Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur les relations franco-danoises, à Copenhague le 9 décembre 2016.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement à Copenhague et à Helsinki, le 9 décembre 2016

Texte intégral


D'abord, je suis très heureux d'être à Copenhague et d'y revenir. J'étais déjà venu comme Premier ministre et aussi comme maire de Nantes à plusieurs reprises, notamment lors de la COP. Mais je suis surtout heureux de faire la connaissance d'Anders Samuelsen et surtout de le féliciter pour sa nomination comme ministre des affaires étrangères du Danemark. Ma visite se produit quelques jours après la visite de votre Premier ministre à Paris, où il a rencontré le président de la République. Aussi, nous avons utilisé cette matinée pour aborder les questions essentielles.
Évidemment, c'est une première étape que nous allons poursuivre. C'est indispensable, d'autant que nos deux pays, finalement, on ne le sait pas assez, partagent beaucoup de choses.
D'abord, ce qu'ils ont en commun, c'est l'attachement aux valeurs fondamentales, aux valeurs du droit, aux valeurs des droits de l'Homme, aux valeurs de liberté et de démocratie.
Partout dans le monde, et d'abord dans nos pays, ces valeurs nous les défendons et elles animent notre politique internationale. Je voudrais à ce sujet remercier et saluer l'engagement du Danemark contre le terrorisme, y compris sur les terrains les plus difficiles. Je pense au Mali, je pense à l'Irak et je n'oublie pas que le Danemark fait partie de la coalition internationale contre le terrorisme.
Puis l'occasion m'est donnée ce matin de remercier le Danemark pour sa solidarité après les attentats qui ont frappé la France. Mais c'est aussi l'occasion pour moi d'exprimer à nouveau la solidarité de mon pays avec le vôtre, qui a aussi été victime, sur son sol, quelques jours après les attentats de janvier 2015, de la même barbarie.
Tout à l'heure, j'irai me recueillir sur les lieux des attentats, quelques instants, de façon symbolique pour manifester ma solidarité avec le Danemark. Surtout aussi manifester ce que nous avons en commun, c'est-à-dire le refus de céder à la barbarie et à la menace terroriste, parce que nous croyons à la démocratie et que rien ne nous fera reculer. Nous sommes attachés bien sûr dans ce cadre à la liberté d'expression, à la liberté de conscience et à la liberté de la presse. C'est ce que nous défendons dans nos pays et c'est ce que nous défendons partout dans le monde.
Le Danemark est un pays qui, comme la France, s'engage dans les affaires du monde.
Sur l'Europe, la France et le Danemark peuvent avoir des approches différentes sur certains points, mais nous partageons une vision d'ensemble sur l'essentiel et sur une même ambition pour l'avenir.
C'est-à-dire une Union qui est indispensable à nos peuples, pour défendre nos peuples, notamment leurs intérêts dans le monde. Un monde qui est en profonde mutation, plein d'incertitudes, un monde aussi de dangers et de risques. Nous avons abordé la question du Brexit et nous avons émis le voeu que la négociation s'engage sur des bases claires, dans de bonnes conditions, sans trop tarder, dans l'intérêt commun de l'Europe, qui doit préserver ses intérêts, mais aussi le respect que nous devons avoir au peuple britannique.
Bien sûr, l'Union européenne doit améliorer son fonctionnement, mieux répondre aux préoccupations concrètes de ses concitoyens, notamment sur la sécurité, sur la question de la protection des frontières, sur les questions migratoires, sur la croissance et l'emploi, en attachant une place majeure aux besoins et aux aspirations des plus jeunes.
Sur toutes ces questions, nous sommes désormais convaincus que nous devons échanger le plus souvent possible, à la fois sur les questions bilatérales, sur les questions européennes, mais aussi sur les questions internationales.
La participation du Danemark, je l'ai évoqué, aux efforts militaires et civils en Syrie et en Irak, c'est un soutien important pour la coalition. C'est vrai, on peut le dire, la taille du Danemark, ce n'est ni la taille de la France, ni la taille des États-Unis, mais c'est un pays qui est très engagé, un pays qui, à la mesure de ses moyens, est engagé très concrètement et courageusement.
C'est vrai notamment au Mali. Je me rappelle parfaitement que le Danemark a été un des premiers pays, partenaires de la France, à apporter un soutien très significatif à l'opération Serval au Mali, à un moment qui était très critique et dangereux. Ce sont des décisions que nous n'oublions pas.
Nous avons évidemment des positions proches sur la situation en Ukraine, sur les relations avec la Russie qui doivent être claires. On ne peut pas accepter qu'un pays porte atteinte aux frontières d'un pays souverain ou veuille annexer une partie de ce pays. Sur ces points, nous partageons des principes, des valeurs et notre dialogue, il faut qu'il se poursuive.
J'ai pu constater ce matin à quel point les convergences entre nos deux pays sont nombreuses, et c'est M. l'Ambassadeur qui disait hier que les Français pensaient que Rome était plus près de Paris et au fait c'est Copenhague, qui est plus près de Paris. Donc raison de plus pour venir plus souvent. En tout cas, je suis très heureux d'être là ce matin et prêt bien sûr à répondre à vos questions, si vous en avez. Merci encore de votre accueil et le plaisir de faire votre connaissance.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 décembre 2016