Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à une question sur la situation à Alep en Syrie, à l'Assemblée nationale le 20 décembre 2016.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 20 décembre 2016

Texte intégral


Je vous remercie d'avoir rappelé l'action de la France. La France est déterminée, elle est patiente, elle ne renonce jamais. Enfin, le conseil de sécurité des Nations unies a rompu avec une incapacité à prendre une décision en raison de l'usage permanent du droit de veto.
Là, c'est le contraire. Face à la tragédie humanitaire, la France a négocié, a accepté les amendements. Mais l'essentiel est contenu dans cette résolution qui a été adoptée et qui doit être mise en oeuvre. Elle prévoit en effet, pour l'évacuation en toute sécurité des populations, la mise en place d'observateurs en utilisant, pour aller vite, tous les personnels des Nations unies qui sont déjà dans la région. C'est possible immédiatement. Il faut aussi absolument que les organisations humanitaires, la Croix Rouge notamment, puissent intervenir car la population est dans une situation de détresse absolue. Et puis, cette résolution réaffirme également la nécessité de protection des professionnels de santé partout en Syrie.
Voici les trois points clés de cette résolution, il faut veiller à les mettre en oeuvre.
Mais en même temps, vous l'avez rappelé, ce n'est pas la fin de la guerre, ne soyons pas naïfs. Il faut en effet absolument qu'un cessez-le-feu intervienne à l'échelle de toute la Syrie. Qui dit que la guerre ne va pas continuer ailleurs, à Idlib, à l'ouest d'Alep ? Cette question n'est pas résolue. Ce ne sont pas les trois déclarations de Moscou aujourd'hui qui sont de nature à nous rassurer complètement. Nous sommes heureux lorsque la Russie, l'Iran et la Turquie parlent, mais il faut aller plus loin, il faut que la résolution 2254, qui prévoit les conditions dans lesquelles une solution de paix doit être négociée à Genève, soit mise en oeuvre.
C'est une réponse sincère, la France va continuer à y travailler car il n'y a pas d'avenir en Syrie sans une position négociée, car il est temps de mettre fin à la guerre. La guerre c'est Alep mais la même situation prévaut partout et cela, nous n'en voulons pas.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 décembre 2016