Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie de m'avoir invitée ici, à Lyon, pour venir célébrer en votre compagnie le trente-cinquième anniversaire du service Info-Droits-Victimes créé par l'association Le Mas. Depuis que je suis secrétaire d'État à laide aux victimes, je sais limportance des associations daide aux victimes et je voulais donc vous rencontrer.
Dans un monde qui a basculé, depuis les attentats de Toulouse en 2012, dans l'ère dun terrorisme aveugle, dun terrorisme de masse, l'État devait fournir une réponse à la hauteur et assumer sa responsabilité morale à l'égard des victimes.
Je me réjouis ainsi douvrir avec vous, à loccasion des 35 ans dInfo-Droits-Victimes, ce moment de réflexion sur l'évolution des droits des victimes, des politiques publiques nationales et européennes, ainsi que leurs déclinaisons locales sur le territoire du Rhône.
Il y a trente-cinq ans, dans un contexte de profonde évolution du modèle sociétal et sous la tutelle du Ministre de la Justice dalors, Robert Badinter, vous avez crée cette structure dédiée à laide aux victimes, Info-Droits-Victimes, en partenariat avec l'INAVEM et dans le cadre de l'expérimentation lancée par le Garde des Sceaux.
Puisant dans la force tranquille de l'époque, ce service l'un des premiers dédiés à l'aide aux victimes a prouve la pertinence et inefficacité d'une mise en commun des compétences, des savoir-faire et des outils aussi bien publics qu'associatifs, et aussi bien nationaux que locaux.
Soutenue par l'État et appuyée sur le réseau de l'INAVEM, l'action menée par Info-Droits-Victimes n'a cesse de se développer dans la région et, je l'espère, continuera de se déployer pour venir en aide au plus grand monde, pour continuer daccueillir les victimes, de les soutenir et de les informer de leurs droits. Car l'accès à linformation et aux droits est une nécessité qui préside à toutes les autres.
Car l'action de proximité que vous menez chaque jour est le point de mire d'une vision politique véritablement solidaire, c'est-à-dire efficace. Et l'action de terrain doit être le point de fuite de toutes perspectives larges.
Cest dans cette conviction que jai souhaité développer davantage le maillage territorial de laide aux victimes. Assurer une égalité de traitement des victimes sur tout le territoire est en effet une exigence républicaine, car notre devoir de fraternité ne saurait se faire au détriment de lexigence d'égalité. Toutes les victimes ou quelles soient doivent donc pouvoir bénéficier dun égal accès à linformation et aux droits.
Le principe fondateur du service public de laide aux victimes cest bien celui de l'égalité d'accès. Cest dans cette perspective que nous avons :
- Ouvert des espaces dinformations et daccompagnement à la suite de la survenance dattentats ou daccidents collectifs,
- Crée un répertoire de plus dune centaine dassociations locales de victimes avec lINAVEM,
- Installé dans chaque département, de Comités locaux de suivi des victimes. Jai dailleurs ouvert celui du Rhône ce matin à mon arrivée, qui prend actuellement en charge 79 victimes, dont 23 victimes indirectes et 37 victimes choquées.
En effet, cest seulement en assurant cette solidarité équitablement sur tout le territoire que nous saurons lassurer dans le temps et de manière pérenne pour nous donner les moyens dune véritable vision large et à long terme, autrement dit dune véritable vision politique.
Assurer une vision à long terme, la fonder sur une structure pérenne, cela soulève aussi les questions dindemnisation. Avec la prise en charge des personnes, elles sont au coeur dune véritable politique daide aux victimes puisquil sagit là avant tout de reconnaissance du préjudice subi. Je tiens à rappeler en la matière la spécificité française dont Françoise Rudetzki elle-même a souligne le caractère « unique au monde » et a récemment crée une association de droit européen en vue, notamment, de faire mieux connaître et de répandre à l'étranger le système dindemnisation français.
Mais, bien loin den rester au quant à soi, nous avons souhaité faire évoluer lindemnisation en refondant les relations du FGTI avec les victimes afin de personnaliser, dhumaniser et de rendre plus transparentes les procédures. Vous qui travaillez auprès des victimes savez la difficulté pour ces dernières d'être confrontées à une administration parfois mal outillée pour répondre à leurs demandes. Chacun a droit à la réparation intégrale de son préjudice. Jai donc décidé que les préjudices dangoisse des victimes directes, et dattente des victimes indirectes devaient être reconnus. Et jai bon espoir quune méthode d'évaluation soit bientôt actée sur ce point.
Depuis 1961, Le Mas accueille, accompagne et aide les personnes victimes en situation de souffrance psychique et sociale, de précarité ou encore dexclusion. Et parce que vous avez une approche complète du problème, vous avez saisi la nécessité de conduire également, en parallèle de cette action de terrain, des activités à destination plus large de recherche et de sensibilisation sur ces problématiques. Le philosophe Bergson invitait a « penser en homme d'action et à agir en homme de pensée », et je reste convaincue que cest à cette seule condition que nous pourrons prétendre inscrire notre action dans la durée.
Nous devons beaucoup, tous ici, à Robert Badinter, je le sais assez pour avoir milité, lorsque jétais à lENA, afin quil donne son nom à notre promotion. Cest lancienne élève de la promotion Badinter qui parle, et cest avec humilité que je mexprime ici quelques minutes avant lui.
Ici, ensemble, loccasion nous est donnée de promouvoir, dans une justice bien souvent établie ou orientée contre, une justice pour, cest-à-dire une justice où la victime, ou toutes les victimes dans leur plus grande diversité, puissent trouver leur place, et surtout leur chemin vers la reconstruction.
Cette reconstruction des victimes, cette justice pour, nous pourrons la construire en nous appuyant sur un principe républicain fondamental, celui de solidarité. Mais pour que cette vertu ne soit pas quun voeu pieu, il faut administrer, légiférer et financer cette solidarité. A cet égard, cest bien dans la politique publique daide aux victimes que se joue la réponse essentielle que peut apporter l'État face au monde de demain et à ces multiples vulnérabilités.
Il y a un an, les attentats qui ont frappé la France ont motivé la création du Secrétariat dÉtat à laide aux victimes. Celui-ci répondait alors non seulement à un besoin urgent et à une nécessité républicaine qui étaient de faire face à la menace terroriste, mais aussi à la nécessité dune vision politique plus large et à long terme qui exigeait daider les plus vulnérables : les victimes dattentats, mais aussi les victimes daccidents collectifs et de catastrophes naturelles, ou encore les mineurs victimes de violence. Je sais à cet égard que vous aussi, vous avez à coeur de renforcer les moyens en faveur des victimes particulièrement fragilisées comme les femmes victimes de violences ou les mineurs avec le développement de l'UMJ (Unitet metdico-judiciaire) afin de ne laisser aucune victime de coté.
Cest dans cet effort solidaire que le gouvernement souhaite créer un service public dédié à laide aux victimes. Il constituera, jen suis sûre, une étape majeure pour le développement dune politique ambitieuse daide aux victimes et permettra de pérenniser laction du Secrétariat d'État à laide aux victimes, que lon reconnaît aujourdhui unanimement comme une réussite, et dont on nimagine pas quil puisse désormais disparaître. Mon Secrétariat d'État a en effet mis en place une politique daide aux victimes qui prend en compte les besoins des victimes dans lurgence, dans les heures qui suivent la survenance du drame, et a su également assurer dans le suivi un accompagnement individualise.
Nous avons déjà fait beaucoup, en favorisant l'accès à linformation grâce à un numéro dappel unique et grâce à un guichet unique dinformation pour les victimes, le site GUIDE ; ou en mettant en place, à Nice par exemple, des centres daccueil définis sur site dans les heures qui ont suivi lattentat. Nous avons aussi obtenu des avancées comme la prise en charge des frais de santé réels ou l'exonération fiscale pour les ayants-droit des personnes décédées.
Mais nous ferons davantage encore avec la création de ce service public dédié à laide aux victimes parce que notre action doit nous survivre, parce que les victimes ne doivent plus jamais être seules et que leur sort ne doit plus dépendre du calendrier électoral.
Dans ce contexte de nouvelles vulnérabilités, il est donc plus que jamais nécessaire de pérenniser, dans notre organisation administrative, un Secrétariat d'État à laide aux victimes disposant en propre de moyens matériels et humain.
Cest pourquoi un décret est en préparation qui portera création dun service public interministériel dédié à laide aux victimes, et à toutes les victimes car aucune ne doit être négligée. Cette structure administrative identifiée sera mise en place en janvier 2017. Elle constituera un signal fort et validera lintuition qui a présidé à la création du Secrétariat d'État il y a près de dix mois. Les associations et, au-delà, tous les acteurs de la société civile pourront sappuyer sur ce service nouveau, qui témoigne dune prise en compte réelle et sérieuse du monde de demain et du lot inédit de vulnérabilités quil charrie avec lui.
Sa création sinscrit dans lesprit des lois proposées par Robert Badinter en faveur des victimes en élargissant ses perspectives à toutes les catégories de victimes.
Ce service public dédié à laide aux victimes, loin des luttes partisanes, remplira, je peux vous lassurer, ce rôle plus encore : cette charge et saura linscrire dans le temps long qui lui est imparti.
Comme mon Secrétariat d'État, cette structure sappuiera sur sa position interministérielle pour répondre au besoin urgent de coordination.
Cette coordination avec les différents acteurs publics concernés devra se doubler, comme cest déjà le cas dans laction que nous menons au Secrétariat d'État, dune démarche de co-construction avec la société civile, à commencer par les associations de victimes et daide aux victimes. Ma présence parmi vous aujourdhui témoigne une fois encore, sil le fallait, de cette exigence. Car sur un sujet aussi sensible que celui de laide aux victimes, notre responsabilité politique, cest de faire preuve d'humilité :
- humilité d'écouter les plus directement concernés, les mieux informés, ce qui passe évidemment par les acteurs de terrains que vous êtes depuis si longtemps ;
- et responsabilité dagir en conséquence et de donner les moyens dagir.
Vous écouter et écouter les experts qui sexprimeront aujourdhui est indispensable pour nous permettre de mener à bien notre action en faveur des victimes, et les permettre à leur de redevenir les sujets de leur propre histoire.
Cest cette exigence qui anime chaque jour votre travail et qui motive ma venue ici, aujourdhui. J'espère et je suis convaincue de repartir enrichie par vos contributions. Elles ne manqueront pas de nourrir une politique soucieuse de son évolution.
Dans ce monde fragilisé par la menace terroriste, le politique doit jouer son rôle de protecteur et de liant social. Cest bien là quun mouvement doit sopérer. Un mouvement pour une France unie, qui sait où il va et la marche quil a à faire, un mouvement qui ne saurait se résumer au complexe dOrphée et à une simple fuite en avant.
Cest en marche vers la solidarité, cest en marche pour lintérêt général, que nous pourrons ainsi prétendre inscrire cette évolution dans la durée. Autrement, la marche se résumerait à quelques pas de danse futiles et nous nous épuiserions bien vite, en plus de lasser chacun.
Je vous remercie pour votre travail, votre engagement et votre implication aux côtés des victimes
Bonne après midi - Mercisource http://www.gouvernement.fr, le 19 décembre 2016
Je vous remercie de m'avoir invitée ici, à Lyon, pour venir célébrer en votre compagnie le trente-cinquième anniversaire du service Info-Droits-Victimes créé par l'association Le Mas. Depuis que je suis secrétaire d'État à laide aux victimes, je sais limportance des associations daide aux victimes et je voulais donc vous rencontrer.
Dans un monde qui a basculé, depuis les attentats de Toulouse en 2012, dans l'ère dun terrorisme aveugle, dun terrorisme de masse, l'État devait fournir une réponse à la hauteur et assumer sa responsabilité morale à l'égard des victimes.
Je me réjouis ainsi douvrir avec vous, à loccasion des 35 ans dInfo-Droits-Victimes, ce moment de réflexion sur l'évolution des droits des victimes, des politiques publiques nationales et européennes, ainsi que leurs déclinaisons locales sur le territoire du Rhône.
Il y a trente-cinq ans, dans un contexte de profonde évolution du modèle sociétal et sous la tutelle du Ministre de la Justice dalors, Robert Badinter, vous avez crée cette structure dédiée à laide aux victimes, Info-Droits-Victimes, en partenariat avec l'INAVEM et dans le cadre de l'expérimentation lancée par le Garde des Sceaux.
Puisant dans la force tranquille de l'époque, ce service l'un des premiers dédiés à l'aide aux victimes a prouve la pertinence et inefficacité d'une mise en commun des compétences, des savoir-faire et des outils aussi bien publics qu'associatifs, et aussi bien nationaux que locaux.
Soutenue par l'État et appuyée sur le réseau de l'INAVEM, l'action menée par Info-Droits-Victimes n'a cesse de se développer dans la région et, je l'espère, continuera de se déployer pour venir en aide au plus grand monde, pour continuer daccueillir les victimes, de les soutenir et de les informer de leurs droits. Car l'accès à linformation et aux droits est une nécessité qui préside à toutes les autres.
Car l'action de proximité que vous menez chaque jour est le point de mire d'une vision politique véritablement solidaire, c'est-à-dire efficace. Et l'action de terrain doit être le point de fuite de toutes perspectives larges.
Cest dans cette conviction que jai souhaité développer davantage le maillage territorial de laide aux victimes. Assurer une égalité de traitement des victimes sur tout le territoire est en effet une exigence républicaine, car notre devoir de fraternité ne saurait se faire au détriment de lexigence d'égalité. Toutes les victimes ou quelles soient doivent donc pouvoir bénéficier dun égal accès à linformation et aux droits.
Le principe fondateur du service public de laide aux victimes cest bien celui de l'égalité d'accès. Cest dans cette perspective que nous avons :
- Ouvert des espaces dinformations et daccompagnement à la suite de la survenance dattentats ou daccidents collectifs,
- Crée un répertoire de plus dune centaine dassociations locales de victimes avec lINAVEM,
- Installé dans chaque département, de Comités locaux de suivi des victimes. Jai dailleurs ouvert celui du Rhône ce matin à mon arrivée, qui prend actuellement en charge 79 victimes, dont 23 victimes indirectes et 37 victimes choquées.
En effet, cest seulement en assurant cette solidarité équitablement sur tout le territoire que nous saurons lassurer dans le temps et de manière pérenne pour nous donner les moyens dune véritable vision large et à long terme, autrement dit dune véritable vision politique.
Assurer une vision à long terme, la fonder sur une structure pérenne, cela soulève aussi les questions dindemnisation. Avec la prise en charge des personnes, elles sont au coeur dune véritable politique daide aux victimes puisquil sagit là avant tout de reconnaissance du préjudice subi. Je tiens à rappeler en la matière la spécificité française dont Françoise Rudetzki elle-même a souligne le caractère « unique au monde » et a récemment crée une association de droit européen en vue, notamment, de faire mieux connaître et de répandre à l'étranger le système dindemnisation français.
Mais, bien loin den rester au quant à soi, nous avons souhaité faire évoluer lindemnisation en refondant les relations du FGTI avec les victimes afin de personnaliser, dhumaniser et de rendre plus transparentes les procédures. Vous qui travaillez auprès des victimes savez la difficulté pour ces dernières d'être confrontées à une administration parfois mal outillée pour répondre à leurs demandes. Chacun a droit à la réparation intégrale de son préjudice. Jai donc décidé que les préjudices dangoisse des victimes directes, et dattente des victimes indirectes devaient être reconnus. Et jai bon espoir quune méthode d'évaluation soit bientôt actée sur ce point.
Depuis 1961, Le Mas accueille, accompagne et aide les personnes victimes en situation de souffrance psychique et sociale, de précarité ou encore dexclusion. Et parce que vous avez une approche complète du problème, vous avez saisi la nécessité de conduire également, en parallèle de cette action de terrain, des activités à destination plus large de recherche et de sensibilisation sur ces problématiques. Le philosophe Bergson invitait a « penser en homme d'action et à agir en homme de pensée », et je reste convaincue que cest à cette seule condition que nous pourrons prétendre inscrire notre action dans la durée.
Nous devons beaucoup, tous ici, à Robert Badinter, je le sais assez pour avoir milité, lorsque jétais à lENA, afin quil donne son nom à notre promotion. Cest lancienne élève de la promotion Badinter qui parle, et cest avec humilité que je mexprime ici quelques minutes avant lui.
Ici, ensemble, loccasion nous est donnée de promouvoir, dans une justice bien souvent établie ou orientée contre, une justice pour, cest-à-dire une justice où la victime, ou toutes les victimes dans leur plus grande diversité, puissent trouver leur place, et surtout leur chemin vers la reconstruction.
Cette reconstruction des victimes, cette justice pour, nous pourrons la construire en nous appuyant sur un principe républicain fondamental, celui de solidarité. Mais pour que cette vertu ne soit pas quun voeu pieu, il faut administrer, légiférer et financer cette solidarité. A cet égard, cest bien dans la politique publique daide aux victimes que se joue la réponse essentielle que peut apporter l'État face au monde de demain et à ces multiples vulnérabilités.
Il y a un an, les attentats qui ont frappé la France ont motivé la création du Secrétariat dÉtat à laide aux victimes. Celui-ci répondait alors non seulement à un besoin urgent et à une nécessité républicaine qui étaient de faire face à la menace terroriste, mais aussi à la nécessité dune vision politique plus large et à long terme qui exigeait daider les plus vulnérables : les victimes dattentats, mais aussi les victimes daccidents collectifs et de catastrophes naturelles, ou encore les mineurs victimes de violence. Je sais à cet égard que vous aussi, vous avez à coeur de renforcer les moyens en faveur des victimes particulièrement fragilisées comme les femmes victimes de violences ou les mineurs avec le développement de l'UMJ (Unitet metdico-judiciaire) afin de ne laisser aucune victime de coté.
Cest dans cet effort solidaire que le gouvernement souhaite créer un service public dédié à laide aux victimes. Il constituera, jen suis sûre, une étape majeure pour le développement dune politique ambitieuse daide aux victimes et permettra de pérenniser laction du Secrétariat d'État à laide aux victimes, que lon reconnaît aujourdhui unanimement comme une réussite, et dont on nimagine pas quil puisse désormais disparaître. Mon Secrétariat d'État a en effet mis en place une politique daide aux victimes qui prend en compte les besoins des victimes dans lurgence, dans les heures qui suivent la survenance du drame, et a su également assurer dans le suivi un accompagnement individualise.
Nous avons déjà fait beaucoup, en favorisant l'accès à linformation grâce à un numéro dappel unique et grâce à un guichet unique dinformation pour les victimes, le site GUIDE ; ou en mettant en place, à Nice par exemple, des centres daccueil définis sur site dans les heures qui ont suivi lattentat. Nous avons aussi obtenu des avancées comme la prise en charge des frais de santé réels ou l'exonération fiscale pour les ayants-droit des personnes décédées.
Mais nous ferons davantage encore avec la création de ce service public dédié à laide aux victimes parce que notre action doit nous survivre, parce que les victimes ne doivent plus jamais être seules et que leur sort ne doit plus dépendre du calendrier électoral.
Dans ce contexte de nouvelles vulnérabilités, il est donc plus que jamais nécessaire de pérenniser, dans notre organisation administrative, un Secrétariat d'État à laide aux victimes disposant en propre de moyens matériels et humain.
Cest pourquoi un décret est en préparation qui portera création dun service public interministériel dédié à laide aux victimes, et à toutes les victimes car aucune ne doit être négligée. Cette structure administrative identifiée sera mise en place en janvier 2017. Elle constituera un signal fort et validera lintuition qui a présidé à la création du Secrétariat d'État il y a près de dix mois. Les associations et, au-delà, tous les acteurs de la société civile pourront sappuyer sur ce service nouveau, qui témoigne dune prise en compte réelle et sérieuse du monde de demain et du lot inédit de vulnérabilités quil charrie avec lui.
Sa création sinscrit dans lesprit des lois proposées par Robert Badinter en faveur des victimes en élargissant ses perspectives à toutes les catégories de victimes.
Ce service public dédié à laide aux victimes, loin des luttes partisanes, remplira, je peux vous lassurer, ce rôle plus encore : cette charge et saura linscrire dans le temps long qui lui est imparti.
Comme mon Secrétariat d'État, cette structure sappuiera sur sa position interministérielle pour répondre au besoin urgent de coordination.
Cette coordination avec les différents acteurs publics concernés devra se doubler, comme cest déjà le cas dans laction que nous menons au Secrétariat d'État, dune démarche de co-construction avec la société civile, à commencer par les associations de victimes et daide aux victimes. Ma présence parmi vous aujourdhui témoigne une fois encore, sil le fallait, de cette exigence. Car sur un sujet aussi sensible que celui de laide aux victimes, notre responsabilité politique, cest de faire preuve d'humilité :
- humilité d'écouter les plus directement concernés, les mieux informés, ce qui passe évidemment par les acteurs de terrains que vous êtes depuis si longtemps ;
- et responsabilité dagir en conséquence et de donner les moyens dagir.
Vous écouter et écouter les experts qui sexprimeront aujourdhui est indispensable pour nous permettre de mener à bien notre action en faveur des victimes, et les permettre à leur de redevenir les sujets de leur propre histoire.
Cest cette exigence qui anime chaque jour votre travail et qui motive ma venue ici, aujourdhui. J'espère et je suis convaincue de repartir enrichie par vos contributions. Elles ne manqueront pas de nourrir une politique soucieuse de son évolution.
Dans ce monde fragilisé par la menace terroriste, le politique doit jouer son rôle de protecteur et de liant social. Cest bien là quun mouvement doit sopérer. Un mouvement pour une France unie, qui sait où il va et la marche quil a à faire, un mouvement qui ne saurait se résumer au complexe dOrphée et à une simple fuite en avant.
Cest en marche vers la solidarité, cest en marche pour lintérêt général, que nous pourrons ainsi prétendre inscrire cette évolution dans la durée. Autrement, la marche se résumerait à quelques pas de danse futiles et nous nous épuiserions bien vite, en plus de lasser chacun.
Je vous remercie pour votre travail, votre engagement et votre implication aux côtés des victimes
Bonne après midi - Mercisource http://www.gouvernement.fr, le 19 décembre 2016