysages de notre pays et les populations qui vivaient en ces zones de bataille.
Les femmes, les vieillards et les enfants ont remplacé les hommes dans les usines et les champs, pendant que près de 100 000 infirmières, en arrière du front et souvent de manière bénévole, soignaient les blessés.
Rendre hommage à nos concitoyens qui se sont battus, qui ont donné leur vie pour notre Nation est notre devoir.
Aujourd'hui, plus aucun survivant de cette grande guerre ne peut témoigner. Il est donc important de faire ce travail de mémoire. Car cette grande guerre fut aussi initiatrice de la seconde guerre mondiale.
C'est d'ailleurs sous le régime de Vichy qu'on a tenté de faire disparaître cette mémoire, en interdisant toute commémoration du 11 novembre. Mais, en 1940, puis en 1942 des anonymes, souvent très jeunes, bravèrent cet interdit, au péril de leur liberté et de leur vie. Afin de rendre hommage à tous ceux qui, quelle que soit leur nationalité, avaient péri lors de ce terrible conflit. Au nom de la liberté, justement.
En novembre 1943, c'est le Conseil National de la Résistance, qui encouragea les Français de l'intérieur à se mobiliser. Un homme, ancien combattant de 1914, (Henri-ROMANS-PETIT) planifia un défilé à Oyonnax, avec l'aide des maquisards. Par cet événement, ces hommes démontrèrent que la Résistance ne faiblirait pas. Que la liberté serait défendue. Avec courage.
Pourquoi encore commémorer le 11 novembre aujourd'hui ? Le devoir de mémoire est important. Il est une des clés de compréhension de notre société et de notre histoire. Ce devoir est aussi une garantie de continuer à réfléchir collectivement, pour trouver les moyens de vivre ensemble au quotidien. Et de résister, à chaque fois qu'il le faut.
C'est en rendant hommage que nous maintenons une appartenance commune. C'est en transmettant que nous expliquons, tout à la fois l'absurdité de la guerre quelle qu'elle soit, et ses atrocités. Et que nous promouvons ce que nous sommes : un peuple uni.
Mesdames et Messieurs, nous sommes à un moment de notre histoire commune qui exige de nous courage, dignité et unité.
A l'heure où l'on voit monter les populismes, à l'heure où nombre de nos concitoyens sont sensibles à leurs sirènes, nous devons nous rassembler.
Ces siècles d'histoire, qui font de notre pays une Nation particulière, doivent nous aider à maintenir le cap de l'unité. En mémoire pour nos disparus C'est une question essentielle pour notre avenir.
C'est pourquoi nous ne devons pas cesser d'agir, pour plus de justice sociale, pour une meilleure attention aux plus faibles. Pour continuer à faire que notre Nation protège chacune et chacun.
Nous devons aussi continuer de nous mobilier pour cette belle idée qu'est l'Europe, pour qu'elle prenne corps dans la réalité de nos concitoyens. Pour y parvenir, nous devons garder en mémoire toutes celles et ceux qui se sont battus, qui se sont sacrifiés.
Enfin transmettre cette mémoire à notre jeunesse, c'est construire un avenir commun. C'est lui permettre d'appréhender la complexité du monde et éviter de réitérer ces atrocités, en portant haut le drapeau de la Paix.
Vive la République et vive la France.
Source http://social-sante.gouv.fr, le 23 novembre 2016