Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur la mobilité professionnelle européenne et internationale des jeunes, Paris le 11 octobre 2016.

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Dans le monde ouvert dans lequel nous vivons, la mobilité internationale a vocation à devenir une expérience partagée par toute la jeunesse. Les compétences qu'elle permet d'acquérir, la curiosité, la connaissance de l'autre, sont devenues essentielles, tant dans notre vie de citoyen que dans notre vie professionnelle.
Elle est d'ailleurs une expérience valorisée comme en témoigne l'étude du Credoc dont nous avons extrait les principaux résultats.
Parallèlement, la construction européenne est essoufflée, et j'ai la conviction que son rebond passera en grande partie par la mobilité des jeunes. L'hypothèse d'un « Pass Interrail » offert à tous les jeunes européens serait de ce point de vue une formidable nouvelle.
L'union européenne doit se bâtir sur autre chose que les traités communautaires, elle doit se bâtir concrètement, par des citoyens qui la vivent et qui l'éprouvent.
Nous devons donc, brique après brique, construire cette possibilité : que chaque jeune puisse vivre une expérience significative à l'étranger.
Cela exige notamment de progresser sur deux chantiers que nous avons engagés ensemble et qui méritent un nouvel élan : la territorialisation de l'accompagnement à la mobilité et l'ouverture aux jeunes des classes populaires.
Ce comité est précisément l'occasion pour nous de faire le point sur ces chantiers.
Je voudrais d'abord remercier l'ensemble des acteurs présents pour les progrès considérables qui ont été accomplis dans le cadre du plan priorité jeunesse.
Je salue la multiplication d'initiatives locales, et la qualité de la coordination entre acteurs. En n'en citant que quelques-uns, je ne rends pas justice à tous les territoires qui se sont investis, mais je veux rapidement incarner mon propos :
- Je pense à la Nouvelle Aquitaine, où des consultations ont été organisées avec la mobilisation de tous les acteurs pour identifier les besoins et les expertises ;
- Je pense aux coopérations réussies entre les secteurs de l'éducation formelle et non formelle en Auvergne-Rhône-Alpes, à travers l'intégration de la mobilité dans le SPRO avec notamment une rubrique mobilité sur le site internet dédié. Idem du côté de la DRJSCS d'Ile de France et des DAREIC de Versailles et de Créteil, avec des formations communes ;
- Je salue le travail réalisé en Corse : le premier Salon de la mobilité européenne et internationale des jeunes aura lieu en novembre et sera l'occasion du lancement officiel du site internet Mobijeunes, véritable guichet unique d'information ;
- Ou en Bourgogne-Franche-Comté, ou divers outils ont été imaginés, des kits ambassadeur en mobilité, une plateforme de géolocalisation des expériences de jeunes, réseau social des jeunes pour la mobilité, la réalisation de portraits de jeunes ;
- Je veux parler du CRIJ de Lyon qui organise une formation pour les élus de la communauté de communes dans le Massif du Pilat ou le Conseil départemental de l'Ardèche qui a prévu une action d'information dans les cantons sur la question de la mobilité ;
- Citer encore la région Normandie qui a su impliquer les jeunes dans la définition de la politique régionale de mobilité.
Les efforts d'information, communication, formation, ont clairement porté leurs fruits avec un nombre très important de projets de mobilité de qualité déposés auprès des opérateurs en 2015 et 2016.
Nous avons, il y a pile un an, lancé un portail de la mobilité qui permet aux jeunes de se repérer plus facilement dans le foisonnement des offres de mobilité. Je crois d'ailleurs, que nous pouvons davantage encore jouer le jeu de la mutualisation. Tout le secteur en bénéficiera.
Le rapprochement intervenu avec le Centre national de la Fonction publique territoriale (CNFPT) pour sensibiliser les élus et responsables de collectivités à la plus-value de la mobilité est précieux.
L'Association des Régions de France est présente : elle co-pilotera le second Comité de suivi territorial.
L'Etat n'est pas inactif. Non seulement il joue son rôle dans les territoires, mais au niveau central aussi, nous sommes à pied d'œuvre.
Je me félicite que les crédits alloués au programme Erasmus+ pour la période 2014-2020 soient en hausse de 40%, soit 14,7 milliards d'euros. Nous aurions apprécié que leur engagement ne tarde pas temps… mais enfin… Quelqu'un finira bien par en profiter !
Le ministère de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, et celui de l'agriculture ont adopté des textes réglementaires pour faciliter et promouvoir la mobilité des apprentis, des jeunes en formation professionnelle, ou les inciter à faire une année de césure.
Le ministère de l'Outre-mer a renforcé son Fonds de mobilité FEBECS.
Le ministère des affaires étrangères propose pour la seconde fois un appel à projets sur la mobilité des jeunes volontaires et des jeunes en formation professionnelle à destination des collectivités territoriales.
Tout le monde est mobilisé. Mais voilà, nous devons continuer.
La réforme territoriale a indiscutablement ralenti la territorialisation qui était lancée. Nous devons en reprendre le fil, c'est une condition indispensable du succès.
Notre objectif est également de diversifier le profil des jeunes bénéficiaires et d'en augmenter le nombre. La mobilité internationale ne doit pas être réservée à une élite.
Depuis 2012, Nous avons mis la mobilité internationale au cœur de la priorité jeunesse qui est est-elle-même l'engagement phare du Président de la République. Je suis venu vous dire que cette question restait centrale pour nous. Plusieurs campagnes de communication seront menées par mon ministère ces prochains mois pour promouvoir cette idée auprès des jeunes.
Je souhaite à titre personnel porter l'idée d'un droit universel à la mobilité internationale dans le débat public en vue des prochaines échéances électorales.
L'avenir est à la mobilité, à l'ouverture au monde et à la connaissance de l'autre, pas au repli sur soi et l'ignorance. C'est notre devoir de responsables politiques et associatifs que d'accompagner le mouvement et de faire des propositions ambitieuses pour permettre aux futures générations de profiter pleinement des opportunités ouvertes par la mondialisation.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 16 novembre 2016