Déclaration de M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire, sur les relations entre la France et la Nouvelle-Zélande, à Auckland le 17 novembre 2016.

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Circonstance : Voyage officiel en Nouvelle-Zélande et en Australie, du 16 au 22 novembre-Réception avec la communauté française, à Auckland (Nouvelle-Zélande) le 17 novembre 2016

Texte intégral


Madame l'Ambassadeur,
Mes chers compatriotes,
Mesdames et messieurs,
Il y a quelques jours, la Nouvelle-Zélande a été secouée par un violent tremblement de terre qui a frappé la région de Christchurch, fait deux morts et plusieurs blessés. Je veux à cet instant adresser mes condoléances aux familles des victimes ainsi qu'aux autorités néo-zélandaises et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés.
A travers ma voix, c'est un message de soutien et de solidarité que la France vous adresse.
J'ai entamé ce matin une visite sur vos chemins de mémoire, au nom d'une histoire que les Néo-Zélandais et les Français ont en partage
Une histoire nourrie d'abord du souvenir des premiers arrivants, nos navigateurs ayant découvert ce pays il y a 250 ans, et de notre relation amicale avec les peuples maori et le monde polynésien.
Une histoire nourrie aussi bien sûr de l'engagement des Néo-Zélandais dans les deux guerres mondiales.
Depuis deux ans que le Président de la République m'a confié les fonctions de Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la défense, en charge des anciens combattants et de la mémoire, je sais la mobilisation extraordinaire de la Nouvelle-Zélande dans les commémorations du centenaire de la Grande Guerre.
Mais je mesure davantage aujourd'hui, après quelques heures passées ici, plus de 15 ans après un premier séjour dans votre pays dans le cadre de mes précédentes fonctions, la force de lien qui unit nos deux pays.
Bien sûr ce lien s'est tissé à l'aune d'une histoire douloureuse qui a vu mourir au cours de la Grande Guerre tant de combattants venus de Nouvelle-Zélande. 18 000 ont été tués, dont 12 000 sur le front ouest. 40 000 ont été blessés.
C'est sur la terre de France, et sur ces lieux du sacrifice commun, dans la Somme, près d'Arras et ailleurs, que Français et Néo-Zélandais, que l'uniforme ne distinguait plus, ont été réunis jusque dans la mort.
Mais ce lien étroit entre nos deux pays continue aujourd'hui d'être entretenu et renforcé, notamment dans le cadre d'une coopération mémorielle volontariste et ambitieuse, comme en témoignent l'édification d'un monument français à Wellington dont je poserai demain la première pierre ou encore la mise en place d'échanges scolaires entre jeunes Français et Néo-Zélandais autour du souvenir de la Première Guerre mondiale.
La coopération entre nos deux pays s'illustre aussi dans d'autres domaines.
Dans celui de la sécurité et de la défense. En effet, dans le Pacifique, de nombreuses coopérations sont à l'œuvre, notamment dans le domaine militaire et civil pour la surveillance maritime et l'aide humanitaire apportée en cas de cyclone dans les îles du Pacifique.
Les armées française, néo-zélandaises et australiennes se sont ainsi retrouvées côté-à-côte au Vanuatu en 2015 et à Fidji, en février dernier, pour aider les autorités nationales dans leur travail de reconnaissance et d'aide d'urgence après le passage du cyclone Winston.
Pratiquement tous les ans, les armées françaises et néo-zélandaises organisent aussi des exercices interarmées conjoints dans le Pacifique, et cette bonne intelligence nous permet une coopération plus efficace dans la lutte contre les trafics illicites ou la pêche illégale dans l'océan Pacifique.
Le lien qui unit nos deux pays s'illustre aussi dans le domaine du sport. A quelques jours du match de rugby qui opposera l'équipe du XV de France aux All Blacks au Stade de France à Paris, je ne peux ignorer que c'est aussi cette passion du ballon ovale qui nourrit l'amitié entre nos deux pays.
Et puis ce lien privilégié, c'est vous, chers compatriotes de France installés ici, qui l'incarnez à 19 000 kilomètres de votre pays. Ces 19 000 kilomètres qui nous séparent, sans toutefois porter atteinte aux valeurs qui nous unissent et qui font la France.
Je sais combien chacune et chacun de vous, comme l'ensemble des Françaises et des Français du monde entier, ont été touchés par les terribles attentats qui ont frappé notre pays et notre république en leur cœur. Je veux vous renouveler les remerciements du Président de la République et de l'ensemble du gouvernement pour les messages de soutien que vous avez adressés à vos compatriotes.
On me dit que vous êtes près de 10 000 à avoir fait le choix de la Nouvelle-Zélande, la moitié installée ici à Auckland.
Ces chiffres, en constante progression, montrent combien ce pays présente d'opportunités et de potentialités pour nos concitoyens.
Cadres d'entreprises, artistes, étudiants, médecins, vous êtes, chacun à votre niveau, les ambassadeurs de la France et apportez à la Nouvelle-Zélande votre histoire, votre parcours, votre culture, votre patrimoine, votre esprit de créativité et d'innovation.
Par ailleurs, plusieurs dizaines d'entreprises françaises sont implantées ici, dans la quasi-totalité des secteurs d'activités, que ce soit le tourisme, l'environnement, les assurances, l'énergie ou encore l'agro-alimentaire.
C'est le témoignage des nombreux projets de développement qui naissent ici en Nouvelle-Zélande et un beau moyen pour la France de diversifier sa présence.
Le Premier ministre a d'ailleurs pu le souligner lorsqu'il est venu ici, en Nouvelle-Zélande, en avril dernier, et je sais qu'il n'a pas manqué de vous adresser ses remerciements pour tout le travail de promotion auquel vous contribuez pour témoigner de la présence de la France à l'étranger.
A mon tour de vous témoigner ma confiance et vous dire que vous participez à celle que chacun de nous peut avoir en notre pays.
Mes chers compatriotes, permettez-moi de vous dire pour conclure : Soyons fiers de cet héritage que nous avons en partage avec nos amis néo-zélandais, celui forgé dans les creusets de la Somme, des Flandres et de la Picardie, sur les plages de Normandie.
Soyons fiers de ces mémoires partagées, fraternelles autant que tragiques. Ces mémoires auxquelles vous témoignez chaque jour votre fidélité.
Vive la Nouvelle-Zélande !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-néo-zélandaise !Source http://www.defense.gouv.fr, le 30 novembre 2016