Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur les relations franco-japonaises, à Paris le 6 janvier 2017.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Troisième session du dialogue politico-militaire franco-japonais "2+2", à Paris le 6 janvier 2017

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'accueillir aujourd'hui à Paris, aux côtés de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, mon collègue Fumio Kishida, ministre des affaires étrangères du Japon, ainsi que Mme Tomomi Inada, ministre de la défense du Japon.
Nous avons eu des échanges particulièrement denses dans le cadre de la 6e session du dialogue stratégique entre les ministres des affaires étrangères d'abord, puis ensuite, de la 3e session du dialogue politico-militaire que nous tenons en format que l'on appelle «2+2» avec nos collègues de la défense.
La France attache une grande importance à ces deux dialogues qui font partie de notre partenariat d'exception entre la France et le Japon.
Ces entretiens nous ont permis de faire progresser nos relations bilatérales dans le domaine politique, économique, culturel, de sécurité et de défense, et de constater une grande convergence de vues sur les principales crises internationales et régionales. Nous allons d'ailleurs publier à la fin de cette journée, un communiqué conjoint à l'issue de cette rencontre qui abordera plus en détail tous les sujets.
Je rappelle ici que le Japon est le deuxième partenaire de la France en Asie et le premier investisseur asiatique en France. Nous souhaitons renforcer les investissements croisés entre nos pays, nous souhaitons développer les partenariats industriels, appuyer les développements de partenariat en marché tiers, notamment en Afrique, mais aussi en Asie.
En matière de nucléaire civil, nous avons abordé très concrètement les dossiers et nous avons pu constater des avancées dans notre coopération qui est déjà ancienne et surtout solide. C'est une coopération particulièrement confiante.
Nous avons évoqué aussi l'importance des échanges touristiques entre nos deux pays, la France s'attache à assurer les meilleures conditions d'accueil et de sécurité pour les visiteurs japonais. Il est vrai qu'il y a eu une baisse l'année dernière, mais nous constatons une très forte augmentation des touristes japonais de près de 13% en décembre, et surtout les réservations qui sont toujours faites plusieurs mois à l'avance, pour le premier semestre 2017 sont en augmentation de 71%. Ce sont des signes tout à fait positifs et tout à fait encourageants dans le contexte dont nous avons déjà parlé.
Nous avons avancé dans la préparation de la série d'événements culturels de grande envergure, je pense au «Japonisme 2018» qui est une initiative du gouvernement du Japon et en particulier, du Premier ministre Abe lui-même que je tiens à remercier et à saluer. Je suis heureux que le Japon ait choisi la France, nous y sommes très sensibles et c'est pour nous un honneur. La France apporte son plein soutien à cette belle initiative qui coïncidera d'ailleurs avec le 160e anniversaire de nos relations diplomatiques.
Mesdames et Messieurs, face aux défis globaux, nous avons rappelé notre engagement à soutenir les efforts internationaux en faveur du maintien de la paix, en faveur du développement, de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre la prolifération et contre le dérèglement climatique.
La France est membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies, c'est aussi une puissance du Pacifique, elle accueille favorablement le souhait du Japon de jouer un rôle accru sur la scène internationale qui pourra offrir de nouvelles opportunités de coopération, notamment en matière de maintien de la paix.
Bien sûr, nous abordons la question de la Corée du Nord et en ce qui nous concerne, nous allons poursuivre nos efforts pour amener ce pays à renoncer à ses programmes nucléaire et balistiques qui sont une grave menace à la paix et à la sécurité internationale et régionale.
La mise en oeuvre du plan franco-japonais pour le développement durable, la santé, la sécurité en Afrique progresse. Dès nos premières rencontres avec mon ami Fumio, j'ai constaté un grand engagement du Japon en Afrique et j'en suis particulièrement heureux. Je tiens à nouveau à saluer cette très grande détermination à être présente en Afrique sur tous les plans, c'est pour nous essentiel. Nous allons donc poursuivre notre coopération dans ce cadre.
Je me félicite aussi du lancement des négociations pour un accord d'acquisition et de soutien logistique qui marque une nouvelle étape dans la coopération de défense franco-japonaise. Un tel accord renforcera la coordination entre les armées française et japonaise, il facilitera la participation à des exercices et des opérations de maintien de la paix ou de secours humanitaires.
Je me réjouis également de l'avancée de notre dialogue dans les domaines spatial et de la cyber-sécurité.
Un dernier mot enfin pour assurer le Japon de la pleine mobilisation des autorités françaises pour faire toute la lumière sur la terrible affaire de la disparition d'une jeune étudiante japonaise à Besançon qui a ému l'opinion publique française et également l'opinion publique japonaise. Je me suis engagé, alors que l'enquête est en cours, y compris avec les moyens internationaux, à informer en temps réel les autorités japonaises de l'évolution de l'enquête.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 janvier 2017